Piqûre de tique : que faire et comment se protéger ?

Les tiques sont de petits parasites qui s’accrochent à la peau pour se nourrir de sang. Leurs piqûres, aussi appelées morsures, peuvent transmettre des maladies par leur salive, dont la borréliose de Lyme. On peut être piqué lors de promenades en forêt, dans les hautes herbes ou même dans certains espaces verts urbains. Souvent indolores, les piqûres de tiques passent inaperçues, ce qui rend la vigilance essentielle. Comment les reconnaître ? Quels gestes adopter immédiatement et comment se protéger efficacement, de manière naturelle et durable ?

Par Auriane Oline
Temps de lecture : +4 min.

Les tiques, qu'est-ce-que c'est ?

Les tiques sont des acariens hématophages : elles se nourrissent du sang des mammifères, oiseaux et parfois reptiles. On distingue deux grandes familles : les tiques dures (Ixodidae), les plus fréquentes chez l’humain et les tiques molles (Argasidae). Leur cycle de vie comprend trois stades actifs (larve, nymphe, adulte) et à chaque étape, elles nécessitent un repas sanguin pour évoluer (Stanek & Strle, 2018).

Une fois fixées, elles percent la peau à l’aide de leurs pièces buccales et injectent de la salive contenant des substances anticoagulantes, anesthésiantes et immunomodulatrices, ce qui leur permet de rester longtemps sans être détectées (Castelli et al., 2008).

En Europe comme en Amérique du Nord, certaines tiques sont vectrices d’agents pathogènes : Borrelia burgdorferi (responsable de la maladie de Lyme), virus de l’encéphalite à tiques, ou encore parasites de la babésiose (Due et al., 2013).

Quand et comment peut-on être piqué par une tique ?

Les tiques vivent principalement dans les zones humides et végétalisées : hautes herbes, sous-bois, lisières de forêts ou même jardins. Elles ne tombent pas des arbres, mais attendent patiemment, accrochées aux herbes ou aux buissons, qu’un hôte passe à leur portée. Dès qu’elles détectent la chaleur, le mouvement ou le dioxyde de carbone émis par un animal ou un humain, elles s’agrippent à la peau ou aux vêtements. Elles se déplacent ensuite à la recherche d’une zone fine et peu exposée, comme l’arrière des genoux, les aisselles, le cuir chevelu ou l’aine, pour s’y fixer et commencer leur repas de sang. C’est pourquoi les promenades en nature, le jardinage ou même les jeux dans l’herbe peuvent être des moments propices aux piqûres de tiques, surtout du printemps à l’automne.

Que faire en cas de piqûre de tique ?

Lorsqu’une tique est repérée, il est essentiel d’agir rapidement. Plus la tique reste fixée, plus le risque de transmission d’agents infectieux augmente. Des études montrent que certaines bactéries, comme Borrelia burgdorferi, peuvent être transmises dès 12–24 heures après fixation (Stanek & Strle, 2018).

Les bons gestes :

  1. Retirer la tique immédiatement avec un tire-tique ou une pince fine. Saisir le parasite au plus près de la peau et tirer doucement, sans rotation ni pression sur l’abdomen (Due et al., 2013). Il faut bien contrôler que toute la tique ait été retirée, car parfois la tête peut rester insérée dans la peau. C’est pour cela qu’il est fortement déconseillé de retirer la tique à la main.

  2. Ne pas utiliser d’alcool, d’huile, de vernis ou de chaleur : ces méthodes risquent de provoquer une régurgitation de la tique et d’augmenter le risque d’infection.

  3. Désinfecter soigneusement la zone après extraction.

  4. Surveiller l’évolution cutanée pendant plusieurs semaines.

Rougeur, auréole, bouton, à quoi ressemble la morsure ?

Une piqûre de tique se manifeste souvent par une petite zone rouge, parfois légèrement gonflée. La tique elle-même est visible : petit corps brun à noir, fixé à la peau. Plus elle se gorge de sang, plus son abdomen gonfle, devenant grisâtre et arrondi. Contrairement à une piqûre de moustique, la morsure de tique est indolore.

Dans certains cas, un petit point rouge ou une papule peut persister plusieurs jours. Chez d’autres, on observe une réaction plus importante (plaque érythémateuse, granulome ou même alopécie locale temporaire) en raison des composants de la salive de tique (Castelli et al., 2008).

Comment reconnaître les symptômes d'une piqûre de tique sans tique ?

Il arrive que la tique soit tombée avant qu’on ne l’aperçoive. Les indices :

  • Une lésion rouge persistante, parfois en expansion.

  • Une plaque arrondie avec éclaircissement central (érythème migrant).

  • Contexte d’exposition (balade en forêt, herbes hautes, contact animal).

Quand faut-il s'inquiéter après une piqûre ?

Les signes après une piqûre de tique qui nécessitent une consultation médicale :

  • Apparition d’un érythème migrant, typique de la maladie de Lyme.

  • Symptômes généraux : fièvre, fatigue intense, douleurs musculaires ou articulaires, ganglions.

  • Réactions cutanées persistantes ou atypiques (nodules, pseudo-lymphomes, alopécie) décrites dans certains cas chroniques (Castelli et al., 2008).

Les tiques, à l'origine de la maladie de Lyme chez l'humain ?

La borréliose de Lyme est la maladie la plus connue transmise par les tiques. En Europe, elle est causée par plusieurs espèces de Borrelia (afzelii, garinii, burgdorferi sensu stricto). Aux États-Unis, B. burgdorferi s.s. est prédominante (Stanek & Strle, 2018).

Quels sont les premiers signes de la maladie de Lyme ?

La  borréliose de Lyme se manifeste de manière progressive et ses premiers signes apparaissent généralement dans les jours ou semaines suivant la piqûre de tique. Le symptôme le plus caractéristique est l’érythème migrant, une lésion cutanée rougeâtre qui s’élargit progressivement à partir du point de morsure. Cette plaque circulaire peut atteindre plusieurs centimètres de diamètre, avec parfois un éclaircissement central donnant l’aspect typique en “cible”.

Au-delà de cette manifestation cutanée, la maladie peut s’accompagner de symptômes systémiques précoces tels qu’une grande fatigue, de la fièvre, des frissons, des maux de tête ou encore des douleurs diffuses. Ces signes peuvent facilement être confondus avec un état grippal, ce qui retarde parfois le diagnostic.

L'évolution de la maladie

Si l’infection n’est pas prise en charge rapidement, des atteintes spécifiques peuvent survenir. Les formes neurologiques incluent la méningite, la névrite radiculaire douloureuse ou une paralysie faciale périphérique. Sur le plan articulaire, la maladie de Lyme se manifeste souvent par une arthrite, en particulier au niveau des genoux, avec des douleurs et gonflements récurrents. Dans de rares cas, des atteintes cardiaques peuvent apparaître. 

Un diagnostic précoce, associé à un traitement antibiotique adapté, permet dans la grande majorité de limiter le risque de complications chroniques (Stanek & Strle, 2018).

Quelles recommandations ?

La règle essentielle : consulter un professionnel de santé en cas de doute ou de symptômes. Le médecin pourra :

  • Prescrire un traitement antibiotique adapté en cas de suspicion de maladie de Lyme.

  • Évaluer la tolérance individuelle (allergies, hypersensibilités).

  • Conseiller des antihistaminiques en cas de réaction allergique locale.

  • En cas de réactions cutanées persistantes, proposer un suivi dermatologique ou des tests d’allergènes (Eisen & Stafford, 2021).

Comment les prévenir ?

La prévention reste le meilleur moyen de protection contre les tiques :

  1. Porter de longs vêtements clairs en extérieur.

  2. Inspecter la peau et les cheveux après chaque sortie en nature.

  3. Utiliser des répulsifs adaptés (naturels ou chimiques).

  4. Retirer toute tique immédiatement

  5. Consulter un médecin en cas de doute.

Comme le rappellent Due et al. (2013), une vigilance simple et régulière est la clé pour limiter les risques liés aux tiques.

Nos solutions naturelles

En prévention : 

Stick répulsif anti-moustiques et anti-tiques

Après la piqûre :

Roll-on aux huiles essentielles Apaisant Piqûres

Recettes

Lotion pour le corps anti-pique aux huiles essentielles

Bougie tranquillité anti-pique au Géranium

Préparation

1

Faites fondre au bain-marie à feu doux la phase A (cire de soja + huile d'olive + acide stéarique) puis retirez du feu.

2

Faites tremper dans le mélange et pendant 2 minutes votre mèche de coton préalablement découpée (pour faire 4cm de longueur).

3

Sortez la mèche de coton et placez-là sur du papier d'aluminium.

4

Façonnez cette dernière à l'aide des doigts afin qu'elle adhère au mieux au papier d'aluminium en gardant toujours une position bien droite.

5

Laissez refroidir votre mèche en position droite puis mettez le papier d'aluminium avec la mèche au congélateur.

6

Pendant ce temps, ajoutez la phase B (le reste des ingrédients) en mélangeant bien entre chaque ajout.

7

Sortez la mèche du congélateur, décollez-la du papier d'aluminium. Elle doit être bien droite et bien rigide.

8

Lorsque votre mèche est bien rigide et droite, placez-la dans le trou du socle en métal prévu à cet effet puis pincez la base de ce socle à l'aide d'une pince ou d'une paire de ciseaux afin de faire tenir la mèche dans l'embout.

9

Coulez votre bougie dans le pot en aluminium et placez la mèche sans attendre au centre en vous assurant que le socle touche le fond de la boîte.

10

Laissez durcir la bougie à température ambiante.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précaution d'usage

Lorsqu’il s’agit de produits appliqués sur la peau — qu’il s’agisse d’huiles essentielles, de préparations maison ou de soins déjà formulés — certaines règles de prudence doivent être respectées :

  • Test d’usage préalable : avant toute première utilisation, appliquer une petite quantité du produit (pur ou dilué selon l’usage prévu) dans le pli du coude ou derrière l’oreille. Laisser agir 24 heures sans laver ni gratter pour observer toute réaction éventuelle (rougeur, démangeaison, irritation). Ce test concernetous les produits, et pas uniquement les huiles essentielles.

  • Éviter les muqueuses et zones sensibles : ne pas appliquer sur les yeux, l’intérieur du nez, la bouche, ni sur les zones génitales.

  • Respecter les dosages : en particulier pour les préparations maison, toujours suivre scrupuleusement les quantités recommandées. Un surdosage en huiles essentielles ou en actifs concentrés peut provoquer des réactions cutanées ou respiratoires.

  • Précautions spécifiques :

    • Enfants, femmes enceintes ou allaitantes, personnes allergiques ou asthmatiques → demander un avis médical avant usage.

    • Éviter l’exposition solaire après application de certaines huiles essentielles photosensibilisantes (ex. agrumes).

  • Conservation : stocker les produits à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité pour préserver leur efficacité et limiter le risque de dégradation.

  • Arrêt immédiat en cas de réaction : si une irritation, rougeur persistante ou tout autre signe inhabituel survient, rincer abondamment à l’eau claire et arrêter l’utilisation.

En respectant ces gestes simples, on limite le risque d’intolérance et on profite des bienfaits des produits naturels en toute sécurité.

Conseil de l'expert

 Lorsqu’on découvre une tique fixée à la peau la tentation est parfois grande d’utiliser des “remèdes de grand-mère” pour la décoller : appliquer de l’huile, de l’alcool, du savon, du vernis à ongles ou encore approcher une source de chaleur. Pourtant, ces méthodes sont à éviter absolument. Elles provoquent souvent l’effet inverse : la tique, agressée, peut régurgiter davantage de salive et de sang dans la plaie, augmentant ainsi le risque de transmission d’agents pathogènes (Due et al., 2013).

La seule conduite recommandée est deretirer mécaniquement la tique dès que possible, à l’aide d’un tire-tique ou, à défaut, d’une pince fine. L’outil doit être placé au plus près de la peau, autour de la tête de la tique, puis tiré d’un geste régulier, sans rotation ni pression excessive sur l’abdomen. Cette technique limite le risque de laisser des fragments de pièces buccales dans la peau et réduit les risques infectieux (Castelli et al., 2008).

En résumé : ne rien appliquer sur la tique, agir vite, retirer correctement et surveiller.

En savoir plus

Une morsure de tique peut-elle être à l’origine d'une infection ?

Comme vu précédemment, lors de la piqûre, la tique peut transmettre des micro-organismes pathogènes directement dans le sang via sa salive. Ce contact intime entre le parasite et la peau permet l’inoculation de bactéries, dont certaines responsables de la maladie de Lyme. Après retrait de la tique, il est donc essentiel de désinfecter soigneusement la zone et de rester attentif aux réactions cutanées. Une rougeur persistante, un érythème migrant, de la fièvre ou des douleurs inhabituelles doivent alerter et conduire à consulter un professionnel de santé. La rapidité du diagnostic est déterminante pour éviter l’évolution vers une infection plus grave (Stanek & Strle, 2018).

Les autres infections : virus de l’encéphalite à tiques et le parasites de la babésiose

Si la borréliose de Lyme est la plus connue, d’autres maladies peuvent également être transmises par les tiques. Le virus de l’encéphalite à tiques est présent dans certaines régions d’Europe centrale et orientale. Il provoque d’abord des symptômes grippaux, puis, dans certains cas, une atteinte du système nerveux central (méningite, encéphalite), pouvant laisser des séquelles neurologiques. La babésiose, quant à elle, est une maladie parasitaire causée par des protozoaires du genre Babesia, transmis par les tiques. Elle s’apparente à un “paludisme du Nord” avec fièvre, frissons et anémie, et touche particulièrement les personnes immunodéprimées ou splénectomisées. Ces infections, bien que plus rares que Lyme, rappellent l’importance de la vigilance et de la prévention face aux piqûres de tiques (Eisen & Stafford, 2021 ; Due et al., 2013).

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Auriane Oline

Titulaire de masters, en phytochimie et en formulation cosmétique, Auriane met son expertise scientifique au service de la peau. Passionnée par le pouvoir des plantes, elle collabore avec des marques engagées pour proposer des contenus fiables, pédagogiques et bienveillants. Spécialisée dans les problématiques de peau sensible et atopique, elle décrypte avec clarté les actifs cosmétiques et les mécanismes cutanés pour rendre l’information accessible à tous. Elle partage également ses conseils sur son compte Instagram @phytophileae.

Bibliographie

1

Due, C., Fox, W., Medlock, J. M., Pietzsch, M., & Logan, J. G. (2013). Tick bite prevention and tick removal. Bmj, 347.

2

Eisen L, Stafford KC III. Barriers to Effective Tick Management and Tick-Bite Prevention in the United States (Acari: Ixodidae). Journal of Medical Entomology. 2021;58(4):1588–1600.

3

Stanek G, Strle F. Lyme borreliosis – from tick bite to diagnosis and treatment. FEMS Microbiology Reviews, 2018; 42(3): 233–258.

4

Castelli E, Caputo V, Morello V, Tomasino RM. Local Reactions to Tick Bites. Am J Dermatopathol. 2008;30(3):241–248.

5

6