Syndrome de l'intestin irritable : comment le soulager naturellement ?

Gaz, ballonnements, ventre de femme enceinte, constipation, diarrhées, alternance des deux… Ces symptômes qui peuvent paraître communs handicapent près de 10% des français au quotidien et peuvent être la manifestation d’une pathologie digestive handicapante : le Syndrome de l’Intestin Irritable.


Comment se traduit le syndrome de l'intestin irritable ?

Le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII), autrement appelé colopathie fonctionnelle ou côlon irritable est une pathologie digestive qui se caractérise par des symptômes digestifs certes non évolutifs ni mortels mais non moins handicapants. 

Des symptômes caractéristiques - gaz, ballonnement, ventre dit “de femme enceinte”, troubles du transit mais aussi fatigue ou encore trouble de l’anxiété - qui contribuent d’ailleurs au diagnostic du SII. En effet, non reconnu comme maladie, le syndrome se diagnostique selon une approche par les symptômes définie à travers les critères de Rome IV. 

Seuls critères de diagnostic reconnus et faisant consensus au sein de la communauté médicale, les critères de Rome IV prennent en considération les symptômes mais également la notion de récurrence et de durée dans le temps. 

On diagnostique donc le SII lorsqu’une douleur abdominale récurrente (au moins une fois par semaine) est observée dans les trois derniers mois et qu’elle est associée à au moins un des symptômes suivants : un changement de la fréquence des selles, de leur forme et de leur apparence. D’autres examens plus invasifs (coloscopie, endoscopie, etc.) peuvent être envisagés afin d’éliminer d’autres maladies digestives (MICI, SIBO, maladie coeliaque, etc.). En effet, caractérisé par son aspect fonctionnel, le SII ne laisse aucune trace clinique ni de lésion sur les organes de l’appareil digestif. 

Si le SII ne présente pas de risque mortel ni n’est évolutif, la présence des symptômes et leur intensité au quotidien peut fortement contribuer à la dégradation de la qualité de vie des patients pour lesquels ne se présente, aujourd’hui, aucun traitement permettant d’en guérir.

Quels facteurs peuvent favoriser le syndrome de l'intestin irritable ?

Malgré sa forte prévalence dans la société (10% en France et 15% de la population mondiale), les causes du Syndrome de l’Intestin Irritable restent floues. Si le facteur génétique a jusqu’à présent été écarté, certaines études ont contribué à mettre en évidence certains déclencheurs communs chez les patients sans que la science n’ait pour autant pu les confirmer : infection bactérienne intestinale, choc traumatique, hygiène de vie et alimentation, etc. 

Malgré tout, certains facteurs ont été identifiés comme favorables au développement ou à l’aggravation des symptômes au quotidien : 

  • L’alimentation

  • La sédentarité

  • Le stress

Ces facteurs offrent des pistes de prise en charge pour contribuer à soulager voire à supprimer les symptômes du SII au quotidien.

Les traitements naturels pour soulager le SII

Aujourd’hui, trois approches naturelles ont été scientifiquement prouvées efficaces dans la prise en charge du SII et de ses symptômes :

La méthode low FODMAP

Efficace pour 75% des malades, elle a été découverte par l’Université de la Monash et a pour objectif de définir le régime alimentaire personnalisé de chaque patient, avec pour ambition première de lui permettre d’adopter une alimentation la plus variée et équilibrée possible.

Grâce aux 3 étapes (la restriction, la réintroduction et la personnalisation), elle permet en effet de déterminer à quelle(s) chaîne(s) de glucides fermentescibles (FODMAP) et selon quelles proportions notre intestin réagira et les symptômes interviendront. Une fois le régime personnalisé mis en place, le patient voit ses symptômes diminuer voire complètement disparaître.

L’hypnothérapie

Reconnue en 2015 par l'INSERM comme efficace dans la gestion du SII, l’hypnothérapie permet de travailler sur l’anxiété, le stress mais aussi sur les douleurs. Organisée en thérapie brève, elle permet ainsi aux patients de trouver les outils en lui-même et de devenir autonome dans la prise en charge du Syndrome.

Le yoga

Reconnue comme efficace dans la réduction des symptômes tant physiques qu'anxieux d'après une étude de 2016, le yoga, au-delà d’une meilleure gestion de l’anxiété et du stress, est notamment intéressant pour tout ce qui concerne la mobilité de l’appareil digestif et le transit.

Si ces trois disciplines ont scientifiquement été approuvées par la science, d’autres approches peuvent également se montrer pertinentes dans la réduction voire la suppression des symptômes ; une meilleure gestion de l’alimentation, du stress et la pratique d’une activité physique contribuant à une amélioration de l’hygiène de vie des patients.

La prise en charge par l’alimentation : zoom sur la méthode low FODMAP

Développée en 2005 par l’Université australienne de la Monash qui a su d’abord identifier les FODMAP comme les principaux déclencheurs des symptômes du SII, la méthode Low FODMAP est à ce jour la seule solution alimentaire scientifiquement prouvée et reconnue comme efficace pour réduire les symptômes du syndrome de l’intestin irritable et ce pour 75% des personnes atteintes du syndrome. 

Groupe de glucides à chaîne courte présents naturellement dans certains aliments et additifs, les FODMAP nourrissent les bactéries du côlon et peuvent ainsi être à l’origine des symptômes, douleurs et inconforts que les personnes atteintes du SII manifestent. Les aliments dits High FODMAP, chargés de ces fameux glucides, étant plus difficilement digérés par l’intestin. 

Parfois réduite à une simple liste d’aliments à privilégier ou à éviter, la méthode low FODMAP est en réalité un protocole complexe construit en 3 étapes qu’il est recommandé de mettre en place avec un professionnel de santé formé. En effet, bien que de nombreux patients aient tendance à éliminer les aliments high FODMAP à long terme, l’objectif de la méthode low FODMAP est de contribuer à mettre en place un régime alimentaire adapté, personnalisé mais aussi et surtout varié afin d’éviter le développement de carences chez le patient ; carences souvent responsables du dysfonctionnement des organes et des troubles digestifs. 

Bien qu’efficace pour 75% des patients, la méthode low FODMAP, se montre pour 25% d’entre-eux inefficaces et est également souvent perçue comme trop contraignante. De nombreux patients adoptent ainsi d’autres moyens de prise en charge : rééquilibrage alimentaire, phytothérapie, aromathérapie, complémentation. En effet, sans que le lien n’ait toujours été expliqué entre le SII et certains nutriments, il a toutefois été observé que la complémentation en vitamine D et probiotiques pouvaient se montrer efficaces et pertinentes afin de voir réduire les troubles digestifs. Le recours à certains compléments en enzymes digestives (notamment en lactase, le lactose étant en FODMAP) peuvent aussi se montrer particulièrement efficaces pour apaiser les patients lors de moments dits de “crise” suite à un repas trop lourd, trop copieux ou contenant des aliments face auxquels ils présentent de légères intolérances.

En savoir plus

Quels aliments éviter en cas de dyspepsie ?

Bien que les réactions individuelles varient, voici une liste d'aliments et de boissons couramment recommandés à éviter ou à consommer avec modération en cas de dyspepsie :

  • Aliments épicés ou gras : Ils peuvent irriter l'estomac et augmenter la production d'acide gastrique.

  • Café et autres boissons contenant de la caféine : Ils peuvent augmenter la production d'acide dans l'estomac.

  • Aliments acides : Comme les agrumes (oranges, pamplemousses, citrons) et leurs jus, ou les tomates et les produits à base de tomates.

  • Boissons gazeuses : Les sodas et autres boissons gazeuses peuvent provoquer des ballonnements et une sensation de plénitude.

  • Chocolat : Il peut relâcher le sphincter œsophagien inférieur, permettant à l'acide gastrique de remonter dans l'œsophage, entraînant des symptômes de reflux.

  • Alcool : Il peut irriter l'estomac et augmenter la production d'acide.

  • Menthe poivrée et menthe verte : Bien que souvent recommandées pour d'autres troubles digestifs, elles peuvent également relâcher le sphincter œsophagien inférieur.

  • Aliments riches en matières grasses : Les aliments frits, les viandes grasses et la crème, par exemple, peuvent ralentir la vidange gastrique, conduisant à une sensation de lourdeur et de plénitude.

  • Haricots, lentilles et certains légumes : Comme le chou, le brocoli, et le chou-fleur, ils peuvent provoquer des gaz et des ballonnements chez certaines personnes.

  • Lait entier et produits laitiers gras : Pour certaines personnes, ils peuvent aggraver les symptômes de la dyspepsie.

Article rédigé par Audrey Ho Van Cam, co-fondatrice de Ginette et Josiane

Audrey HO VAN CAM est l’auteure du livre Vivre en paix avec ses intestins, Ed. Larousse, et la co-fondatrice de Ginette et Josiane, plateforme en ligne d’accompagnement dédiée au Syndrome de l’Intestin Irritable. 

Après 15 ans d’amitié et 10 ans d’errance, d’expériences incongrues, de tests et d’échanges quotidiens sur le sujet, Audrey et Audrey, deux amies d’enfance atteintes toutes les deux du Syndrome de l’Intestin Irritable ont décidé de mettre à profit leurs parcours tant professionnels que personnels et leur combat au quotidien, pour lancer Ginette et Josiane, un véritable coach pour mieux vivre avec le Syndrome de l’Intestin Irritable et plus globalement les troubles digestifs. Leur ambition ? Proposer des solutions concrètes mais aussi et surtout réunir patients comme professionnels de santé au sein d’une seule et même communauté afin de contribuer à faire un maximum de bruit autour de ce mal et de l’ériger en véritable mouvement.

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