Impétigo du cuir chevelu : causes et symptômes

Des croûtes jaunes qui vous démangent à la racine de vos cheveux ? De petites bulles gonflées sur votre crâne ? Il s’agit peut-être d’un impétigo du cuir chevelu, bien différent du psoriasis ou même du psoriasis pustuleux, avec lequel il est facile à confondre. De l’impétigo croûteux à l’impétigo bulleux des nouveau-nés, une seule et même cause : une colonisation bactérienne qui entraîne parfois quelques complications. Même si un rendez-vous médical reste indispensable, voici déjà quelques éléments d’information pour vous rassurer et vous accompagner dans cette nouvelle épreuve.

Par Hélène Betoux
Mis à jour le 28/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que l’impétigo du cuir chevelu ?

Aussi appelé « contagiosa », l’impétigo du cuir chevelu est une infection de l’épiderme (la couche la plus superficielle de votre peau) causée par une bactérie. Les responsables sont Staphylococcus aureus (le fameux staphylocoque doré) ou Streptococcus pyogenes (streptocoque du groupe A), sachant que ces deux germes peuvent aussi coloniser les plaies simultanément. Il faut savoir que l’impétigo ne touche pas seulement le cuir chevelu, mais aussi les mains et le pourtour des orifices, comme les narines, l’anus ou la bouche. Bien qu’il arrive qu’elle s’étende aux jeunes adultes, cette dermatose concerne avant tout les enfants de 0 à 10 ans. L’été est la saison la plus à risque.

Le saviez-vous ?

On distingue deux formes d’impétigo au niveau de la racine des cheveux. Il s’agit de l’impétigo croûteux (70 % des cas) et de l’impétigo bulleux – ce dernier concerne essentiellement les bébés de moins de 2 ans. Dans les cas les plus avancés, cette maladie peut s’aggraver en ecthyma, une version profonde qui laisse de petits trous dans la peau. Elle est heureusement rare.

Qu’est-ce qui provoque l’impétigo ?

Un contact direct avec une personne infectée

L’impétigo du cuir chevelu est une maladie très contagieuse. Elle se transmet par contact direct avec un enfant ou un adulte infecté, en particulier dans les crèches, dans les écoles, dans les garderies et dans les maternités, par exemple lors du portage ou d'un jeu entre camarades. Comme les bébés se touchent beaucoup le visage avec leurs mains, il y a ensuite auto-inoculation. C’est-à-dire que votre enfant participe à la propagation de la maladie sur d’autres zones de peau jusqu’alors épargnées, en particulier là où il se gratte. L’impétigo est considéré comme peu étendu à partir du moment où la surface touchée n’excède pas 2 % du corps ou 6 sites lésionnels.

Une dermatose préexistante

Certaines dermatoses (= maladies de peau) favorisent l’apparition d’un impétigo non par colonisation bactérienne, mais par surinfection. On parle dans ce cas « d’impétiginisation ». Il faut comprendre que, si vous souffrez d’une dermatose qui altère votre peau ou qui provoque du prurit (grattage), vous présentez des lésions qui ouvrent grand la porte au staphylocoque doré. Vous ou votre enfant pouvez être concernés par ce phénomène en cas de pédiculose du cuir chevelu, de varicelle ou d’eczéma, entre autres. Cette surinfection est souvent la conséquence d’un manque d’hygiène.

Lisez aussi : nos conseils naturels pour apaiser l’eczéma du cuir chevelu.

Comment reconnaître un impétigo du cuir chevelu ?

Bon à savoir

Quelle que soit la forme que prenne votre impétigo du cuir chevelu, il n’est pas censé provoquer de fièvre ou de douleurs intenses au niveau des lésions. Il peut en revanche vous donner envie de vous gratter, bien que ce prurit ne soit pas systématique. Il ne laisse pas de traces après cicatrisation (hormis une décoloration ou pigmentation temporaire), sauf en cas d’ecthyma.

Les symptômes de l’impétigo croûteux

  • La lésion prend d’abord la forme d’une petite vésicule, comme une bulle remplie de liquide. Cette bulle est formée par le staphylocoque, qui libère localement des toxines exfoliantes. Parfois, on voit apparaître une petite tache rouge avant que la pustule ne se forme.

  • Lorsque la vésicule éclate, elle se transforme en une croûte brillante qui ressemble à du miel cristallisé. D’où son nom de « croûte mélicérique ».

  • Vous pourrez souvent constater la présence d’une auréole inflammatoire, c’est-à-dire d’un petit cercle rouge qui entoure la croûte.

Les symptômes de l’impétigo bulleux

  • La lésion de l’impétigo prend la forme d’une bulle molle et incolore, mais sans auréole rouge dans la plupart des cas.

  • La bulle éclate 2 à 3 jours plus tard. Elle donne alors lieu à de grandes zones d’érosion qui s’étendent rapidement.

  • Chez les nourrissons (qui sont davantage exposés à cette forme de contagia), ces signes cliniques peuvent s’accompagner de fatigue et de diarrhée.

Les symptômes de l’impétiginisation

  • Il n’y a ni bulles ni pustules, contrairement aux formes classiques. Les lésions sont le plus souvent suintantes, elles se recouvrent de pus ou de croûtes jaunes.

  • Les plaies sont polymorphes. Elles font coexister les signes cliniques de l’impétigo avec ceux de la dermatose sous-jacente.

  • Les lésions sont généralement plus étendues. Elles recouvrent une grande surface de peau, contre 1 à 2 cm pour les « bulles » du nouveau-né.

Les symptômes de l’ecthyma

  • Les pustules caractéristiques de l’impétigo cèdent progressivement la place à des croûtes rouge foncé, voire noires, à l’emporte-pièce et d’environ 2 centimètres de diamètre.

  • Les ulcérations sont parfois purulentes (présence de pus). Lorsqu’elles disparaissent, elles laissent une cicatrice gaufrée et pigmentée.

  • Cette complication de l’impétigo touche le plus souvent les membres inférieurs du corps. Elle peut être alimentée par une mauvaise circulation sanguine.

Que faire en cas d’impétigo chez l’enfant ou chez l’adulte ?

Vous pensez être atteint d’un impétigo du cuir chevelu ? La première chose à faire est de consulter votre médecin traitant ou un pédiatre si c’est votre enfant qui semble touché. Bien qu’elle soit généralement bénigne, cette maladie nécessite une prise en charge thérapeutique afin d’éviter toute complication inconfortable. Le praticien est seul en mesure de confirmer ou d’infirmer vos doutes, en accompagnant si besoin son diagnostic d’examens complémentaires, comme un prélèvement bactériologique et une mise en culture. 

L’accompagnement médical repose généralement sur des règles de vie destinées à enrayer la dissémination du germe et à limiter le risque de contamination pour l’entourage. Si le professionnel l’estime judicieux, il pourra aussi prescrire des antibiotiques locaux (crème). Les antibiothérapies générales (par voie orale) sont très rares, mais pas impossibles.

Nos conseils pour prévenir les infections au niveau du cuir chevelu

  1. Adoptez une hygiène rigoureuse : lavez-vous les cheveux au moins une ou deux fois par semaine avec un shampooing doux, adapté à la nature de votre cuir chevelu. À l'inverse, évitez de céder à la tendance du no-poo, notamment pendant la période à risque que constitue l'été.

  2. Coupez-vous les ongles court pour éviter d’abriter des germes et de les transmettre à votre cuir chevelu lorsque vous vous grattez. Pensez aussi à les brosser régulièrement, de préférence avec un savon antiseptique.

  3. De temps en temps, faites un bain d’huile avant-shampooing. Utilisez des huiles végétales réputées pour leurs effets purifiants, comme la Nigelle, le Neem ou les baies de Laurier.

  4. Si vous avez déjà des lésions (à la suite d’un psoriasis ou d’un eczéma du cuir chevelu, par exemple), évitez absolument de toucher vos croûtes ou de les gratter.

  5. Soyez imaginatif ou faites-vous aider si vous souffrez de tics / tocs qui blessent votre cuir chevelu. La dermatillomanie, par exemple, consiste à se gratter la peau de façon compulsive. Gare également à la trichotillomanie (arrachage répété des cheveux).

  6. Si vous fréquentez des foyers épidémiques potentiels (lieux de vie en collectivité), lavez-vous les mains plusieurs fois par jour. Désinfectez-les après tout contact douteux.

  7. Côté vêtements, évitez d’emprunter des bonnets ou des écharpes à des proches susceptibles d’être infectés.

  8. En été, n’hésitez pas à recouvrir vos petites plaies d’une couche de tissu ou d'un pansement afin de limiter les risques d'impétiginisation, surtout si vous avez une peau atopique.

  9. Les croûtes sont déjà là ? Sauf avis contraire de votre médecin, nettoyez-les quotidiennement avec un peu d’eau savonneuse.

Précautions d’usage

L’impétigo du cuir chevelu est généralement bénin et peut même se résorber de lui-même en deux semaines environ. Toutefois, mieux vaut éviter de le prendre à la légère, car des complications post-infection demeurent possibles. C’est le cas pour les nouveau-nés, mais aussi pour les adultes : abcès, cellulite, ostéomyélite, voire pneumonie et septicémie lorsqu’elles se généralisent à tout l’organisme. Les récidives sont également possibles, et même plutôt courantes. Ne tardez donc pas à prendre rendez-vous avec un professionnel de santé.

Ce contenu ne remplace pas un avis médical.

Le conseil de l’expert

En attendant votre rendez-vous avec votre médecin, vous pouvez porter un bonnet pour limiter les risques de contagion, en particulier si vous fréquentez des zones de collectivité. Si les croûtes touchent également d’autres zones de votre visage ou de votre corps, placez un pansement dessus.

En savoir plus

Quel traitement pour l’impétigo sur le crâne ?

Si votre impétigo du cuir chevelu nécessite un traitement médical ou antibiotique, ce dernier vous sera proposé par votre médecin traitant.

Comment reconnaître la forme bulleuse ?

L’impétigo bulleux forme des vésicules transparentes qui se rejoignent et s’étendent jusqu’à former de grosses bulles. Au bout de quelques jours, elles se rompent et déposent sur la peau une sorte de vernis croûteux de couleur jaune pâle.

Mon bébé est peut-être touché : dois-je m’inquiéter ?

Il est préférable de contacter rapidement votre pédiatre ou votre médecin, en particulier si votre bébé a moins de 6 mois et/ou s’il présente d’autres symptômes.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Betoux

Hélène Betoux est une journaliste beauté française spécialisée dans les médias du Web. Elle rédige quotidiennement des astuces, des conseils et des guides pour aider les consommatrices à bien choisir leurs produits de beauté. Proche de la cosmétique naturelle, biologique et "clean", elle a toujours un œil sur les tendances et les innovations du secteur, qu'elle aime analyser et partager.

Bibliographie

1

Haute Autorité de Santé, Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes, texte des recommandations, février 2019.

2

Mazereeuw-Hautier J., « Impétigo » in Ann Dermatol Venereol, numéro 133, 2006, p. 194-207.

3

Robert J., Impétigo et dermatite atopique, Centre hospitalier Lyon Sud.