Chénopode bon-Henri (Chenopodium bonus-henricus) : définition, propriétés et bienfaits

Découvrez les propriétés, bienfaits et utilisations naturelles du chénopode bon-Henri, une plante sauvage ancienne à intégrer dans vos soins et recettes maison.

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 07/07/2025 Temps de lecture : +4 min.

Définition

Le chénopode bon-Henri (Chenopodium bonus-henricus) est une plante vivace de la famille des Amaranthacées, autrefois classée parmi les Chénopodiacées. Il est parfois surnommé "épinard sauvage" ou "ansérine" et pousse spontanément en Europe, particulièrement dans les zones montagneuses, les pâturages, les bords de chemins et les jardins en friche. Son nom fait référence au roi Henri IV, symbole de la simplicité et de la rusticité paysanne.

Reconnaissable à ses feuilles larges, triangulaires, vert foncé et légèrement farineuses au revers, cette plante peut atteindre entre 30 cm et 80 cm de hauteur. Ses fleurs vertes, discrètes, apparaissent en grappes denses entre mai et août, sans pétales, et sont suivies de petits fruits noirs contenant des graines brillantes.

Le chénopode bon-Henri affectionne les sols riches en azote, frais et bien drainés, souvent proches des habitations ou des zones pâturées. Il apprécie une exposition mi-ombragée à ensoleillée et résiste bien au froid, ce qui en fait une plante adaptée aux jardins de montagne ou aux climats tempérés.

Les principales propriétés du chénopode bon-Henri

Cette plante oubliée, autrefois couramment consommée, revient aujourd’hui dans les pratiques de phytothérapie douce et de cosmétique naturelle grâce à ses vertus reconnues.

Des propriétés régénérantes et apaisantes pour la peau

Les feuilles du chénopode bon-Henri contiennent des mucilages et des tanins, deux familles de composés végétaux appréciées en cosmétique douce pour leur action filmogène et adoucissante. Ces constituants permettent à la peau de mieux retenir l’hydratation tout en apaisant les sensations d’inconfort. Appliqué sous forme de cataplasme ou intégré dans des macérâts, il participe à une routine respectueuse des épidermes délicats ou exposés aux agressions extérieures.

Des propriétés nutritives intéressantes

Utilisé depuis des siècles comme légume sauvage, le chénopode bon-Henri est riche en vitamines (A, C) et en minéraux (fer, calcium, magnésium). Cette richesse en éléments nutritifs en fait un excellent ingrédient dans les préparations naturelles de soins maison, notamment les masques revitalisants pour peaux fatiguées ou cheveux ternes.

Des propriétés digestives douces

Traditionnellement, cette plante était utilisée en décoction après les repas pour sa teneur en substances légèrement amères et en fibres. Ces dernières aident à soutenir une digestion fluide, surtout lorsqu’elles sont intégrées à des tisanes ou bouillons maison.

Quels sont ses bienfaits ?

Le chénopode bon-Henri séduit par la polyvalence de ses effets doux et globaux, en particulier dans une approche naturelle, holistique et non invasive.

  • Éclat du teint : riche en minéraux, cette plante contribue à nourrir la peau de l’intérieur comme de l’extérieur.

  • Soin des peaux sensibles : ses mucilages apportent un effet calmant en surface, utile après une exposition au soleil ou au froid.

  • Routine capillaire naturelle : en macérât aqueux ou en décoction, il peut s’intégrer à un soin maison pour revitaliser la chevelure.

  • Cuisine reminéralisante : ses jeunes feuilles, riches en nutriments, peuvent enrichir soupes, pestos ou poêlées printanières.

  • Infusion digestive douce : utilisée seule ou en synergie, elle aide à composer une routine après-repas apaisante

Comment l’utiliser ?

En cuisine

Les jeunes feuilles du chénopode bon-Henri peuvent être consommées crues, à la manière des épinards, ou cuites comme légume d’accompagnement. Leur goût est doux, légèrement terreux, rappelant la betterave. On peut les incorporer à des quiches, gratins, soupes vertes ou pestos. Les pousses tendres, récoltées au printemps, sont les plus appréciées.

Les tiges peuvent également être pelées et cuites à la vapeur, tandis que les inflorescences peuvent se consommer à la manière du brocoli.

En cosmétique

Les feuilles fraîches peuvent être macérées dans une huile végétale douce pour créer un macérât hydratant, idéal en sérum de nuit ou en base de baume réparateur.

On peut aussi préparer une infusion concentrée à utiliser comme tonique apaisant pour le visage ou en dernière eau de rinçage capillaire. Grâce à ses mucilages, cette infusion agit comme un adoucissant naturel.

En masque DIY, la poudre de feuilles séchées mélangée à de l’argile blanche ou du yaourt végétal constitue un soin régénérant pour les peaux ternes.

En complément alimentaire naturel

Il est possible de faire sécher les feuilles pour les utiliser en tisane. L'infusion de chénopode bon-Henri est douce, légèrement herbacée et peut être combinée à de la menthe ou de la verveine pour créer une routine digestive du soir.

Des gélules végétales contenant des extraits secs existent, mais restent rares. Dans ce cas, une consultation auprès d’un professionnel est recommandée.

Quelles solutions naturelles similaires ?

Pour enrichir une routine bien-être autour du chénopode bon-Henri, on peut associer ou alterner avec :

Hydrolat d’ortie BIO

Macérât de calendula BIO

Les potentiels effets secondaires

Comme d’autres plantes riches en oxalates, le chénopode bon-Henri doit être consommé avec modération. Il est déconseillé en cas de sensibilité rénale ou de régime pauvre en oxalates. En usage cosmétique, il convient de toujours tester une petite quantité de préparation avant application plus large.

Précautions d’usage

Une vigilance est de mise en cas de grossesse ou d’allaitement. Les personnes souffrant d’allergies aux plantes de la famille des Amaranthacées doivent également consulter un professionnel avant tout usage régulier.

Conseil de l’expert

Une astuce oubliée consiste à incorporer les feuilles de chénopode bon-Henri dans l’eau de cuisson du riz ou du quinoa. Cela donne une teinte verte douce et une saveur légèrement herbacée aux céréales, tout en enrichissant le plat en minéraux. Cette eau peut aussi être récupérée comme base de lotion tonique.

En savoir plus

Le chénopode bon-Henri est-il comestible toute l’année ?

Ses jeunes pousses sont les plus tendres et appréciées au printemps. En été, les feuilles deviennent plus coriaces, mais restent comestibles après cuisson.

Est-ce que cette plante pousse facilement au jardin ?

Oui, elle est rustique, peu exigeante, et se plaît dans les zones semi-sauvages. Elle se ressème seule si le sol est suffisamment riche.

Comment bien sécher les feuilles pour les infusions ?

Récoltez les feuilles en milieu de matinée, faites-les sécher à plat dans un endroit ventilé, à l’abri de la lumière. Une fois cassantes, elles peuvent être stockées en bocal hermétique.

Bibliographie

1

Les vertus des plantes, Éditions Fayard.

Pelt JM. (2005)

2

Le régal végétal, Éditions Sang de la Terre.

Couplan F. (2012)

3

Pharmacognosie, Éditions Lavoisier.

Bruneton J. (1999)

4

Flora Europaea – Cambridge University Press.

5

European Union Plant Database – EFSA.