Acromégalie : mieux comprendre ce trouble hormonal rare

Trouble hormonal rare et souvent méconnu, l’acromégalie survient généralement de manière progressive, ce qui rend son identification délicate. Ce déséquilibre peut provoquer des modifications physiques notables et impacter le quotidien des personnes concernées. Loin d’être anodine, cette pathologie soulève de nombreuses questions. Cet article vous propose un éclairage neutre et pédagogique pour mieux comprendre l’acromégalie, ses origines possibles et les signes qui peuvent alerter. Il ne remplace en aucun cas un avis médical.

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 08/07/2025 Temps de lecture : +4 min.

L’acromégalie, c'est quoi ?

L’acromégalie est un trouble endocrinien lié à une sécrétion excessive d’hormone de croissance (growth hormone ou GH), souvent à l’âge adulte. Cette surproduction entraîne une augmentation du taux d’IGF-1 (insulin-like growth factor 1), une molécule qui agit sur les tissus de l’organisme en stimulant leur croissance. Ce déséquilibre hormonal est généralement dû à une tumeur bénigne localisée au niveau de l’hypophyse, une petite glande située à la base du cerveau. C’est cette glande qui régule plusieurs fonctions hormonales essentielles. Avec le temps, l’excès d’hormone de croissance peut provoquer une croissance excessive de certains tissus : os, cartilages, organes internes ou encore peau. Contrairement au gigantisme qui survient pendant l’enfance, l’acromégalie se manifeste chez l’adulte, une fois la croissance des os longs achevée.

Est-elle contagieuse ?

Non, l’acromégalie n’est en aucun cas contagieuse. Elle résulte d’un dérèglement interne lié à la production hormonale. Aucun contact physique ou transmission d’agent infectieux n’est impliqué.

Quelles peuvent-être les causes ?

Des causes hypophysaires

Dans la majorité des cas, l’acromégalie est causée par un adénome hypophysaire, une tumeur bénigne située sur la glande hypophyse. Ce type de tumeur, non cancéreuse, peut stimuler la sécrétion de GH de manière excessive. Sa croissance lente contribue à une évolution progressive des symptômes.

Des prédispositions génétiques

Certains syndromes génétiques rares, comme la néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1), peuvent augmenter le risque de développer un adénome hypophysaire. Ce terrain héréditaire reste toutefois très marginal.

Les autres hypothèses explorées

Bien que plus rares, d’autres causes ont été explorées dans la littérature scientifique, comme des tumeurs situées en dehors de l’hypophyse (pancréas, poumon) capables de produire de la GH ou de stimuler sa production via la GHRH (hormone de libération de l’hormone de croissance). Ces formes dites “ectopiques” sont exceptionnelles.

Quels sont les signes cliniques associés ?

L’acromégalie s’installe lentement, ce qui rend ses signes difficiles à percevoir à leurs débuts. Certains changements physiques ou fonctionnels peuvent néanmoins attirer l’attention. Ci-dessous quelques manifestations fréquemment observées :

  • Modification des traits du visage : épaississement des lèvres, nez élargi, arcades sourcilières saillantes

  • Augmentation de la taille des mains et des pieds : des bagues ou des chaussures deviennent trop petites au fil du temps

  • Douleurs articulaires : les articulations peuvent devenir douloureuses ou rigides, notamment aux doigts

  • Épaississement cutané : la peau devient plus épaisse, parfois plus grasse

  • Fatigue persistante : souvent rapportée par les personnes concernées, sans cause apparente

  • Voix plus grave : en lien avec l’épaississement des tissus laryngés

  • Transpiration excessive : elle peut être liée à une activité glandulaire accrue

  • Maux de tête fréquents : en cas de pression exercée par la tumeur sur les structures environnantes

  • Perturbations du cycle menstruel ou baisse de la libido : en raison du déséquilibre hormonal.

Chaque signe pris isolément peut avoir d’autres origines. C’est leur association progressive qui peut alerter le corps médical.

Quelles recommandations en cas d'acromégalie ?

Seul un professionnel de santé peut évaluer la situation de manière fiable. En cas de doute ou de question, il est important de consulter un médecin, qui pourra prescrire les examens appropriés, comme un dosage hormonal ou une IRM. Des solutions encadrées peuvent ensuite être proposées, selon le contexte individuel. Il est essentiel d’éviter tout autodiagnostic ou recours à l’automédication.

Comment prévenir son apparition ?

L’acromégalie étant liée à un mécanisme interne complexe, elle ne peut être véritablement "prévenue". Toutefois, certaines attitudes de bon sens peuvent contribuer à préserver un bon équilibre global.

  1. Faire suivre ses bilans de santé régulièrement : un suivi médical attentif peut aider à repérer des anomalies précoces

  2. Prendre soin de son sommeil et de son alimentation : deux piliers fondamentaux de la régulation hormonale

  3. Rester attentif aux changements progressifs : noter les évolutions physiques inhabituelles peut être utile pour en parler avec un professionnel de santé

  4. Limiter les sources de stress chronique : le stress peut perturber l’équilibre hormonal global

  5. Ne pas négliger les signaux du corps : douleurs inhabituelles, fatigue persistante, modifications morphologiques...

L'encart de la naturopathe

En naturopathie, on s’intéresse à l’équilibre global de l’organisme, en particulier au lien entre les systèmes hormonaux, nerveux et digestifs. L’observation régulière du terrain, de la qualité du sommeil, de la gestion du stress et de l’hygiène de vie au sens large sont autant de leviers naturels de soutien. Sans se substituer au suivi médical, ces approches douces peuvent contribuer à renforcer la vitalité et l'estime de soi d'une personne sujette à l'acromégalie.


Lou Dumas - Naturopathe

Précautions d’usage

Ce contenu est à visée informative uniquement. Il ne remplace en aucun cas un avis médical ni une prise en charge par un professionnel de santé.

Le conseil de l’expert

Nous vous conseillons d’observer et de consigner tout changement physique ou sensation inhabituelle. Cela permet d’avoir une vision plus claire et de faciliter le dialogue avec un professionnel de santé lors d’une éventuelle consultation.

En savoir plus

Cette maladie est-elle fréquente ?

L’acromégalie est considérée comme un trouble rare, avec une incidence d’environ 3 à 4 nouveaux cas par million d’habitants chaque année selon les estimations.

Est-elle liée au stress ?

Le stress n’est pas reconnu comme cause directe de l’acromégalie, mais il peut influencer certains déséquilibres hormonaux de manière indirecte. Il est toujours bénéfique de le modérer.

Peut-on prévenir ce trouble lié à l'hormone de croissance chez l'adulte ?

Il n’existe pas de prévention spécifique à l’acromégalie. Un suivi médical régulier et une vigilance aux signaux du corps sont les premières étapes d’une prise en charge éclairée.

Bibliographie

1

Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Fiche Acromégalie

2

Vidal.fr. Acromégalie – Informations générales

3

Société Française d’Endocrinologie – Documents patients

4

Endocrine Society – Clinical Practice Guidelines

5

Melmed S. (2019). "Acromegaly pathophysiology and treatment." J Clin Invest.