Amylase : à quoi elle sert et que révèle son taux ?

Qu’est-ce que l’amylase révèle sur notre digestion ? Présente dans la salive et le pancréas, cette enzyme joue un rôle clé dans la dégradation des glucides. Son dosage sanguin peut signaler un déséquilibre digestif ou pancréatique. Pourquoi est-elle parfois trop élevée ou trop basse ? Comprendre ses fonctions et les variations possibles de son taux permet d’anticiper certains troubles et d’agir en conscience. Découvrez l’essentiel à savoir sur l’amylase, son utilité dans la digestion et les gestes simples pour soutenir votre confort digestif au quotidien.

Par Marie Anne Vion
Mis à jour le 20/05/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce que l’amylase ? Définition

C'est une enzyme digestive essentielle, chargée de décomposer l’amidon, un glucide complexe, en sucres plus simples, utilisables par l’organisme. On la retrouve naturellement dans les sécrétions salivaires et pancréatiques, où elle intervient dès les premières étapes de la digestion. Son action commence dans la bouche, dès la mastication, et se poursuit dans l’intestin grêle. Il existe principalement deux types d’amylase chez l’être humain : l’amylase salivaire et l’amylase pancréatique, qui font partie des enzymes dites « glycolytiques ». Un taux d’amylase sanguin peut être mesuré lors d’un bilan biologique afin d’évaluer l’activité digestive ou de détecter un éventuel dysfonctionnement, notamment au niveau du pancréas. Cette enzyme est ainsi un marqueur clé du métabolisme glucidique et de la santé digestive.

Comment est-elle produite par le corps ?

L’amylase est produite par deux organes principaux : les glandes salivaires et le pancréas. Ces deux sources assurent sa présence tout au long du processus digestif, de la bouche jusqu’à l’intestin grêle.

  • L’amylase salivaire est sécrétée par les glandes parotides, submandibulaires et sublinguales. Elle commence à agir dès la mastication en amorçant la dégradation des amidons contenus dans les aliments.

  • L’amylase pancréatique est libérée dans le duodénum, la première partie de l’intestin grêle, où elle poursuit la digestion des glucides initiée dans la bouche.

Sa production est stimulée par la prise alimentaire et régulée de manière hormonale par les signaux digestifs. En cas de pathologie affectant ces organes, le taux d’amylase dans le sang ou dans les urines peut se modifier, suggérant un déséquilibre à explorer sur le plan médical.

Quel est son rôle dans notre organisme ?

Son action se déroule en plusieurs étapes clés :

  • Elle amorce la digestion depuis la bouche, grâce à l’amylase salivaire (AMY1), en fractionnant les longues chaînes d’amidon.

  • Elle poursuit sa fonction dans l’intestin grêle, via l’amylase pancréatique (AMY2), pour transformer les glucides en sucres simples (ex. : maltose), facilement absorbés.

  • Elle permet la production d’énergie, en facilitant l’assimilation du glucose, carburant principal des cellules, notamment celles du cerveau et des muscles.

  • Elle sert d’indicateur de santé digestive, car un taux anormal dans le sang peut signaler un trouble, comme une pancréatite ou une atteinte des glandes salivaires.

A noter

Cet enzyme est à la fois un acteur clé de la digestion et un marqueur utile pour le diagnostic médical.

Où retrouve-t-on cette enzyme en dehors du corps humain ?

L’amylase n’est pas exclusive à l’organisme humain. On la retrouve également dans d’autres environnements naturels ou technologiques, où elle est exploitée pour ses propriétés enzymatiques :

  • Chez certains animaux : de nombreuses espèces, notamment les mammifères, possèdent de l’amylase salivaire ou pancréatique, adaptée à leur régime alimentaire riche en glucides.

  • Dans le règne végétal et fongique : certaines plantes et champignons produisent naturellement de l’amylase pour mobiliser leurs réserves d’amidon, notamment lors de la germination.

  • Dans l’industrie agroalimentaire : l’amylase est utilisée pour la transformation des amidons en sucres (par exemple, dans la fabrication du sirop de glucose, du pain ou des bières).

  • En biotechnologie : elle entre dans la formulation de produits enzymatiques destinés à la lessive, à l’amylolyse industrielle ou à des procédés de fermentation.

A noter

Grâce à sa capacité à hydrolyser les glucides complexes, l’amylase est donc une enzyme polyvalente, utilisée bien au-delà du métabolisme humain.

Pourquoi tester le taux d’amylase dans le sang ?

Le dosage sanguin de l’amylase permet de surveiller le fonctionnement du pancréas et de détecter certaines affections digestives, notamment en cas de douleurs abdominales aiguës. Il peut aider à poser un diagnostic en présence de symptômes évocateurs d’une pancréatite, d’une inflammation des glandes salivaires ou d’un trouble digestif aigu. En complément d’autres examens, ce test oriente vers une prise en charge adaptée. Le test consiste en une prise de sang classique, généralement réalisée à jeun. L’échantillon est ensuite analysé en laboratoire pour mesurer la concentration de l’enzyme dans le plasma. Aucun jeûne prolongé ou préparation spécifique n’est requis, sauf indication contraire du médecin. Dans certains cas, un dosage urinaire peut aussi être prescrit pour affiner l’interprétation des résultats.

Les valeurs de référence de son taux sont indicatives et peuvent varier légèrement selon les méthodes des laboratoires, la température de mesure et l’âge du patient :

Chez l’adulte :

  • 10 à 45 UI/L à 30 °C

  •  12 à 62 UI/L à 37 °C

Chez le nouveau-né :

  • 2 à 22 UI/L à 30 °C

  • 2 à 32 UI/L à 37 °C

Quelles peuvent être les causes d’un taux élevé ou faible ?

Un taux élevé (hyperamylasémie) est souvent associé à une atteinte du pancréas (comme une pancréatite), à une inflammation des glandes salivaires, à un trouble digestif aigu ou à diverses causes (grossesse, alcoolisme, insuffisance rénale, etc.). Il peut aussi être transitoirement élevé après certains repas riches ou lors d’un effort important.

Un taux faible (hypoamylasémie), quant à lui, peut traduire une baisse de la fonction pancréatique, observée notamment dans la pancréatite chronique, le diabète ou le syndrome métabolique.

Ces écarts doivent être confirmés par d’autres examens et interprétés dans un cadre médical adapté.

Quels sont les symptômes d’un déséquilibre ?

Un taux d’amylase trop élevé ou trop bas ne provoque pas toujours de symptômes directs, mais certains signes peuvent alerter sur un trouble sous-jacent :

  • Douleurs abdominales, souvent localisées dans le haut du ventre ou irradiant vers le dos ;

  • Nausées, vomissements, perte d’appétit, en lien avec une digestion perturbée ;

  • Gonflements abdominaux ou ballonnements, parfois accompagnés de diarrhée ;

  • Fièvre ou fatigue, si une inflammation est présente (pancréas ou glandes salivaires) ;

  • Sécheresse buccale ou douleurs aux glandes salivaires, en cas d’infection.

Ces symptômes justifient une consultation médicale et, si nécessaire, un bilan enzymatique pour évaluer le taux d’amylase.

Quelles recommandations ?

En cas de taux d’amylase anormal détecté dans le sang, la première recommandation est de consulter un professionnel de santé. Lui seul pourra interpréter les résultats en tenant compte du contexte clinique, des éventuels symptômes associés et d'autres examens complémentaires.

Il est important de ne pas tirer de conclusions hâtives : un taux élevé ou faible peut avoir de multiples causes, parfois bénignes, parfois plus sérieuses. Aucune automédication ni démarche diagnostique personnelle ne doit être entreprise sans avis médical. Un accompagnement adapté permet d’éviter toute complication et d’orienter vers une prise en charge ciblée si nécessaire.

Comment prendre soin de sa digestion naturellement ?

Prendre soin de sa digestion, c’est avant tout adopter des gestes simples et réguliers qui soutiennent le travail des enzymes comme l’amylase et favorisent un confort durable.

Voici quelques réflexes naturels à intégrer au quotidien :

  1. Mâcher lentement pour activer l’amylase salivaire dès la bouche et faciliter la dégradation des aliments 

  2. Limiter les excès de sucres raffinés et de graisses saturées, qui fatiguent le système digestif 

  3. Favoriser les aliments riches en fibres (légumes, céréales complètes, graines de chia), qui soutiennent un bon transit 

  4. Boire suffisamment d’eau pour aider les enzymes à circuler et les nutriments à être bien assimilés 

  5. Privilégier des plantes digestives comme la menthe poivrée, la camomille ou le fenouil, en infusion après les repas 

  6. Pratiquer une activité physique régulière, même modérée, pour stimuler le système digestif 

  7. Veiller à la gestion du stress, qui perturbe souvent la digestion en influant sur la sécrétion enzymatique.

A noter

Une routine alimentaire équilibrée, associée à une écoute attentive de son corps, contribue naturellement à préserver le bon fonctionnement enzymatique et ainsi prévenir des signes de digestion difficile.

Précautions d'usage

Même si le taux d’amylase est un marqueur courant en biologie médicale, il peut varier selon l’alimentation, l’âge, ou certains médicaments, sans qu’il y ait nécessairement de pathologie. Par ailleurs, les valeurs de référence peuvent légèrement différer d’un laboratoire à l’autre.

Il est donc essentiel de ne pas interpréter seul un résultat anormal, ni d’adopter un traitement ou un régime sans accompagnement. Son taux isolé ne suffit pas à poser un diagnostic : il doit toujours être replacé dans un contexte clinique précis, associé à d’autres examens si besoin.

Conseil de l'expert

L’amylase est une enzyme précieuse pour comprendre ce qui se passe dans votre digestion, mais elle ne dit pas tout à elle seule. Si votre taux est anormal, gardez confiance : ce n’est pas toujours grave, mais cela mérite d’être clarifié. Une approche personnalisée et un regard médical sont indispensables pour savoir si des examens complémentaires sont nécessaires ou si votre situation peut se stabiliser naturellement. Dans tous les cas, restez à l’écoute de votre corps et de ses signaux.

En savoir plus

Est-ce grave d’avoir un taux trop élevé ?

Un taux élevé peut refléter une inflammation du pancréas ou une autre atteinte digestive, sans être forcément signe de gravité. Seul un professionnel peut l’interpréter.

Peut-on faire baisser son taux naturellement ?

Non directement. En revanche, prendre soin de son système digestif, éviter l’alcool, les excès alimentaires et consulter en cas de symptômes sont des gestes essentiels.

Quels sont les dangers de cet enzyme ?

Lorsqu’elle est naturellement produite par le corps, l’amylase ne présente aucun danger. En revanche, l’alpha-amylase utilisée dans certains médicaments ou produits inhalés (comme des pastilles ou aérosols) peut, dans de rares cas, provoquer des réactions d’hypersensibilité sévères. L’ANSM a signalé des effets indésirables tels que urticaire, œdème de Quincke, bronchospasme ou choc anaphylactique, en particulier chez les personnes sensibilisées. Ces situations restent exceptionnelles, mais nécessitent une vigilance accrue chez les sujets à terrain allergique.

Zoom sur notre notre experte en nutrition et alimentation, Marie-Anne Vion

Confrontée à des troubles digestifs comme le SII et le SIBO, Marie-Anne s’est tournée vers la nutrition et les solutions naturelles. Passionnée par le bien-être, elle se forme désormais en diététique et nutrition. Elle partage son expertise à travers des articles, offrant conseils et analyses accessibles. Séduite par l’approche naturelle de la marque, elle contribue à promouvoir une alimentation équilibrée et une autonomie en matière de santé.

Bibliographie

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Futurascience

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ANSM

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PubMed

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