La saison de l’hiver est surement celle qui est le plus redoutée dans nos sociétés souffrant du surmenage, de la fatigue, de l’alimentation industrielle grasse et sucrée, de la sédentarité et des faiblesses immunitaires. La résistance de l’organisme au froid et aux microbes n’est plus optimale. Celui-ci est affaibli et moins immunocompétent. Il se laissera facilement submerger par les attaques virales qui, pour la plupart, sur un terrain équilibré, devraient passer inaperçues. Le nez qui coule, la tête dans un étau, une fatigue qui assaille et ; très rapidement ; les signes que le virus se déplace et se multiple, dans la gorge et les voies pulmonaires synonyme de maux de gorge, toux grasse voire fièvre. Voici la symptomatologie des virus hivernaux les plus fréquents qui peut trainer pensant des semaines. Nos grands-parents, plus tournés vers les travaux d’extérieurs et les agressions climatiques, avaient des « réflexes » de prévention et de guérison, guidés par l’intuition et un savoir ancestral perpétué. Ces réflexes semblent aujourd’hui désuets et pourtant, à bien les observer, l’on constate qu’ils étaient en pleine adéquation physiologique, organique, énergétique pour soutenir l’organisme en pleine saison froide. Alors pourquoi ne pas les réinventer et les mettre à la page aromatique ?
Dans la nature, l’hiver est le moment du repos et de l’immobilité. Toute l’effervescence et l’abondance de l’été est progressivement retournée à la terre, en prenant le temps de décliner toutes les couleurs de l’automne. Les profondeurs matricielles sont gelées, dures et rétractées. Ce temps de pause est nécessaire pour que le redémarrage du printemps suivant puisse être impulsif et prometteur. La médecine traditionnelle chinoise ramène toujours l’état de santé de l’être humain aux cycles des saisons. Elle permet ainsi de poser des explications et des éléments de compréhension à ce que l’organisme subit, vit ou exprime. L’hiver s’apparente à « la mort », dans le sens où cette période coïncide à un moment de profonde intériorité, moment de restitution du vivant à la terre mère, nécessaire au renouvellement de la matière… Un silence de glace pour un temps de réflexion et « re-co-naissance ». La vie qui semble à l’extérieur disparaître n’est qu’une condensation très profonde de l’essence de chaque être vivant. En quelque sorte, pour que l’Homme suive harmonieusement ce mouvement, il doit s’intérioriser, dormir plus, méditer, se coucher tôt et diminuer son activité physique pour ne pas contrarier la recharge de sa batterie énergétique, à savoir celle de l’organe rein. En effet, la médecine traditionnelle chinoise conseille de soutenir cet organe à ce moment de l’année. Si sa recharge se fait mal, c’est toute l’année qui suit qui en subira les conséquences avec fatigue, manque de résistance, frilosité, infertilité et baisse immunitaire.
Les aïeux avaient des gestes simples au quotidien pour être en forme, qui allaient dans le sens de la médecine chinoise. La bouillotte de lit (ou la douche chaude), à positionner particulièrement sur la zone des reins pour lui éviter de sombrer dans l’excès de froid. Se prémunir des courants d’air froids particulièrement dans le dos et sur le dessus de la tête, par l’utilisation de bonnet et d’écharpe. En effet, le méridien de la vessie (le viscère associé au rein) est un des plus longs du corps. Il part du haut du corps, sous l’arcade sourcilière, parcourt le sommet du crâne et descend tout le dos de part et d’autre de la colonne vertébrale, pour finir son trajet au niveau du petit doigt de pied. Il véhicule l’énergie de l’eau (urine) et du froid, il reste sensible aux agressions climatiques en relation avec le froid et l’humide, et ces agressions peuvent instantanément engendrer une baisse d’immunité. Le port du bonnet, de l’écharpe et la mise à l’abri du dos et de la tête sont des atouts immunitaires simples et très efficaces. Les grand-mères avaient aussi l’habitude de donner une cuillère d’huile de foie de morue à la fin de l’automne. Cette torture était salvatrice pour maintenir un bon taux de vitamine D, la vitamine du soleil, gage d’immunité et de bon moral pour tout l’hiver. Elle prévenait les coups de fatigue physique ou psychique et les attaques virales, la grippe y compris. Certains aliments particulièrement riches en vitamine D sont recommandés tous les jours, tout l’hiver. Ils constituent à eux-seuls un moyen de prévention antigrippale excellent : l’huile de lin, les graines de lin broyées à saupoudrer sur les crudités, les poissons gras (maquereau, flétan, saumon, anchois, foie de morue…) à consommer au moins deux fois par semaine.
Si malheureusement les huiles essentielles n’ont pas pu être utilisées à bon escient et que l’infection est installée, les vieux remèdes de grand-mères cherchent bien souvent (et à juste titre) à augmenter la température interne de l’organisme : bouillotes, toilettes bronchiques par des inhalations balsamiques, bains chauds, ou encore le fameux grog. Ce mélange de rhum, de citron et d’eau chaude, augmente rapidement et considérablement la température interne qui peut atteindre facilement 38,5°. Il en résulte instantanément une lutte immunitaire nettement améliorée. L’aromathérapie peut rentrer dans la ronde et réinventer le grog comme le propose la formule ci-dessous. L’apport de quelques gouttes d’huiles essentielles ne fait que participer au réchauffement et offre ainsi si besoin, un « grog sans alcool » à consommer sans modération. Huile essentielle d’écorce de Cannelle, de clou de Girofle ou encore de Baies roses : voilà trois aromatiques très douées pour tonifier l’organisme. Celle de Baies roses est anti-catarrhale, reconstituante, anti-oxydante et gère les processus inflammatoire par immuno-modulation. Attention cette synergie est tellement porteuse de vie qu’elle peut contrarier l’endormissement si elle est prise le soir. La présence de cinéole dans l’huile essentielle de Cardamome apporte des propriétés thermorégulatrices utiles au cas où la température interne s’élève un peu trop, ainsi qu’une décongestion des voies hautes respiratoires, et un effet anticatarrhale. Coup de fouet garanti avec ce grog aromatique, plaisir également, car la tonalité cannelle-citronnée sur un fond fruité de cardamome apporte une connotation gourmande. A utiliser dès les premiers signes de refroidissement du corps ou bien même en prévention en guise de tisane matinale et pour le plaisir des sens.
Praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, Aude Maillard a une approche très complète des huiles essentielles, à la fois scientifique et énergétique. C’est aussi et avant tout une passionnée des huiles essentielles avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées : pour davantage d’informations, connectez-vous sur www.aude-maillard.fr
Conseils de grands-mères et Grog maison revisités par l'aromathérapie
S’il y a bien un sujet sur lequel les huiles essentielles excellent, c’est celui de l’infectiologie, du combat contre les virus et de son pendant, l’immunité. Voilà un terrain de prédilection de l’aromathérapie, qui ne trouve pas de concurrent allopathique. L’hiver est le moment de l’année idéal pour s’imprégner des essences aromatiques : elles protègent, réchauffent, tonifient l’organisme, chassent les virus et dopent l’immunité. Comme un retour aux sources, elles peuvent s’associer à des gestes simples, souvent ceux de nos grands-parents.