Dermatophytes : causes et symptômes

Un dermatophyte est un champignon filamenteux qui se nourrit de kératine, cette protéine structurante des couches superficielles de la peau, des ongles et des cheveux. Invisibles à l’œil nu, leurs filaments (hyphes) s’insinuent dans la couche cornée et s’y multiplient. L’infection qui en résulte porte le nom générique de dermatophytose ou « teigne ». Bien que rarement grave, elle provoque prurit, desquamation, plaques arrondies, parfois onychomycose, et elle se transmet aisément. Comprendre son cycle, reconnaître ses signes et appliquer un traitement antifongique adapté constituent les clés d’une guérison rapide. Enfin, connaitre quelques gestes ciblés permet de briser durablement la chaîne de contamination.

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 29/05/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que sont les dermatophytes ?

Les dermatophytes appartiennent aux genres Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton. Tous partagent une exigence biologique : la kératine. Ils vivent donc sur la couche cornée, la tige pilaire ou la tablette unguéale, sans jamais envahir les organes internes. Cette particularité explique la localisation superficielle des lésions et l’innocuité vis-à-vis des systèmes profond. On parle de dermatophytie cutanée (tinea corporis), unguéale (tinea unguium) ou du cuir chevelu (tinea capitis), selon le site atteint. Contrairement à la candidose, ces mycoses ne relèvent pas d’une levure mais d’une moisissure filamenteuse, d’où leur aspect en anneau et leurs bordures légèrement décollées. La plupart du temps, l’organisme hôte coexiste en paix avec le dermatophyte ; les lésions apparaissent quand l’immunité locale faiblit ou quand l’exposition fongique reste prolongée.

Quels sont les trois principaux modes de contamination des dermatophytes ? Est-ce une infection contagieuse ?

Transmission interhumaine : Le contact direct peau-à-peau facili@laurte le passage du dermatophyte. Partager serviettes, draps, brosses, tatamis ou douches collectives entretient la circulation du champignon.

Transmission zoophile : Les animaux domestiques ou d’élevage – chatons, chiots, bovins, rongeurs – peuvent porter Microsporum canis ou Trichophyton mentagrophytes. Une caresse suffit pour inoculer les spores, en particulier chez l’enfant qui présente des micro-égratignures fréquentes.

Transmission tellurique : Plus rare, elle concerne le contact prolongé avec un sol humide contaminé : travaux de jardinage sans gants, par exemple. Les espèces géophiles – Microsporum gypseum par exemple – s’y maintiennent plusieurs mois.

Quels sont les symptômes associés ?

Infection cutanée

  • Anneau érythémato-squameux : bordure relevée, centre plus clair.

  • Desquamation fine ou farineuse qui s’étend vers la périphérie.

  • Prurit modéré à intense ; les lésions macérées peuvent brûler.

  • Vésicules ou bulles au pied (tinea pedis vésiculo-bulleuse).

  • Dermatophytide : éruption allergique à distance des plaques initiales.

Infection des ongles des pieds ou des mains

  • Ongle opaque, jaunâtre, parfois verdâtre.

  • Épaississement irrégulier (hyperkératose sous-unguéale) qui soulève la tablette.

  • Friabilité : l’ongle se délite en poudre.

  • Décollement distal (onycholyse) avec liseré brunâtre.

  • Inflammation douloureuse du repli latéral quand une surinfection bactérienne se greffe.

Infection du cuir chevelu

  • Plaques d’alopécie arrondies : cheveux cassés à 1-3 mm, aspect « points noirs ».

  • Squames sèches mimant des pellicules mais mal limitées.

  • Kérion : masse inflammatoire œdémateuse exsudant du pus.

  • Ganglions cervicaux sensibles accompagnant les formes sévères.

Quelles sont les recommandations contre les dermatophytes?

Le diagnostic repose sur l’examen clinique, un prélèvement gratté examiné au KOH (hydroxyde de potassium) et, si besoin, une culture fongique pour identifier l’espèce. Le dermatologue oriente ensuite le schéma thérapeutique, selon la localisation :

  • Antifongiques topiques : clotrimazole, éconazole, ciclopirox ou terbinafine en crème, appliqués deux fois par jour pendant deux à quatre semaines pour les plaques limitées.

  • Antifongiques oraux : terbinafine (250 mg/j), itraconazole (200 mg/j) ou griséofulvine (20–25 mg/kg/j chez l’enfant) s’imposent pour les ongles, le cuir chevelu ou les lésions étendues. Durée : 6 à 12 semaines selon la localisation.

  • Shampooing : au sulfure de sélénium 2,5 % deux fois/semaine limite la contagion capillaire.

  • Brève corticothérapie orale (prednisone 1 mg/kg, 7-14 jours) sert à calmer l’œdème d’un kérion et à réduire le risque cicatriciel.

Une surveillance hépatique peut s’avérer nécessaire avec les azolés systémiques chez l’adulte. Dans tous les cas, la persistance de squames après la fin de traitement justifie un contrôle mycologique.

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

En cas de suspicion d'infection liée à des dermatophytes, il est recommandé de consulter un professionnel de santé, qu’il s’agisse du médecin généraliste ou d’un dermatologue. Ce dernier pourra établir un diagnostic précis et initier un traitement antifongique approprié. Il est également essentiel de vérifier l’éventuelle contamination des personnes ayant été en contact rapproché avec l’individu atteint, afin de prévenir la propagation. En parallèle, certaines approches naturelles peuvent contribuer à soulager les symptômes associés :

Baume relipidant Avoine & Céramide NP

Rhassoul du Maroc (Ghassoul)

Quelle routine adopter pour prévenir ce type d’infections ?

Voici une proposition de routine pour prévenir les infections aux dermatophytes :

  1. Séchez soigneusement les espaces interdigitaux et plis après chaque douche.

  2. Changez de chaussettes quotidiennement. Privilégiez les chaussettes en coton ; lavez-les à 60 °C.

  3. Décontaminez vos chaussures (avec un spray antifongique) une fois par semaine.

  4. Utilisez un shampooing doux au pH 5,5 trois fois/semaine.

  5. Désinfectez les coupe-ongles, peignes et brosses avec de l'alcool à 70 ° après usage.

  6. Si vous utilisez un tapis de gym, prévoyez une serviette personnelle, que vous lavez régulièrement.

  7. Surveillez l’état cutané de votre animal de compagnie ; consultez le vétérinaire en cas de doute.

  8. Poursuivez un antifongique topique en préventif une fois par semaines durant 4 semaines après la guérison constatée.

Recettes associées

Elixir fortifiant activateur de pousse des cheveux

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Mettez l'ensemble des ingrédients directement dans un flacon compte-goutte.

2

Fermez le flacon et agitez.


Évitez le contact avec les yeux ; En cas de contact, rincez à l’eau clair.

Stockez votre flacon à l'abri de la chaleur.

*Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Synergie anti-chute de cheveux par naturellement lyla

Pour un soin

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Dans un bol, mélanger les huiles végétales de Moutarde, de Chaulmoogra, de Ricin, et l'huile essentielle de Pamplemousse.

2

L’huile végétale de Chaulmoogra peut être légèrement solide. Dans ce cas, il suffit de passer le flacon sous un filet d’eau tiède. Mettre un peu d'huile sur le bout des doigts, et masser le cuir chevelu en répartissant bien le produit au niveau des racines.

3

Laisser poser plusieurs minutes (idéalement 30 minutes).

4

Pour rincer, mouiller très légèrement les cheveux, et faire un shampooing doux.

5

Rincer abondamment.


Pour optimiser l'effet de ce soin, vous pouvez compléter son action en ajoutant sur vos longueurs une huile végétale de votre choix, ou notre Base masque capillaire, à laisser poser pendant la même durée.

Ne pas utiliser cette HE pendant les trois premiers mois de la grossesse

Précautions d’usage

Ces soins naturels soulagent sans éradiquer l’agent pathogène ; ils complètent une thérapeutique antifongique prescrite par le médecin.

Conseil de l’expert

Reconnaître précocement une lésion permet de limiter la diffusion du dermatophyte. Un prélèvement simple confirme l’étiologie ; débuter aussitôt le traitement antifongique prescrit par le médecin et associer des mesures d’hygiène rigoureuses. Ainsi, vous stoppez la contagiosité, vous abrégez les symptômes et vous évitez l’escalade. La clé ? Observer votre peau, consulter sans tarder et suivre la prescription jusqu’au contrôle mycologique négatif. La patience associée à la régularité des soins garantit le retour à une peau saine.

En savoir plus

Trichophyton rubrum, Trichophyton tonsurans, Trichophyton mentagrophytes, Microsporum canis : que signifient ces termes ?

Il s’agit des espèces les plus fréquemment isolées. T. rubrum cause la majorité des tinea pedis et onychomycoses de l’adulte. T. tonsurans domine les teignes du cuir chevelu en milieu urbain. T. mentagrophytes se rencontre souvent après contact avec de petits rongeurs. M. canis provient surtout du chat et du chien ; il infecte volontiers l’enfant, provoquant une plaque fluorescente verdâtre sous lampe de Wood.

Pourquoi un dermatophyte ne guérit-il pas toujours avec une crème ?

La crème agit en surface. Dès que le follicule pileux ou l’ongle est colonisé, la concentration locale devient insuffisante. Le comprimé antifongique diffuse via le sang et délivre une action fongicide profonde, d’où son indication dans les formes capillaires ou unguéales.

Les poudres antifongiques préventives sont-elles efficaces ?

Oui, lorsqu’elles sont appliquées dans les chaussures fermées, elles maintiennent un environnement sec et légèrement acide, défavorable aux spores. Elles ne remplacent pas le traitement curatif mais réduisent les récidives, surtout chez le sportif ou dans les climats chauds et humides.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

MSD Manuals. Teigne du cuir chevelu. Septembre 2023.

2

MSD Manuals. Revue générale de dermatophytoses. Septembre 2023.