Acanthe sauvage : Propriétés, bienfaits et utilisations ?

Majestueuse et imposante, l'Acanthe sauvage dresse fièrement ses fleurs pourpres avec son allure robuste. Traditionnellement prisée pour ses vertus diurétiques et son action potentielle sur la sphère hépatique, l'Acanthe sauvage a également des usages culinaires et cosmétiques très intéressants. Préparez-vous à explorer en profondeur le monde fascinant de l'Acanthe sauvage et son empreinte dans nos traditions.

Par Catherine Gilette
Mis à jour le 30/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Définition de l'Acanthe sauvage

L'Acanthe sauvage, Onopordum acanthium de son nom latin, appartient au genre Onopordum et à la vaste famille des Astéracées. La plante est communément appelée fausse acanthe, Onopordon à feuilles d'acanthe, chardon aux ânes ou chardon d'Écosse. Cette espèce bisannuelle se distingue par sa grande taille, son caractère épineux et ses capitules floraux d'une couleur vive.

L'Onopordum acanthium est une plante bisannuelle. Durant sa première année de vie, elle forme une rosette basale de grandes feuilles. La deuxième année, elle développe une ou plusieurs tiges florales robustes, dressées et ramifiées, qui peuvent atteindre une hauteur impressionnante de 1 à 2 mètres, voire plus dans des conditions favorables. Après la floraison et la production de graines, la plante meurt.

Les tiges sont une caractéristique distinctive de cette espèce. Elles sont robustes, dressées et parcourues sur toute leur longueur par des ailes membraneuses et épineuses, formées par la décurrence des feuilles caulinaires. Ces ailes épineuses leur confèrent un aspect cannelé et rendent la manipulation de la plante délicate. Les tiges sont généralement de couleur vert-grisâtre et sont souvent recouvertes d'un fin duvet blanchâtre, leur donnant un aspect laineux. Elles sont ramifiées dans leur partie supérieure, portant plusieurs capitules floraux.

Les feuilles basales forment une rosette ample et sont grandes, profondément lobées, avec des bords ondulés et irrégulièrement dentés, chaque dent se terminant par une forte épine jaune et acérée. Elles sont pubescentes sur les deux faces, leur donnant une texture duveteuse et une couleur gris-vert caractéristique. Les feuilles caulinaires sont plus petites, alternes, sessiles et décurrentes, se prolongeant le long de la tige pour former les ailes épineuses. Leur forme et leur degré de division diminuent en remontant la tige.

La floraison de l'Acanthe sauvage est spectaculaire et se déroule durant l'été, généralement de juillet à septembre. Les fleurs sont regroupées en grands capitules globuleux, solitaires ou groupés par deux ou trois à l'extrémité des tiges et des branches. Chaque capitule est entouré d'un involucre de nombreuses bractées coriaces, imbriquées et terminées par de longues épines recourbées vers l'extérieur, ce qui rend le capitule particulièrement piquant. Les fleurs individuelles sont toutes tubulaires, hermaphrodites, de couleur rose-violacé intense à pourpre, et forment un disque dense au centre du capitule.

Le chardon aux ânes développe une racine pivotante profonde et charnue, de couleur blanchâtre. Cette racine lui permet de s'ancrer solidement dans le sol, de résister à la sécheresse et de stocker des réserves nutritives importantes pour assurer sa croissance rapide et sa floraison abondante lors de sa deuxième année de vie.

L'Onopordon à feuilles d'acanthe est une espèce rudérale typique, affectionnant les milieux perturbés par l'activité humaine ou les phénomènes naturels. On la rencontre fréquemment dans les friches industrielles, les décombres, les bords de routes et de chemins de fer, les terrains vagues, les pâturages secs et surpâturés, les zones incultes et les sols remués. Elle prospère particulièrement sur les sols secs, calcaires, pauvres en nutriments et bien drainés, et nécessite une exposition ensoleillée pour un développement optimal. Son aire de répartition naturelle comprend une grande partie de l'Europe, l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord. Elle a également été introduite dans d'autres régions du monde, notamment en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elle peut parfois être considérée comme une espèce envahissante en raison de sa capacité à se propager rapidement et à former des populations denses. Sa robustesse et son adaptabilité lui permettent de coloniser une variété d'habitats marginaux.

A noter : Bien que l'usage médicinal de l'Onopordum acanthium soit moins courant aujourd'hui qu'à certaines époques, les jeunes feuilles et la racine ont été utilisées pour leurs diverses propriétés.

Propriétés de l'Acanthe sauvage

Propriétés diurétiques : L'usage traditionnel le plus constant de l'Onopordon concerne ses propriétés diurétiques, favorisant l'augmentation de la production et de l'élimination de l'urine. Ceci pourrait être bénéfique en cas de rétention d'eau légère ou pour soutenir la fonction rénale.

Propriétés hépatoprotectrices : Certaines utilisations ancestrales indiquent une action protectrice et stimulante sur le foie. Des études phytochimiques ont identifié des composés dans la plante qui pourraient avoir un potentiel hépatoprotecteur, mais des recherches pharmacologiques approfondies sont nécessaires pour confirmer ces effets.

Propriétés cicatrisantes : Les feuilles, appliquées localement sous forme de cataplasme, étaient parfois utilisées pour favoriser la cicatrisation des petites plaies, des coupures et des contusions, probablement en raison de leurs propriétés émollientes et potentiellement anti-inflammatoires.

Propriétés cosmétiques : Réparatrice et restructurante, l'Acanthe sauvage restaure la barrière cutanée: stimule le processus de différenciation des kératinocytes et renforce la cohésion cellulaire. Elle améliore la résistance de la peau à la déshydratation et aux agressions, notamment dans le cas de peau sensibles et sèches. Régénérant dermique, elle stimule la synthèse de collagène,  ce qui renforce les peaux sensibles et redonne tonus aux peaux matures

Les bienfaits de l'Acanthe sauvage

  • Favoriserait la miction et soutiendrait la fonction rénale

  • Serait potentiellement protectrice pour le foie

  • Adoucit, protège et régénère les peaux irritées et/ou matures

Utilisations naturelles de l'Acanthe sauvage

  1. Infusion : Les jeunes feuilles (après avoir retiré les épines) pourraient être utilisées en infusion pour leurs effets diurétiques. Les racines pourraient être préparées en décoction pour leurs potentielles propriétés hépatoprotectrices et diurétiques. Les dosages et la durée d'utilisation doivent être strictement contrôlés et supervisés par un spécialiste.

  2. Cuisine : Historiquement, dans certaines régions rurales, les jeunes tiges pelées et les feuilles basales tendres, après une préparation minutieuse pour éliminer les épines, étaient consommées cuites, à la manière de l'artichaut ou du cardon. Cependant, cette pratique est aujourd'hui très rare et comporte des risques en raison de la possibilité de confusion avec d'autres chardons et du manque de connaissances précises sur la toxicité potentielle. Il est fortement déconseillé de consommer l'Onopordum acanthium sans une identification botanique experte et une connaissance approfondie des méthodes de préparation sûres.

  3. Usage externe : Les feuilles fraîches, légèrement écrasées, pourraient être appliquées localement sur de petites plaies, des irritations cutanées ou des contusions pour leurs potentielles propriétés vulnéraires et émollientes.

  4. Cosmétiques : il existe des extraits d'Acanthe sauvage, qu'il suffit d'ajouter à ses préparations cosmétiques, telles que crème, lait corporels, sérums, etc.

Recette

Sérum réparateur à l'acanthe bio d'auvergne réparatrice pour peaux sensibilisées

Ingrédients sans balance

1

Première partie : Réalisation du macérât aqueux de Tépezcohuite à 10%


Transférez l'eau minérale dans un bol.

2

Prélevez ensuite la quantité nécessaire de tépezcohuite en poudre et transférez-la dans ce même bol.

3

Mélangez le tout énergiquement et laissez macérer votre préparation pendant environ 24 heures.

4

Filtrez (à l'aide par exemple d'un filtre à café) et récupérez le filtrat.

5

Utilisez votre macérât pour la préparation ci-dessous.

6

Deuxième partie : Réalisation du sérum


Transférez la phase B (macérât de tépezcohuite + hydrolat de mélisse + gomme de carraghénane) dans un bol.

7

Faites chauffer l'ensemble au bain-marie afin de faire fondre la gomme de carraghénane et sortez le bol du feu.

9

Ajoutez ensuite progressivement la phase C (le reste des ingrédients) en mélangeant bien entre chaque ajout.

10

Transférez la préparation dans votre flacon à l'aide de la pipette si nécessaire.

Précautions d'usage

Bien que traditionnellement utilisé, l'Acanthe sauvage contient des composés dont la toxicité à fortes doses n'est pas entièrement élucidée. L'ingestion doit être extrêmement prudente et idéalement sous contrôle médical.

Par mesure de précaution, son utilisation est déconseillée aux femmes enceintes et/ou allaitantes, ainsi qu'aux jeunes enfants, excepté pour l'usage cosmétique.

L'Onopordon pourrait potentiellement interagir avec certains médicaments, notamment les diurétiques ou ceux affectant la fonction hépatique. Il est impératif de consulter un médecin ou un pharmacien avant d'utiliser cette plante, surtout en cas de traitement médical en cours.

Les personnes allergiques aux plantes de la famille des Astéracées peuvent également présenter une réaction allergique à l'Onopordum acanthium.

Conseil de l'expert

Une identification précise de la plante est essentielle avant toute utilisation pour éviter toute confusion avec d'autres espèces de chardons potentiellement toxiques. En cas de doute, abstenez-vous de l'utiliser.

En savoir plus

Onopordon à feuilles d'acanthe et l'Acanthe molle sont ils de la même famille?

Ces 2 plantes se distinguent d'un point de vu botanique et n'appartiennent pas au même genre. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de bien connaître leur description botanique respective pur éviter la confusion des genres!

L'Acanthe sauvage est-elle une plante envahissante?

L'Acanthe sauvage est un chardon et comme tous les chardons, elle a tendance à être envahissante. 

L'Acanthe épineuse est-elle dangereuse?

Ses épines représentent un danger physique évident, pouvant causer des blessures et des irritations cutanées au contact. En ce qui concerne son ingestion, bien que certaines parties aient été traditionnellement consommées, le manque de données toxicologiques complètes et le risque de confusion avec d'autres espèces de chardons potentiellement toxiques rendent sa consommation non recommandée sans une expertise botanique et médicale.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Catherine GILETTE

Catherine est passionnée par les plantes et leur propriétés, elle a été formée aux cosmétiques naturels par l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales au début des années 2000. Curieuse, elle a continué à explorer la richesse et le potentiel des plantes. C'est ainsi qu'elle s'est formée à l'aromathérapie avec l’École Française d'Aromathérapie Intégrative. Elle a découvert une dimension presque inexplorée avec l'olfactothérapie et en même temps un outil incroyable pour mieux se connaître et pratiquer ce qu'elle appelle l'écologie intérieure.

Bibliographie

1

Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paris, Omnibus, 2010

2

A. Chevallier, The Encyclopedia of Medicinal Plants, Dorling Kindersley, Londres, 1996

3

Traditional Medicine Plant, Onopordum acanthium L. (Asteraceae): Chemical Composition and Pharmacological Research Ekaterina Robertovna Garsiya, Dmitryi Alexeevich Konovalov, Arnold Alexeevich Shamilov, Margarita Petrovna Glushko, Kulpan Kenzhebaevna Orynbasarova Plants (Basel). 2019 Feb 12;8(2):40. doi: 10.3390/plants8020040