Prévention des cystites : que faire ?

Fréquentes et souvent récidivantes, les cystites peuvent vite devenir un véritable inconfort au quotidien, en particulier chez les femmes. Si un traitement antibiotique peut s’avérer nécessaire dans certains cas, il est tout à fait possible d’agir en amont pour limiter leur apparition et en prévenir les récidives. Dans cet article, découvrez les causes de cette inflammation de la vessie et les bons gestes à adopter au quotidien.

Par Stéphanie Catrysse
Mis à jour le 22/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'une cystite ?

La cystite est une inflammation de la vessie, le plus souvent d’origine infectieuse. Dans environ 90% des cas, elle est provoquée par la bactérie escherichia coli, naturellement présente dans le tube digestif. Lorsque cette bactérie migre vers les voies urinaires et remonte l’urètre, elle peut coloniser la vessie et provoquer une infection urinaire basse, appelée cystite aiguë. On distingue deux formes principales :

  • La cystite aiguë : une infection brutale, souvent bénigne, qui nécessite un traitement rapide. Elle se manifeste par des douleurs à la miction, des envies fréquentes d’uriner, une urine trouble ou malodorante.

  • La cystite interstitielle : forme chronique et non infectieuse, beaucoup plus rare, liée à une altération de la paroi vésicale. Elle engendre des douleurs pelviennes persistantes, sans présence de bactéries à l’analyse.

Ce trouble touche majoritairement les femmes, en raison de caractéristiques anatomiques spécifiques : un urètre court, une proximité entre l’anus, le vagin et l’orifice urinaire, et une flore locale plus vulnérable aux déséquilibres. Mal prise en charge, une cystite peut évoluer vers une infection des reins (pyélonéphrite), ce qui nécessite une attention particulière dès les premiers symptômes.

Quelles en sont les causes ?

De nombreux facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une cystite, en modifiant l’équilibre de la flore uro-génitale ou en facilitant la prolifération bactérienne. 

Le manque d’hydratation : une hydratation insuffisante rend l’urine plus concentrée, ce qui peut irriter les parois de la vessie et freiner l’élimination des germes par le biais des mictions.

Une hygiène intime excessive ou inadaptée : un nettoyage trop fréquent ou l’usage de produits irritants peut altérer la flore protectrice de la zone uro-génitale. C’est notamment le cas avec certaines lingettes, gels lavants trop acides ou antiseptiques. Les douches vaginales déséquilibrent également la flore et rendent les muqueuses plus vulnérables.

Les rapports sexuels : les mouvements répétés pendant les rapports peuvent provoquer des microtraumatismes au niveau de l’urètre, facilitant ainsi l’entrée des bactéries. C’est pourquoi certaines cystites apparaissent peu après un rapport, on parle alors parfois de "cystite post-coïtale".

La rétention urinaire : se retenir d’uriner pendant de longues périodes favorise la stagnation de l’urine dans la vessie, ce qui crée un environnement propice au développement bactérien.

La constipation chronique : une accumulation de selles dans le côlon exerce une pression sur la vessie et favorise le développement bactérien. Par ailleurs, un transit lent peut perturber l’équilibre de la flore intestinale, qui influence directement la flore vaginale.

Les déséquilibres hormonaux : en période de ménopause ou d’allaitement, la baisse des œstrogènes amincit les muqueuses génito-urinaires, ce qui diminue leur capacité de défense naturelle contre les agents pathogènes.

Le port de vêtements trop serrés ou de sous-vêtements synthétiques : ces textiles, peu respirants, favorisent l’humidité et la chaleur locale, conditions propices au développement des bactéries. Privilégier le coton est souvent conseillé.

Des anomalies anatomiques : certaines particularités structurelles, comme un rétrécissement de l’urètre ou un reflux vésico-urétéral (remontée de l’urine vers les reins), peuvent favoriser les infections urinaires en perturbant l’évacuation normale de l’urine.

L’usage répété d’antibiotiques : les traitements antibiotiques, en détruisant une partie de la flore intestinale et vaginale, fragilisent les barrières naturelles contre les germes pathogènes, augmentant ainsi le risque d’infections urinaires à répétition.

L’utilisation de spermicides ou de certains contraceptifs : certains gels, ovules ou diaphragmes utilisés comme contraceptifs modifient l’équilibre de la flore vaginale, rendant les muqueuses plus vulnérables aux infections.

Un diabète mal équilibré : un taux de glucose élevé dans les urines fournit un substrat idéal pour la prolifération bactérienne, rendant les infections urinaires plus fréquentes et parfois plus difficiles à traiter.

Quels sont les symptômes de la cystite ?

Les symptômes de la cystite apparaissent souvent de manière soudaine et s’aggravent rapidement. Ils sont généralement bien reconnaissables :

  • Brûlures ou douleurs à la miction : sensations de picotement, de tiraillement ou de brûlure au moment d’uriner, souvent très inconfortables

  • Envies fréquentes d’uriner (pollakiurie) : besoin pressant d’uriner, même lorsque la vessie est presque vide

  • Mictions peu abondantes : chaque passage aux toilettes ne permet d’évacuer qu’une petite quantité d’urine

  • Urine trouble, malodorante ou teintée de sang (hématurie) : ces signes traduisent une inflammation ou la présence de bactéries dans les voies urinaires

  • Sensation de lourdeur dans le bas-ventre : gêne pelvienne, parfois accompagnée de crampes ou de douleurs sourdes

  • Fatigue ou sensation de malaise général : dans certains cas, une légère fièvre ou une sensation de lassitude peuvent accompagner l’épisode infectieux

  • Fièvre, frissons, douleurs lombaires : ces signes doivent alerter, car ils peuvent indiquer une extension de l’infection vers les reins.

En cas de fièvre persistante, de douleurs dans le dos ou de frissons, il est important de consulter rapidement : cela peut signaler une pyélonéphrite, une infection rénale nécessitant une prise en charge urgente.

Quelles solutions naturelles pour prévenir les symptômes ?

L'hydratation, la meilleure des préventions

Boire suffisamment d’eau chaque jour permet de diluer les urines et d’évacuer plus facilement les bactéries potentiellement présentes dans les voies urinaires. Il est conseillé de répartir sa consommation sur la journée, en privilégiant une eau peu minéralisée. En complément, des infusions douces à base de plantes drainantes peuvent soutenir naturellement l’élimination urinaire.

Les plantes médicinales en infusion

Certaines plantes médicinales peuvent être consommées en infusion dans une optique préventive, pour soutenir les voies urinaires grâce à leurs propriétés diurétiques, antiseptiques douces ou drainantes.

La Bruyère (Calluna vulgaris : cette plante est reconnue pour ses vertus antiseptiques urinaires légères et son action diurétique douce. Elle favorise l’élimination régulière des urines, limitant ainsi le développement bactérien. À utiliser en cure courte, avec précaution chez les enfants, les femmes enceintes ou en cas de traitement médical en cours.

L’Ortie (Urtica dioica : à la fois diurétique et reminéralisante, elle stimule l’élimination urinaire tout en apportant des minéraux essentiels. Elle contribue à maintenir un bon équilibre des fonctions d’élimination, utile en prévention. Déconseillée en cas d’insuffisance rénale ou cardiaque. Avis recommandé en cas de grossesse ou d’allaitement.

La queue de cerise (Prunus avium ou Prunus cerasus : réputée pour son effet drainant, elle aide à favoriser le flux urinaire et à limiter la stagnation. Elle peut être intégrée en cure ponctuelle, notamment en période à risque. À éviter en usage prolongé, car elle peut devenir légèrement irritante.

Les solutions naturelles préventives

Le D-Mannose : ce sucre simple, naturellement présent dans certains fruits, empêche la bactérie escherichia coli de se fixer aux parois de la vessie. Il est particulièrement efficace en prévention ou dès les premiers signes (brûlures, besoin fréquent d’uriner), et peut être pris en cure courte ou prolongée selon les cas. Déconseillé en cas de troubles rénaux graves, de diabète non équilibré ou pendant la grossesse sans avis médical.

La Canneberge (Cranberry) : riche en proanthocyanidines (PAC), empêche la bactérie escherichia coli de se fixer aux parois de la vessie. Pour qu’elle soit efficace, privilégiez des extraits standardisés en PAC ou un jus pur non sucré, car les jus sucrés du commerce sont souvent peu dosés. À éviter chez les personnes sous anticoagulants ou allergiques aux baies rouges.

Les probiotiques spécifiques : certaines souches de lactobacilles (comme Lactobacillus rhamnosus GR-1, L. reuteri RC-14 ou L. crispatus) sont particulièrement utiles pour restaurer l’équilibre de la flore vaginale et intestinale, souvent perturbée après une infection ou une antibiothérapie. Un apport régulier peut contribuer à rétablir un microbiote protecteur et limiter les récidives.

L’Extrait de pépins de Pamplemousse (EPP) : cet extrait est réputé pour son large spectre antibactérien. Il est parfois utilisé en complément pour aider à freiner la croissance bactérienne dans les voies urinaires. Contre-indiqué en cas d’allergie aux agrumes et peut interagir avec certains médicaments.



Zoom sur notre complément de soutien des défenses immunitaires

Prévention de la cystite : nos conseils

Une hygiène de vie adaptée reste la meilleure alliée pour prévenir les risques de cystite et éviter les infections urinaires récidivantes. Voici nos 10 conseils clés :

  1. Hydratez-vous suffisamment : buvez entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour pour diluer les urines, limiter la concentration bactérienne et faciliter leur élimination. Privilégiez une eau faiblement minéralisée, répartie tout au long de la journée.

  2. N’attendez pas pour uriner et pensez à le faire après les rapports : dès que l’envie se fait sentir, allez aux toilettes afin d’éviter la stagnation urinaire, propice à la prolifération bactérienne. Pensez également à uriner après chaque rapport sexuel, pour éliminer d’éventuels germes introduits dans l’urètre.

  3. Adoptez une hygiène intime douce, sans excès : utilisez un gel lavant doux, sans parfum, au pH physiologique, une fois par jour. Évitez les douches vaginales, savons agressifs et lingettes parfumées, qui déséquilibrent la flore. Essuyez-vous toujours d’avant en arrière, pour éviter la migration des bactéries intestinales vers la zone urinaire.

  4. Choisissez des sous-vêtements en coton : le coton favorise la respiration de la peau et limite l’humidité locale. Préférez des vêtements amples et confortables, et évitez les tissus synthétiques ou les vêtements trop serrés qui créent un environnement chaud et humide favorable aux germes.

  5. Prévenez la constipation : un bon transit limite la pression sur la vessie et le risque de prolifération bactérienne dans le bas-ventre. Pour cela, privilégiez une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, graines de Lin, légumineuses) et veillez à bien vous hydrater.

  6. Renforcez votre flore vaginale : les probiotiques contenant des souches comme Lactobacillus crispatus ou Lactobacillus rhamnosus aident à restaurer l’équilibre naturel de la flore uro-génitale. Ils peuvent être pris par voie orale ou sous forme d’ovules vaginaux.

  7. Veillez aux changements hormonaux : à la ménopause, la baisse des œstrogènes fragilise les muqueuses. Un accompagnement à base de plantes œstrogène-like (comme la Sauge) ou une supplémentation adaptée peut soutenir l’intégrité des tissus uro-génitaux, après avis médical.

  8. Limitez les aliments acidifiants : une alimentation trop riche en sucres raffinés, café, alcool ou viande rouge peut irriter les muqueuses urinaires. Favorisez les légumes verts, les fruits alcalinisants et les oléagineux comme les Amandes pour un meilleur confort urinaire.

  9. Soutenez vos défenses naturelles : des cures ponctuelles de vitamine C naturelle (Acérola), de Zinc ou de Propolis peuvent renforcer le système immunitaire et réduire la fréquence des infections urinaires.

  10. Prenez soin de votre périnée : un périnée affaibli peut nuire à la vidange complète de la vessie, favorisant la stagnation urinaire. Des exercices réguliers (comme les contractions de Kegel) ou une rééducation périnéale avec une sage-femme peuvent être bénéfiques.

Précautions d'usage

Les solutions naturelles ne remplacent pas un avis médical. En cas de fièvre, douleurs lombaires, ou si les symptômes persistent plus de 48h, il est indispensable de consulter un professionnel de santé. Certaines infections nécessitent un traitement antibiotique rapide pour éviter les complications. Évitez l’automédication avec des anti-inflammatoires qui peuvent masquer une pyélonéphrite.

Conseil de l'expert

Dès les premiers signes de gêne urinaire, n’attendez pas. Augmentez votre hydratation et adoptez un soutien naturel : cela peut déjà faire la différence. Si les symptômes persistent, une consultation médicale reste préférable. La clé demeure dans la prévention, grâce à quelques gestes simples au quotidien.

En savoir plus

Comment puis-je prévenir naturellement la cystite ?

En buvant suffisamment d’eau, en urinant régulièrement et en soutenant la sphère urinaire avec des plantes et probiotiques adaptés

Comment éviter les cystites à répétition ?

Identifiez les facteurs déclenchants (rapports sexuels, hygiène, constipation) et suivez un protocole personnalisé avec votre médecin.

Quel probiotique pour éviter une infection urinaire ?

Les souches de Lactobacillus rhamnosus GR-1 et Lactobacillus reuteri RC-14 sont les plus documentées pour soutenir la flore vaginale.

Zoom sur notre rédactrice Naturopathe, Stéphanie Catrysse

Stéphanie Catrysse - Naturopathe (certifiée par la FENA), praticienne en massage bien-être et drainage lymphatique et conseillère en développement personnel. 

Passionnée de médecine douce, elle exerce avec une approche holistique de la santé.

Bibliographie

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