Une crise d'angoisse se manifeste souvent de façon imprévisible, brutale et intense. II s'agit d'une peur intense, mêlée d'un sentiment de perte de contrôle, qui accompagne la prise de conscience d'un danger.
Vous vous demandez ce que fait le cerveau, pendant une crise d'angoisse ? L'amygdale, structure liée aux émotions, envoie des signaux à l'hypothalamus, zone à l'origine des mécanismes de défense. Cessant d'être modérée par le cortex préfrontal, responsable du raisonnement, elle stimule le système nerveux qui enclenche la production d'adrénaline. Le rythme cardiaque et la respiration s'accélèrent, le niveau de sang et d'oxygène augmente dans les muscles, la réflexion est inhibée et les sensations corporelles sont accentuées.
Si elle peut être due à un facteur précis, une crise d'angoisse survient parfois sans événement déclencheur apparent. Cela la rend particulièrement déroutante pour celui ou celle qui la subit.
Il est fréquent de vivre une crise d'angoisse une seule fois dans sa vie, à la suite d’un événement traumatisant. Il arrive aussi que les crises surviennent à répétition. Lorsqu'elles se succèdent et que l’individu vit dans la crainte de la prochaine crise, le corps médical parle de trouble panique, qui rejoint la famille plus large des troubles anxieux.
Comment reconnaître une crise d'angoisse ?
Faire une crise d’angoisse isolée n’est ni grave, ni dangereux. Il n’empêche que sur le moment, on peut la vivre comme un grand moment de vulnérabilité, d'autant que le phénomène peut sembler incompréhensible, pour nous comme notre entourage.
Quels sont les symptômes de la crise d'angoisse ?
Au-delà de l’expérience pénible d’une peur intense et d’un sentiment de perte de contrôle, une crise d'angoisse peut se manifester par un cortège de symptômes physiques :
Une accélération du rythme cardiaque, des palpitations
Une sensation d'étouffement, de souffle coupé, de manque d’air
Des tremblements, des fourmillements, des picotements dans les doigts
Une sensation de boule dans la gorge et/ou à l’estomac
Des bouffées de chaleur, des sueurs ou des frissons qui parcourent le corps
Des sensations de vertige, d'étourdissement, l'impression que l'on va s'évanouir et/ou que nos jambes vont se dérober
Des nausées et/ou des troubles digestifs
Mais aussi de symptômes psychologiques, tels que :
Une peur intense de perdre le contrôle de son corps, de devenir fou et/ou de mourir
L'impression de sortir de soi-même et de n’être plus dans le "vrai monde"
De l'agitation désordonnée
L'envie de fuir le lieu dans l'immédiat
La sidération et la paralysie
Un ensemble de symptômes physiques et psychologiques qui peuvent bien entendu s'avérer déroutantes pour la personne qui les subit.
Les conséquences de la crise d'angoisse
Les crises d'angoisse perturbent la personne qui la vit et l'empêchent de poursuivre son activité. Mais ce n'est pas tout : lorsqu'elles se répètent régulièrement, les crises d'angoisse peuvent impacter lourdement la vie quotidienne d'une personne.
Tour d'horizon des conséquences possibles, sur le plan physique comme psychologique :
Problèmes de santé physique : maux de tête, troubles gastro-intestinaux, troubles du sommeil, tensions musculaire, douleurs thoraciques, augmentation du risque de maladies cardiovasculaires...
Émotions douloureuses : sentiments de détresse, honte, culpabilité...
Développement de troubles anxieux : des crises d'angoisse à répétition peuvent créer une anxiété anticipatoire (crainte de vivre de nouvelles crises). Celle-ci entraîne l'apparition d'un cercle vicieux et de troubles anxieux plus graves, notamment le trouble panique.
Agoraphobie et/ou isolement social : après plusieurs crises, on peut se mettre à éviter les situations sociales & lieux propices au surgissement d'une crise (espaces clos, lieux publics...). À terme, cela peut mener à un repli sur soi, ce qui peut donner lieu à des sentiments de détresse et de solitude, voire entraîner une dépression.
Impact professionnel ou académique : les difficultés de concentration, de gestion du stress ou d'isolement dûs aux crises d'angoisse peuvent entraîner une baisse de performance dans le cadre scolaire, académique ou professionnel.
Mécanismes d'adaptation néfastes : recours à l'alcool, au tabac, aux drogues ou à d'autres comportements de compensation pour faire face aux crises d'angoisse.