Tout savoir sur les polyphénols

Avec plus de 5 000 molécules, le royaume des polyphénols se distingue comme l'un des plus remarquables dans le domaine des micronutriments. Ces composés, qui contribuent à la diversité des saveurs dans le vin, le chocolat et le thé, sont en réalité répandus dans tout le règne végétal, même s'ils ne sont pas toujours apparents au premier regard. Lorsqu'une tranche d'avocat, de pomme ou de pomme de terre commence à brunir à l'air libre, cela met en lumière la présence de polyphénols fraîchement oxydés.

En effet, les aliments d'origine végétale contiennent naturellement des polyphénols ; ces composés présentent une grande variété de structures complexes. Les polyphénols sont présents dans toutes les plantes, mais leur nature et leur teneur varient fortement d’une espèce à l’autre. Le monomère de base dans les polyphénols est le noyau phénolique, et généralement, ils sont classés en acides phénoliques et alcools phénoliques. En fonction de la force du noyau phénolique, les polyphénols peuvent être classés dans de nombreuses catégories, mais les principales sont les acides phénoliques, les flavonoïdes, les stilbènes, les alcools phénoliques et les lignanes. Les composés bioactifs, tels que les phytochimiques, jouent un rôle crucial dans la protection de la santé humaine contre les affections dégénératives chroniques.

Historiquement, les polyphénols suscitaient principalement l'intérêt des scientifiques spécialisés en botanique, car ils jouent de nombreux rôles dans les plantes et font partie de la classe des métabolites secondaires ou phytochimiques. Dans les plantes, ils assurent une protection contre des stress tels que la lumière UV, dissuadent les attaques de ravageurs et fournissent de la couleur pour attirer certains insectes. Dans les années 1930, l'un des flavonoïdes, l'hespéridine, a été proposé d'être classé comme une vitamine, la vitamine P, et bien que cela n'ait pas conduit à une classification acceptée, cela a été suivi par de nombreux articles dans les années 1950 montrant des effets protecteurs sur le système vasculaire.

Dans les années 1990, les polyphénols ont été classés comme des antioxydants généraux, et cela était initialement considéré comme une panacée pour expliquer leur mécanisme d'action global. Cependant, la réalité est beaucoup plus complexe, et les effets biologiques impliquent des interactions biochimiques détaillées avec des voies au niveau moléculaire. Dans cette direction, des progrès considérables ont été réalisés au cours des deux dernières décennies. Bien que chimiquement les polyphénols soient des antioxydants, cela ne se traduit pas nécessairement par une activité biologique, car toute action sur le corps dépend à la fois de la biodisponibilité et des cibles moléculaires cellulaires. L'effet global de réduction du risque de maladie est étayé par l'épidémiologie, où les aliments et les boissons riches en polyphénols protègent contre le développement de certaines maladies chroniques.

L’alimentation est une composante déterminante dans la prévention primaire et secondaire de nombreuses maladies chroniques. Les polyphénols sont reconnus pour leurs propriétés préventives contre les maladies dégénératives. Parmi les antioxydants les plus fréquents dans notre alimentation, les polyphénols jouent un rôle significatif. Ils entravent les changements oxydatifs dans les lipoprotéines de basse densité, qui constituent le mécanisme fondamental des lésions endothéliales dans l'athérosclérose.

Le rôle protecteur des polyphénols dans la santé et la maladie est bien reconnu dans l'alimentation ; ils sont consommés quotidiennement et sont riches en antioxydants et en phytochimiques. De plus, les polyphénols démontrent une propriété pro-oxydante, qui s'oppose au processus métabolique cellulaire. Cela peut impliquer le blocage de la propagation cellulaire et de l'apoptose également. Des études ont également montré que de nombreux autres effets des polyphénols ont été observés, tels que la réduction d'enzymes comme la lipoxygénase (type de protéine enzymatique qui catalyse l'oxydation des acides gras ou autres alcènes) et la télomérase (enzyme permettant de maintenir la taille des télomères division après division ).

Les troubles cardiaques sont un facteur clé de mortalité dans les pays développés. Les études ont montré que l’initiation, la propagation et le développement de ces troubles sont influencés par des facteurs environnementaux et génétiques. Les caractéristiques impliquées dans la prévalence des maladies du cœur comprennent l'activité physique, le tabagisme, la consommation de graisses saturées, etc. Un large éventail d'études épidémiologiques et d'essais cliniques a démontré qu'un régime riche en polyphénols, comme le thé, les légumes, les fruits et le cacao, a une probabilité plus élevée de sécurité cardiovasculaire. Un débat subsiste néanmoins sur les polyphénols qui sont plus efficaces en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires. Les flavonoïdes présents dans le cacao et le soja présentent des résultats favorables sur les maladies cardiovasculaires, tandis que d'autres ne sont pas aussi efficaces.

Article publié le 1er décembre 2023