Qu'est-ce que le Chaga ?

Le Chaga (Inonotus obliquus), également appelé polypore oblique, est un champignon parasite qui pousse sur l’écorce des bouleaux dans des régions froides comme la Sibérie, le Canada, le nord des Etats-Unis, l’Europe du Nord ou dans les zones froides de Corée. Le Chaga a une apparence peu attrayante : il ressemble à du charbon de bois brûlé avec à l'intérieur une couleur jaune-orange.

Depuis plusieurs siècles, le Chaga est utilisé en médecine traditionnelle, en Sibérie, en Asie et dans certains pays occidentaux notamment pour soutenir l’immunité et améliorer l’état de santé général mais également pour traiter les problèmes gastro-intestinaux. En Europe de l’Est, l’utilisation du Chaga remonte au XIIe siècle : des sources historiques révèlent qu’un prince de Kiev soigna sa tumeur de la lèvre avec du Chaga[1].

Le Chaga a gagné en popularité dans le monde occidental en raison de ses bienfaits pour la santé et, depuis environ 20 ans, les études scientifiques au sujet de ce champignon médicinal sont plus nombreuses et lui attribuent des vertus variées - anticancéreuse, anti-inflammatoire, antivirale, antioxydante, hypoglycémique et hypolipidémique – venant ainsi corroborer les hypothèses de la médecine traditionnelle[2]. Les bienfaits du Chaga sur la santé sont dus aux nombreux composés bioactifs - polysaccharides, triterpénoïdes, polyphénols et mélanine- qu’il contient.

Le Chaga est une source intéressante de minéraux et oligo-éléments (potassium, calcium, magnésium, phosphore, manganèse, zinc, sélénium, iode…), de vitamines (B1, B2, B3, D, A, K) et de polyphénols, des composés antioxydants[3]. Le Chaga contient également des protéines et des fibres. Parmi les composés bioactifs du Chaga, ce sont certainement les polysaccharides et notamment les bêta-glucanes qui ont l’activité biologique la plus large et les effets bénéfiques sur la santé les plus nombreux. Les polysaccharides sont des biopolymères naturels constitués de longues chaines de monosaccharides (glucose, galactose, mannose…) liés entre eux. Selon la composition et la structure des monosaccharides qui forment le polysaccharide, celui-ci aura des propriétés et une activité biologique différentes. Le Chaga contient des flavonoïdes ainsi que des quantités élevés de mélanine aux puissantes propriétés antioxydantes.

Les polysaccharides du Chaga seraient capables de réduire la glycémie postprandiale en inhibant l'α-glucosidase intestinale. Cette enzyme est nécessaire pour « couper » des liaisons et obtenir les monosaccharides (glucose) qui peuvent alors être absorbés au niveau de l’intestin. En inhibant l’activité de cette enzyme, les polysaccharides retardent la libération du glucose et réduisent par conséquent la glycémie[4]. Le Chaga pourrait ainsi offrir une perspective prometteuse de traitement hypoglycémiant naturel.

L’administration oral de polysaccharides de Chaga à des souris diabétiques de type 2 a permis de réduire la glycémie à jeun, d’améliorer la tolérance au glucose et la résistance à l’insuline. Ces résultats plaident en faveur de la capacité du Chaga à lutter contre le diabète de type 2[5].

Des chercheurs ont observé que l’administration d’un extrait de Chaga à des souris diabétiques de type 2 permettait de réduire non seulement la glycémie et la résistance à l’insuline mais également le cholestérol total, les triglycérides et le cholestérol-LDL[14] (« mauvais » cholestérol).

Le Chaga et notamment les polysaccharides qu’il contient peuvent réguler la réponse immunitaire. Ces composés ont montré leur capacité à améliorer la réponse immunitaire chez des souris porteuses de tumeurs. Les polysaccharides favorisent la prolifération des lymphocytes qui jouent un rôle important dans la défense de l’organisme10. D’ailleurs, une étude menée sur des poissons montre qu’une supplémentation en Chaga renforce le système immunitaire et confère une résistance à la maladie[15].

Le Chaga possède également des propriétés anti-inflammatoires. L'inflammation est une réponse immunitaire physiologique des tissus de l'organisme contre des lésions tissulaires, des toxines chimiques ou des agents pathogènes. Les polysaccharides du Chaga sont capables d’inhiber la production de molécules impliquées dans l’inflammation, exerçant ainsi leur effet anti-inflammatoire[16],[17].

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Le Chaga serait un bon « anti-fatigue » et permettrait d’augmenter le tonus général et la vitalité. Des études menées sur les souris montrent d’ailleurs qu’une supplémentation de Chaga améliore les performances physiques, augmente les réserves d’énergie dans les muscles et réduit la quantité d’acide lactique dans le sang[18],[19]. Or, une accumulation d’acide lactique peut expliquer la fatigue pendant l’exercice physique.

De plus, une étude suggère que les polysaccharides de Chaga ne réduisent pas seulement la fatigue physique, ils pourraient également améliorer la fatigue mentale[20].

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Le Chaga contient des antioxydants qui aident l’organisme à neutraliser les espèces réactives de l’oxygène – notamment les radicaux libres- qui sont responsables du stress oxydant. Or, les espèces réactives de l’oxygène lorsqu’elles ne sont pas neutralisées endommagent notre ADN ainsi que les lipides et les protéines cellulaires. Elles contribuent de cette façon au développement de nombreuses maladies chroniques (cancer, maladies cardiovasculaires, maladie d’Alzheimer).

Le Chaga est capable de protéger l’ADN de lymphocytes humains contre les dommages du stress oxydant induit par un traitement au peroxyde d’oxygène. Les cellules préalablement traitées avec un extrait de Chaga présentent une diminution de 40% des dommages sur l’ADN par rapport aux cellules qui n’ont pas été prétraitées[21]. Plusieurs composés (polysaccharides, composés phénoliques) présents dans le Chaga ont démontré leur capacité antioxydante[22],[23]. Des chercheurs ont comparé le pouvoir antioxydant de plusieurs champignons utilisés en médecine traditionnelle et ils ont déterminé que le Chaga avait le pouvoir antioxydant le plus élevé[24].

Traditionnellement, le Chaga est utilisé pour soulager les troubles gastro-intestinaux. Plusieurs études ont testé son action bénéfique sur les symptômes des maladies inflammatoires de l’intestin qui se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Les symptômes sont généralement des douleurs abdominales et des diarrhées.  

Une étude menée sur des souris atteintes de colite rapporte que le Chaga est capable de bloquer l’action du TNF-α, l’un des médiateurs inflammatoires impliqués dans les maladies inflammatoires de l’intestin[25]. Les chercheurs concluent qu’un extrait de Chaga peut avoir un effet thérapeutique bénéfique sur les symptômes des maladies inflammatoires de l’intestin, des résultats corroborés par une autre étude[26].

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Le Chaga a montré des capacités antivirales contre plusieurs virus. Il a notamment révélé son efficacité sur le virus de l’herpès : en agissant sur les glycoprotéines virales, il empêche la fusion membranaire nécessaire pour que le virus entre dans la cellule cible[27]. Il a également montré son effet virucide en réduisant considérablement les propriétés infectieuses du virus de l’hépatite C[28]. D’autres travaux suggèrent la capacité du Chaga à inhiber les norovirus, les virus responsables de la gastroentérite[29].

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Traditionnellement, le Chaga était d’abord transformé en une fine poudre, infusé et consommé sous forme de tisane. De nos jours, on le trouve également en complément alimentaire.

Sous forme de poudre, le chaga peut être infusé avec de l'eau chaude ou saupoudré directement sur des aliments. On le trouve également en morceaux : sous cette forme, le Chaga est moins sensible à l'oxydation mais il doit être infusé plus longtemps avant sa consommation. Il existe également des sachets de thé Chaga prêts à l'emploi. 

Le Chaga est souvent consommé sous forme d'extraits[30] notamment par le biais de compléments alimentaires. Il s'agit généralement de gélules à avaler avec de l'eau, qui ont une teneur standardisée en polysaccharides.

Le Chaga a une saveur légèrement terreuse et présente également des notes boisées. Il peut présenter une légère amertume, notamment avec un temps d'infusion long. Sachez également que la poudre de chaga donne un goût plus robuste, une saveur terreuse plus forte. En infusant des morceaux de chaga vous obtiendrez un goût plus subtil. Certains comparent le goût de l'infusion obtenue à celui du thé noir, d'autres le trouvent légèrement sucré.

Si le goût vous déplait mais que vous voulez profiter des vertus du chaga, la prise de complément alimentaire sous forme de gélules peut être la solution.

Il est essentiel de se conformer à la posologie indiquée par le fabricant. N'augmentez jamais les doses, il existe un risque d'atteinte du rein[32]. liée à la présence d'oxalate dans le Chaga, en cas de doses élevées de Chaga sur le long terme. 

Sous forme de poudre, il est généralement recommandé de prendre entre 1000 et 2000 mg de chaga par jour.

Sous forme de gélules, respectez les recommandations du fabricant. La dose dépendra de la composition d'une gélule. Par exemple, pour un extrait de Chaga BIO standardisé à 30% en polysaccharides, la dose recommandée est de 500 à 1000 mg par jour.

Il n'existe pas de recommandation particulière sur le moment de la journée auquel il faut prendre le Chaga. 

En ce qui concerne les compléments alimentaires, préférez peut-être le moment des repas. Par contre si vous consommez des infusions, faites selon vos préférences.