L’acide kojique (5-hydroxy-2-(hydroxyméthyl)-4H-pyran-4-one) est un métabolite secondaire produit naturellement par plusieurs espèces de champignons du genre Aspergillus, notamment A. oryzae, au cours de la fermentation du riz utilisé pour la fabrication du saké. Ce processus biofermentaire transforme les glucides du riz en acide kojique grâce à l’action combinée d’enzymes fongiques, aboutissant à une poudre cristalline blanche isolée puis purifiée pour un usage cosmétique.
Au niveau cutané, l’acide kojique agit comme inhibiteur compétitif de la tyrosinase : il se lie à son site actif, empêchant la conversion de la L-tyrosine en DOPAquinone, précurseur essentiel de la mélanine. En ralentissant cette étape clé de la mélanogenèse, il diminue la formation de nouveaux pigments et contribue à l’atténuation progressive des taches brunes. Cette action ciblée en fait un ingrédient de choix pour les soins « anti-taches » !
Par ailleurs, la structure chimique de la gamma-pyrone confère à l’acide kojique des propriétés antioxydantes et chélatrices : il piège les radicaux libres générés par les UV et la pollution, et peut se lier à certains ions métalliques catalyseurs de réactions oxydatives. En réduisant le stress oxydatif, il protège les fibres de collagène et d’élastine, participe à la prévention de l’apparition des rides et maintient l’éclat du teint sur le long terme.
Malgré son efficacité, l’usage de l’acide kojique fait débat en raison de craintes concernant sa stabilité (il s’oxyde et noircit au contact de l’air) et son potentiel irritant à forte concentration. Certains experts soulignent également un risque théorique de sensibilisation cutanée et appellent à de nouveaux tests toxicologiques pour confirmer son innocuité totale, en particulier dans les formules à plus de 1 %.