Biohacking : comment optimiser son corps et son esprit ?

Du grec ancien « bio », la vie, et de l’anglais « hacking », faisant référence au piratage dans le monde informatique, le néologisme « biohacking » désigne littéralement le fait de « hacker sa propre biologie ». Apparue dans la Silicon Valley au début des années 2000, cette tendance de plus en plus populaire en Europe consiste à optimiser et améliorer le corps et l’esprit humain à travers des routines appelées « biohacks ». Zoom sur ces pratiques.

Par Hélène Durand
Mis à jour le 08/07/2025 Temps de lecture : +4 min.

Une définition du biohacking

Le terme « biohacking » est inventé en 2004 par l’entrepreneur américain Dave Asprey. Il désigne un ensemble de pratiques ciblées, individualisées et innovantes, basées sur des connaissances scientifiques, l’évolution technologique et l’expérimentation personnelle. L’objectif : reprendre le contrôle de sa vie en maîtrisant sa propre biologie afin d’améliorer sa santé, son bien-être et ses performances. L’idée est de passer d’un état de bonne santé à un état d’optimisation de ses capacités physiques et mentales. Le biohacking englobe aussi bien des méthodes simples et naturelles, telles que le jeûne et la méditation, que des interventions plus avancées, comme l’usage de compléments alimentaires, de dispositifs de suivi physiologique, voire de biotechnologies, telles que la médecine régénérative ou la neurostimulation.

Pourquoi l’adopter ?

Pour vivre plus longtemps en bonne santé

La longévité moyenne augmente mais la durée de vie en bonne santé stagne, voire diminue, en raison des maladies chroniques liées aux modes de vie modernes (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires). Le biohacking vise à prévenir ces risques en agissant sur les habitudes quotidiennes. Il participe à améliorer la santé globale.


Pour augmenter l’énergie et la concentration

Le rythme de vie pressé, la surcharge informationnelle et les exigences professionnelles ou personnelles épuisent rapidement nos ressources mentales. Le biohacking propose des solutions pour maintenir un niveau d’énergie élevé tout au long de la journée, améliorer la vigilance et rester concentré sur des tâches complexes.


Pour optimiser la forme physique

L'activité physique est essentielle à la santé mais elle doit être adaptée à chaque individu pour être efficace et éviter le surentraînement ou les blessures. Le biohacking personnalise l’entraînement grâce à des trackers d’activité. Il surveille la récupération musculaire, adapte l’intensité des séances et optimise la nutrition post-effort.


Pour réduire le stress

Grand mal du siècle, le stress est également dans le viseur du biohacking. Ce dernier propose des méthodes personnalisées pour réguler les réactions du corps et de l’esprit face aux pressions du quotidien. Il aide à mieux récupérer, à renforcer la résilience mentale et à réduire l’impact négatif du stress sur la santé.


Pour personnaliser son mode de vie

Chaque individu a des besoins, des prédispositions génétiques et un mode de vie différents. Le biohacking encourage l’auto-expérimentation à l’aide du suivi des données afin d’adapter les habitudes de chaque personne à ses objectifs et sa physiologie. Cette approche personnalisée permet d’obtenir des résultats optimaux car elle tient compte des spécificités de chacun.


Pour améliorer la confiance en soi et le bien-être

Prendre soin de son corps et de son esprit, adopter des habitudes saines et se sentir en bonne santé renforcent la confiance en soi et le sentiment de bien-être. Le biohacking permet de mieux comprendre le fonctionnement unique de chacun, d’agir sur les points faibles et de maximiser les points forts, ce qui favorise une meilleure image de soi et une plus grande autonomie.

Comment s’y prendre ?

Les routines utilisées dans le cadre du biohacking sont appelées « biohacks ». Pour améliorer leur corps et leur esprit, les biohackers peuvent mettre en place les habitudes suivantes, entre autres mesures d'hygiène de vie :

Une alimentation adaptée

  1. Alimentation de saison à base de fruits, de légumes, de noix, de graines, de viandes et de poissons (avec parcimonie) issus de l’agriculture locale, d’aliments fermentés et sans produits transformés pour apporter à l’organisme des nutriments de qualité et limiter les additifs alimentaires nocifs.

  2. Expérimentation de régimes adaptés aux besoins de chacun (végétalien, cétogène, méditerranéen, pauvre en glucides, etc.) ou du jeûne intermittent (par exemple, le 16:8 avec prise de repas sur 8h et jeûne sur 16h) pour stabiliser la glycémie et améliorer la clarté mentale.

  3. Alimentation consciente en mangeant lentement et en écoutant les sensations de faim et de satiété pour éviter les distractions, mieux digérer et profiter des repas.

  4. Compléments alimentaires pour combler les carences en vitamines et minéraux, et stimuler des fonctions spécifiques.

  5. Nutrigénomique (étude de l’impact des aliments sur l’expression des gènes) pour déterminer la nutrition la plus adaptée d’un individu.



Une activité physique bien dosée

  1. Mouvement quotidien à travers la marche, les pauses actives, la montée d’escaliers et le vélo pour limiter la sédentarité et maintenir une activité physique régulière tout au long de la journée.

  2. Entraînement fractionné combinant des phases d’effort intense et de courte récupération pour améliorer l’endurance, augmenter la dépense calorique et stimuler le métabolisme.

  3. Entraînement basé sur les données grâce à l’utilisation de montres connectées, de capteurs ou de balances pour suivre la fréquence cardiaque, la masse musculaire et la graisse corporelle, et adapter l’entraînement selon ses propres besoins.

  4. Récupération active et passive en intégrant des séances d’étirements, de massage, de bains froids ou de sauna pour accélérer la récupération musculaire.



Un sommeil optimisé

  • Horaires de coucher et de lever réguliers, même le weekend, et optimisation de l’environnement de sommeil en créant un espace sombre, calme et frais (entre 15 et 19° C) pour aider à réguler l’horloge interne du corps, favoriser l’endormissement et améliorer la qualité du sommeil.

  • Limitation de la lumière bleue des écrans numériques (smartphone, ordinateur, télévision) 1 à 2 heures avant le coucher au moins ou utilisation de filtres à lumière bleue pour ne pas perturber la synthèse de la mélatonine, l’hormone du sommeil.

  • Rituels de pré-sommeil à l’aide d’une routine relaxante (musique, lecture, diffusion d'huiles essentielles) et techniques de relaxation (méditation, cohérence cardiaque) pour signaler au corps qu’il est l’heure de dormir et réduire le stress qui nuit à l’endormissement.

  • Suivi du sommeil grâce à des outils technologiques comme une montre connectée ou une bague intelligente pour analyser les phases de sommeil, identifier les perturbations et ajuster les habitudes.

  • Siestes courtes et stratégiques de 20 à 30 minutes en début d’après-midi pour améliorer la vigilance le reste de la journée sans perturber le sommeil nocturne.



Une attention portée à la gestion du stress

  • Méditation, exercices de pleine conscience et techniques de respiration (cohérence cardiaque, respiration carrée) pour calmer l’esprit, réguler le système nerveux et améliorer la résistance face au stress.

  • Journal de gratitude ou attention portée sur les aspects positifs de la vie pour diminuer l’anxiété et renforcer le bien-être mental.

  • Thermogénèse à froid à l’aide de douches froides ou de bains de glace pour renforcer la résilience et entraîner le corps face au stress.

  • Utilisation des plantes via des huiles essentielles ou le recours aux Fleurs de Bach pour créer un environnement apaisant et mieux gérer les émotions.

  • Stimulation du nerf vague par le chant, des gargarismes ou une respiration profonde pour réguler la réponse du corps face au stress.



Une exposition régulière à la lumière naturelle

  • Exposition à la lumière naturelle du matin pour aider à synchroniser le rythme circadien, stimuler la sécrétion de cortisol au bon moment et augmenter la vigilance.

  • Exposition régulière au soleil (pas trop longtemps et avec une protection solaire) pour favoriser la production de vitamine D essentielle à une bonne immunité et améliorer l’humeur.

  • Pratique du « grounding » (contact direct avec la terre) en marchant pieds nus dans l’herbe, et balade dans un environnement naturel (parc, forêt, bord de mer) pour encourager la détente.

  • Luminothérapie en cas de manque de lumière (hiver, pays nordiques) à l’aide de lampes spéciales pour aider à réguler le rythme circadien, éviter les troubles de l’humeur saisonniers ou les problèmes de sommeil.



Des routines beauté personnalisées

  • Luminothérapie LED à l’aide de masques ou de lampes LED pour stimuler la production de collagène, accélérer la réparation cutanée et atténuer les signes de vieillissement.

  • Cryothérapie, thérapie par le froid en exposant la peau à de basses températures pour resserrer les pores, améliorer la circulation sanguine et raffermir la peau.

  • Collagène marin, peptides et antioxydants en compléments alimentaires pour maintenir l’élasticité de la peau, lutter contre les signes visibles de l’âge et lutter contre les radicaux libres.

  • Injection de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) en utilisant le propre sang du patient pour stimuler la production de collagène et favoriser la réparation des tissus cutanés.

  • Patchs et capteurs intelligents capables de mesurer l’hydratation, l’élasticité et l’état de la barrière cutanée pour personnaliser les soins et ajuster les routines beauté.

L’importance du tracking

Le suivi des données (tracking) occupe une place centrale dans le biohacking. Il permet de mesurer l’impact sur le corps et l’esprit des changements opérés, au-delà du ressenti subjectif. Le suivi de données offre la possibilité à chaque individu d’adapter ses méthodes selon ses objectifs propres et sa physiologie. Il permet d’ajuster progressivement les habitudes, d’identifier ce qui fonctionne et de supprimer ce qui ne fonctionne pas pour progresser vers de meilleures performances. Le suivi des résultats est également une source de motivation. Les bons résultats encouragent la persévérance. Tout se passe comme si chacun prenait la responsabilité de sa propre santé, en comprenant mieux comment son corps fonctionne et réagit.

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Nos recettes pour lutter contre le stress

Diffusion relaxante pour calmer le stress et l’anxiété

Préparation

1

Mettez les huiles essentielles dans un flacon codigoutte.

2

Fermez le flacon et agitez.


Utilisation : Verser 30 à 60 gouttes dans un diffuseur électrique ou une dizaine de gouttes dans l’eau d’un brumisateur. A diffuser par cycles de 10-15 minutes 2 à 3 fois par jour dans la pièce de vie.

Stockez votre flacon à l'abri de la chaleur.

*Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Roll-on anti-stress

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Mettez les huiles essentielles directement dans un flacon roll-on.

2

Complétez le flacon avec l'huile neutre.

3

Fermez le roll-on et agitez.


Cette recette contient une huile essentielle potentiellement photosensibilisante : l'huile essentielle d'orange. Évitez d'appliquer ce produit si vous souhaitez vous exposer dans la journée au soleil (ou remplacer l'orange par une huile essentielle non photosensibilisante).

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précautions d'usage

Le biohacking doit rester un processus progressif, dans des limites raisonnables et adaptées à votre condition. Certaines méthodes radicales (implantations, manipulations génétiques, jeûnes prolongés) peuvent être dangereuses si elles ne sont pas encadrées médicalement. Avant d’adopter de nouvelles pratiques, demandez l’avis d’un professionnel de santé, surtout si vous souffrez d’une maladie chronique ou que vous prenez des médicaments. Il est également important de rappeler que le biohacking, particulièrement tendance depuis quelques années, peut représenter une manne marketing pour certaines entreprises. Méfiez-vous des promesses trop alléchantes ou des solutions miracles non étayées par des preuves scientifiques solides.

Conseil de l'expert

L’exigence de performance est très forte de nos jours. Au travail comme dans la vie personnelle, nous pouvons avoir l’impression que tout doit continuellement s’optimiser, s’améliorer, prospérer. L’injonction à devenir la meilleure version de soi-même génère une pression sociale et personnelle qui s’impose souvent au détriment de l’acceptation de soi et du bien-être émotionnel. Le biohacking doit rester un outil d’optimisation, pas une obsession. Il est crucial de rester à l’écoute de soi et de son propre équilibre.

En savoir plus

Qu'est-ce qu'un biohacker ?

Un biohacker est une personne qui pratique le biohacking, c’est-à-dire qui utilise des techniques scientifiques, technologiques ou expérimentales pour optimiser volontairement son corps et son esprit, en s’appuyant sur la compréhension de sa propre biologie.

Est-ce que le biohacking peut aider la perte de poids ?

Le biohacking propose plusieurs stratégies pour favoriser la perte de poids comme le jeûne intermittent, un régime alimentaire personnalisé, une activité physique régulière ou encore la thérapie par le froid.

Peut-il accompagner la ménopause ?

En s’appuyant sur des outils technologiques et des interventions ciblées, le biohacking peut aider à atténuer les symptômes de la ménopause et améliorer la qualité de vie. Néanmoins, pour soutenir ce moment particulier de la vie d’une femme, il est recommandé de demander au préalable l’avis d’un professionnel de santé.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Durand

Forte d’une double compétence littéraire-marketing, Hélène Durand met sa plume au service de sujets qui ont du sens pour elle : la beauté naturelle, le bien-être et l’hygiène de vie. À travers ses articles, elle désire partager un discours bienveillant et des conseils concrets.

Bibliographie

1

Forbes, La nouvelle tendance du biohacking décryptée, 2022.

2

France Inter, Le Biohacking, novembre 2024.