Comment soulager les douleurs de l'arthrose naturellement ?

L’arthrose, affection articulaire chronique, concerne près d’un adulte sur cinq en France. La maladie se développe lentement. Des phases d'accalmie alternent avec des poussées aiguës, inquiétantes. Savoir reconnaître ces crises permet d’agir vite. Si les options thérapeutiques médicales ont beaucoup progressé, les solutions naturelles complémentaires gagnent à être connues. Enfin, adopter une routine quotidienne adaptée transforme la qualité de vie.

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 14/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose correspond à une dégénérescence progressive du cartilage qui recouvre les extrémités osseuses à l’intérieur d’une articulation. Quand ce tissu s’amincit, les os se rapprochent, des ostéophytes (petites excroissances osseuses) se forment, et le liquide synovial, chargé de la lubrification, perd de son efficacité. Ce double phénomène mécanique et inflammatoire explique l’apparition des douleurs de l'arthrose. Contrairement à l’arthrite, pathologie plutôt inflammatoire d’emblée, l’arthrose débute sans réaction systémique majeure ; l’inflammation survient secondairement lors des crises.

Quelles sont les causes de l’arthrose ?

Vieillissement biologique : Avec l’âge, le cartilage perd des protéoglycanes, molécules qui retiennent l’eau ; il devient rigide et se fissure.

Surcharge mécanique : Surpoids, port de charges répétées ou pratique sportive intensive entraînent une pression accrue ; les douleurs d'arthrose apparaissent plus tôt.

Facteurs génétiques : Certaines variantes de gènes du collagène type II fragilisent la matrice cartilagineuse.

Traumatismes articulaires : Fractures, ruptures ligamentaires ou luxations modifient la biomécanique et accélèrent l’usure.

Déséquilibres métaboliques : Diabète de type 2 ou hypercholestérolémie participent à une inflammation de bas grade, terrain propice aux crises d’arthrose.

Quelles sont les localisations des douleurs d'arthrose ?

Au genou

L’arthrose  qu’on nomme gonarthrose – se fait surtout sentir entre le fémur et le tibia ; c’est la partie qui encaisse votre poids quand vous marchez. La sensation douloureuse augmente dès que le sol devient accidenté, puis s’apaise lorsque vous vous asseyez quelques minutes.


La hanche

La hanche souffre sous le nom savant de coxarthrose. La gêne apparaît dans le pli de l’aine ; on parle de zone inguinale. Chez certains patients, la douleur « descend » jusqu’au genou : ce rayonnement trompe parfois le diagnostic puisqu’on croit, à tort, que l’articulation du genou est la seule responsable.


L'épaule

L’épaule est moins souvent touchée. Lorsque l’arthrose s’y installe – on dit alors omarthrose – lever le bras au-dessus de la tête devient difficile et l’on perçoit des petits craquements. À l’extrémité des doigts, l’atteinte des petites articulations (interphalangiennes distales) provoque les discrets renflements appelés nodules d’Heberden. Enfin, quand la nuque est concernée, les excroissances osseuses (ostéophytes) peuvent irriter les nerfs avoisinants ; la douleur irradie alors comme une décharge électrique.

Quelle que soit la zone, le même schéma se répète : les douleurs de l'arthrose s’intensifient à l’effort, se calment après un temps de repos, puis réapparaissent dès que l’articulation est de nouveau sollicitée.

Quels sont les symptômes associés à une crise d'arthrose ?

  • Douleur mécanique : apparaissant à l’effort, disparaissant au repos, elle réapparaît le soir.

  • Raideur matinale brève : moins de 30 minutes, période de « dérouillage » où l’articulation semble bloquée.

  • Craquements (crépitus) : sensation sonore ou palpable liée aux irrégularités cartilagineuses.

  • Gonflement intermittent : épanchement de synovie modéré lors des poussées inflammatoires.

  • Diminution d’amplitude : mobilité restreinte, impact fonctionnel sur la marche, la préhension ou la rotation.

  • Déformation progressive : nœuds osseux visibles, notamment aux doigts, altérant la mécanique fine.

Ces manifestations, lorsqu’elles surviennent ensemble, orientent vers une arthrose plutôt qu’une arthrite ou une tendinite.

Quels sont les traitements contre l'arthrose ?

L’activité physique adaptée et la kinésithérapie demeurent des piliers de la prise en charge : renforcement musculaire, proprioception et étirements réduisent durablement les douleurs de l'arthrose.

Nous préconisons évidemment d'aller chez le médecin pour qu'il vous recommande des solutions médicales plus poussées, si l'arthrose devient pénible au quotidien et représente des douleurs.

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

Voici quelques solutions naturelles, qui peuvent venir apporter un bien-être, en complément de la prise en charge médicale :


Que faire pour calmer les douleurs ?

Voici quelques astuces naturelles, qui ont fait leurs preuves :

  • Compresses froides (15-20 min, pause équivalente) : appliquées juste après la survenue de la crise douloureuse, elles engourdissent la zone et modèrent l’inflammation. 

  • Compresses chaudes (15-20 min) : pour les douleurs chroniques, la chaleur assouplit les tissus et optimise la circulation sanguine, d’où une atténuation durable de la douleur.

  • Cataplasme d’argile verte ou blanche : préparer une pâte épaisse puis l’étaler en couche d’environ 1 cm sur l’articulation ; maintenir une heure jusqu’au début du séchage et rincer à l’eau tiède. L’argile absorbe toxines et œdème, exerce une action anti-inflammatoire locale et procure un soulagement notable.

  • Activités physiques douces : marche, vélo, natation ou yoga lubrifient les surfaces articulaires, stimulent la production de synovie, fortifient les muscles de soutien et libèrent des médiateurs anti-inflammatoires endogènes, ce qui réduit raideur et douleur au fil des séances.

Quelle routine adopter ?

Voici une proposition de routine, pour améliorer votre bien-être au quotidien : 

  1. Au réveil : douche tiède pour assouplir, suivi de 5 minutes d’étirements doux.

  2. Petit-déjeuner : céréales complètes riches en antioxydants.

  3. Déjeuner : portion de poissons gras (oméga-3).

  4. Après-midi : séance de 20 minutes de marche nordique avec bâtons pour soulager les douleurs de l'arthrose tout en maintenant le tonus.

  5. Fin de journée : massage de l'articulation, puis 10 min de gym douce.

  6. Dîner : légumes variés, épices anti-oxydantes (curcuma, gingembre).

  7. Soir : cataplasme d’argile avant le coucher.

Précaution d’usage

Tout complément ou préparation locale doit être testé sur une petite zone cutanée 24 heures avant la première application. Les solutions mentionnées ne se substituent jamais à un avis médical, notamment en cas de douleurs d'arthrose inhabituelles ou d’aggravation rapide.

Conseil de l’expert

Alterner périodes de mouvement doux et phases de repos donne de bons résultats sur le soulagement de la douleur. Conjuguer un traitement médicamenteux bien calibré avec des approches naturelles, réduit les douleurs de l'arthrose sur le long terme. La clé réside dans la régularité : gestes quotidiens, nutrition équilibrée et suivi médical semestriel composent un triptyque gagnant.

En savoir plus

L’arthrose est-elle toujours visible à la radiographie ?

Pas forcément. Une radiographie – cliché obtenu grâce aux rayons X – révèle surtout les séquelles structurelles : ostéophytes, géodes, ou pincement articulaire (réduction de l’espace entre les deux os). Or ces altérations se construisent lentement. Un patient peut donc présenter des douleurs mécaniques depuis plusieurs mois sans qu’aucune image n’en porte la trace. L’IRM, plus sensible au cartilage et aux tissus mous, détecte parfois des lésions précoces ; toutefois, elle n’est pas systématique en première intention. Dès lors, la persistance des symptômes malgré une radio « normale » ne doit pas dissuader de poursuivre l’évaluation clinique, voire de proposer un traitement adapté. La corrélation anatomie–douleur n’est jamais parfaite : certaines articulations très abîmées restent peu sensibles, quand d’autres, faiblement altérées, génèrent des douleurs intenses.

Y a-t-il un régime alimentaire anti-arthrose ?

Aucun menu miracle n’efface les lésions déjà constituées, mais le contenu de l’assiette influence nettement le ressenti douloureux. En premier lieu, le contrôle pondéral compte : réduire l’excès de masse corporelle de 5 % diminue la pression sur le genou et la hanche. L’IMC – rapport poids / taille² – vise idéalement une valeur inférieure à 25 kg/m². Côté nutriments, les oméga-3 (acides gras polyinsaturés du poisson gras, des noix, des graines de lin) modulent l’inflammation dite de bas grade, tandis que les flavonoïdes des fruits rouges agissent comme antioxydants. Les légumes verts apportent vitamine K et calcium, utiles à la santé osseuse. À l’inverse, excès de sucres rapides et de graisses saturées favorisent la prise de poids et l’hypersensibilité nociceptive. La cohérence sur plusieurs mois prime sur toute solution radicale.

Les compléments de glucosamine sont-ils efficaces ?

La glucosamine est un amino-sucre naturellement présent dans le cartilage. Sous forme de gélule (généralement 1 500 mg/j), elle vise à soutenir la matrice cartilagineuse. Les essais cliniques publient des résultats hétérogènes : plusieurs montrent une amélioration modeste de la douleur de l'arthrose et de la fonction après trois à six mois, d’autres n’observent aucune différence significative face au placebo. L’Inserm rappelle qu’aucun consensus n’autorise pour l’instant une allégation thérapeutique officielle. Les effets secondaires, quoique rares, incluent troubles digestifs et interaction possible avec des anticoagulants. En pratique, un test de trois mois, sous contrôle médical, permet d’évaluer la pertinence individuelle ; l’arrêt s’impose en cas d’inefficacité ou d’intolérance.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

INSERM. Arthrose, La maladie articulaire la plus répandue. Novembre 2022.

2

HAS. Arthrose : le paracétamol en 1re intention lors des crises douloureuses. Juin 2019.

3

OMS. Arthrose. Juillet 2023.