La dyspepsie fonctionnelle, souvent évoquée sous le simple terme de "dyspepsie" lorsque aucune cause organique n'est identifiée, est une affection courante qui affecte de nombreuses personnes à travers le monde. Elle se manifeste par une série de symptômes désagréables centrés sur la région supérieure de l'abdomen, bien que l'on ne puisse pas toujours en trouver une cause précise à l'aide des examens médicaux habituels. Dans cet article, nous explorerons les causes possibles de la dyspepsie fonctionnelle, ses symptômes ainsi que les différents traitements naturels pour la soulager.
La dyspepsie fonctionnelle est un trouble digestif chronique fonctionnel qui atteint la partie haute du tube digestif (estomac). Elle se caractérise notamment par des sensations douloureuses ou de trop-plein après les repas. Décrite comme fonctionnelle, elle n’aurait pas de cause organique ou structurelle. Bien que souvent confondue avec des ulcères, la dyspepsie fonctionnelle se distingue par l’absence de lésion ; une absence de signes cliniques qui en font une pathologie difficile à diagnostiquer. Il est toutefois estimé que près de 5 à 20% de la population pourrait être concernée.
Douloureuse et handicapante au quotidien pour les malades, la dyspepsie fonctionnelle n’est pour autant pas réputée évolutive ou favorable au développement de pathologies digestives plus sévères.
Difficile à diagnostiquer du fait de l’absence de lésions observables lors d’un examen, la dyspepsie fonctionnelle est aujourd’hui considérée comme un syndrome et est identifiée à travers ses symptômes.
Tout comme pour le Syndrome de l’Intestin Irritable, le diagnostic de la dyspepsie se fonde ainsi sur les critères de Rome IV : présence des symptômes depuis au moins 6 mois durant au moins 3 mois consécutifs (reflux gastrique, brûlures d’estomac, satiété précoce, gaz, ballonnement, nausées, etc.).
Souvent confondue avec un ulcère compte tenu des sensations douloureuses de brûlure, des examens exploratoires permettent de confirmer la piste de la dyspepsie ou celle d’une autre pathologie.
Deux types de dyspepsie sont aujourd’hui distingués : la dyspepsie épigastrique et la dyspepsie postprandiale. Chacune ayant des symptômes dédiés, ce qui permet de les identifier facilement :
Dyspepsie épigastrique :
Douleur ou sensation de brûlure dans la région épigastrique (partie supérieure et centrale de l'abdomen, juste en dessous du sternum).
La douleur peut être sourde, lancinante ou semblable à une crise cardiaque.
La douleur peut survenir à tout moment, pas nécessairement en relation avec les repas.
Dyspepsie postprandiale :
Sensation de plénitude précoce pendant un repas, ce qui peut empêcher de manger un repas complet.
Lourdeur ou inconfort dans l'estomac après avoir mangé, souvent décrite comme une sensation de distension ou de gonflement.
Éructations fréquentes ou excessives.
Nausées, mais les vomissements sont rares.
En plus de ces symptômes spécifiques, d'autres symptômes généraux associés à la dyspepsie peuvent inclure :
Ballonnements.
Acidité ou remontées acides.
Perte d'appétit.
Si les causes de la dyspepsie restent inconnues jusqu’à ce jour, il a toutefois été constaté que 10% des cas seraient intervenus suite à une gastro-entérite infectieuse, la présence de la bactérie Helicobacter pylori étant considéré comme un facteur favorisant l’apparition du syndrome. A ce titre, l’éradication de la bactérie contribuerait même à améliorer l’état de santé pour 7% des cas de dyspepsie.
Le stress, une mauvaise hygiène alimentaire, le surpoids ou encore la prise trop importante de médicaments sont également considérés comme des facteurs favorisants la dyspepsie.
Une fois sur deux, la dyspepsie fonctionnelle est associée au Syndrome de l’Intestin Irritable et son aspect fonctionnel plus qu’organique fait pencher pour un trouble de la motilité gastro-intestinale.
Les causes de la dyspepsie étant inconnues, aucun traitement permettant d’en guérir n’existe. Toutefois, certaines approches contribuent à réduire voire éliminer les symptômes au quotidien.
L’adaptation et le changement d’hygiène alimentaire est ainsi particulièrement recommandé en cas de dyspepsie. Si aujourd’hui, aucune étude ne témoigne du lien direct entre l’alimentation et la dyspepsie, certains aliments tels que le lait, l’alcool, la caféine, les aliments gras ou encore certaines épices et additifs artificiels semblent avoir un effet sur les symptômes incitant les patients à les limiter voire à les éliminer de leur régime alimentaire.
Certains traitements médicamenteux peuvent être envisagés avec pour ambition principale de contribuer à réduire la présence d’acide et à en inhiber la production. Les traitements anti-acides agiront alors comme des pansements et pourront aider au soulagement rapide de la douleur sans pour autant permettre de prévenir les brûlures d’estomac.
Différents traitements contribuant à inhiber la production d’acide existent et sont à suivre selon les recommandations d’un professionnel de santé.
En cas de dyspepsie postprandiale, des traitements médicamenteux peuvent être prescrits afin de stimuler la motilité gastrique.
Enfin, l’efficacité d’anti-dépresseurs a pu être prouvée et leur usage est assez répandu aux Etats-Unis notamment. Ils contribueraient surtout à atténuer les manifestations psychologiques, améliorer la qualité du sommeil et réduire la sensibilité viscérale ; troubles largement observés en cas de dyspepsie.
Ces traitements étant parfois difficiles à se procurer en France ou controversés (interdiction de certaines molécules ou effets secondaires lourds constatés), des traitements alternatifs peuvent être envisagés sans qu’aucune étude n’est jusqu’à présent avéré leur efficacité sur la dyspepsie fonctionnelle ; la prise de probiotiques et d’enzymes digestives contribuant à améliorer la digestibilité de certains aliments seraient ainsi des voies intéressantes à envisager pour les patients.
L'aromathérapie, qui utilise des huiles essentielles, est parfois employée pour soulager les symptômes associés à la dyspepsie. Voici quelques huiles essentielles couramment suggérées pour soulager la dyspepsie:
Huile essentielle de menthe poivrée : Elle est reconnue pour ses propriétés antispasmodiques qui peuvent aider à soulager les spasmes intestinaux. Elle est aussi utile pour les nausées et l'indigestion.
Huile essentielle de gingembre : Connue pour ses propriétés anti-nausée, elle est également bénéfique pour la digestion et peut aider à soulager les gaz et les ballonnements.
Huile essentielle de camomille romaine : Elle possède des propriétés anti-inflammatoires et antispasmodiques, pouvant aider à apaiser l'inflammation et à détendre les muscles de l'appareil digestif.
Huile essentielle de cardamome : Elle est souvent utilisée pour soulager les gaz, les ballonnements et l'indigestion.
Elle possède des propriétés carminatives qui peuvent aider à expulser les gaz de l'intestin et à soulager les ballonnements. Elle a également des propriétés antispasmodiques.
Huile essentielle de lavande : Bien qu'elle soit principalement utilisée pour ses propriétés relaxantes et calmantes, elle peut également aider à soulager le stress et la tension, qui peuvent parfois contribuer à la dyspepsie.
Huile essentielle de carvi : Elle est bénéfique pour soulager les crampes intestinales et favoriser la digestion.
Lors de l'utilisation d'huiles essentielles, il est essentiel de les diluer correctement, car elles sont très concentrées. Elles peuvent être diluées dans une huile de support, comme l'huile de jojoba ou l'huile d'amande douce, avant d'être appliquées sur la peau. Il est toujours recommandé de faire un test de patch avant d'appliquer une huile essentielle sur une grande zone de la peau, afin de vérifier les éventuelles réactions allergiques.
Audrey HO VAN CAM est l’auteure du livre Vivre en paix avec ses intestins, Ed. Larousse, et la co-fondatrice de Ginette et Josiane, plateforme en ligne d’accompagnement dédiée au Syndrome de l’Intestin Irritable.
Après 15 ans d’amitié et 10 ans d’errance, d’expériences incongrues, de tests et d’échanges quotidiens sur le sujet, Audrey et Audrey, deux amies d’enfance atteintes toutes les deux du Syndrome de l’Intestin Irritable ont décidé de mettre à profit leurs parcours tant professionnels que personnels et leur combat au quotidien, pour lancer Ginette et Josiane, un véritable coach pour mieux vivre avec le Syndrome de l’Intestin Irritable et plus globalement les troubles digestifs. Leur ambition ? Proposer des solutions concrètes mais aussi et surtout réunir patients comme professionnels de santé au sein d’une seule et même communauté afin de contribuer à faire un maximum de bruit autour de ce mal et de l’ériger en véritable mouvement.