Tique rouge : tout savoir sur cette tique et ses particularités

La tique rouge est un petit acarien répandu dans les zones boisées, les landes et les friches. Elle vit souvent à proximité de l’humain et, bien qu’invisible à l’œil nu lorsqu’elle est jeune, cette tique peut se fixer sur la peau. Sa morsure peut être difficile à détecter, notamment parce qu’elle se situe souvent dans les plis cutanés ou derrière les genoux.

Pour adopter une approche préventive efficace, nous vous proposons de comprendre son cycle biologique, les facteurs environnementaux qui favorisent sa présence et les gestes de protection à mettre en œuvre.

Par Alice Blanchard
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la « tique rouge » ?

La tique rouge (Ixodes ricinus) est un acarien qui se nourrit du sang des mammifères, des oiseaux et parfois des reptiles. Elle est principalement présente en Bretagne et dans une grande partie du Grand Ouest. Cette tique vit dans les landes, les friches et les bois.

Le cycle de vie de la tique rouge est long et comprend quatre stades : œuf, larve, nymphe et adulte. Chaque changement de stade nécessite un repas sanguin et un changement d’hôte. Les larves et les nymphes se nourrissent de petits mammifères, tandis que les adultes ciblent des mammifères plus grands, y compris les humains.

La tique rouge n’est pas capable de sauter, ni de tomber des arbres ; elle reste à l’affût sur la végétation, à environ un mètre de hauteur maximum. Sa technique de chasse est simple : elle attend le passage d’un hôte pour se fixer à lui et s’en nourrir.

Bon à savoir : la tique rouge peut rester fixée à un hôte jusqu’à une semaine, selon le stade d’évolution et le sexe de l’acarien. Les femelles adultes sont celles qui prélèvent le plus de sang, parfois jusqu’à plusieurs millilitres.

Pourquoi faut-il faire attention aux tiques ?

La morsure d'une tique rouge peut passer inaperçue, notamment chez les enfants et les personnes à peau fine. Même si toutes les tiques ne sont pas porteuses de pathogènes, la vigilance reste de mise, car elles peuvent transmettre des bactéries dangereuses. La tique rouge agit en effet comme un vecteur potentiel de pathogènes.

Risque d’infection et cycle de la tique

La tique rouge peut être porteuse de bactéries, notamment du celles du genre Borrelia, des bactéries responsables de la maladie de Lyme. La transmission se produit lorsque la tique injecte sa salive dans la peau pour faciliter le prélèvement sanguin.

Comme chaque étape de son cycle nécessite un repas sanguin et un changement d’hôte, la tique rouge peut infecter plusieurs personnes et/ou animaux. Les larves et les nymphes parasitent les petits mammifères (souris, rat, chat, petit chien), tandis que les adultes ciblent les grands mammifères, dont l’humain. Mais alors, tique et humain, quels dangers ?

Zones d’exposition et de morsures

Les tiques rouges se concentrent dans les landes, les friches, les bois et les zones denses en végétation. En Bretagne, elles préfèrent les fougères grand-aigle, une plante indicatrice de sa présence.

Les tiques rouges ont tendance à piquer là où la peau est fine et dans les plis cutanés : genoux, aisselles, chevilles, aine et nuque. Les activités comme la chasse, les sorties naturalistes, les courses ou les balades en forêt augmentent le risque de contact avec cet acarien. Les jardiniers et les promeneurs occasionnels sont également exposés, même si le risque est moindre. Porter des pantalons longs et des chaussures fermées réduit sensiblement la probabilité de morsure.

Facteurs environnementaux et climatiques

Les tiques prolifèrent dans des conditions climatiques favorables : hivers doux et printemps humides. Le réchauffement climatique modifie leur répartition, déplaçant certaines populations vers le nord et réduisant leur présence dans le sud.

L’abondance des hôtes naturels, comme les cervidés et les rongeurs, influence également la densité des populations de tiques. Ces facteurs déterminent les zones à risque et la nécessité d’adapter les mesures de prévention selon la saison et le milieu.

Importance de la vigilance et du suivi post-piqûre

Après une piqûre, vous devez absolument surveiller la zone. Il est possible que vous voyiez apparaître un érythème migrant, mais ce n’est pas systématique. Ce rond rouge sur la peau est doté d’un point blanc en son centre. Une fois apparu, il a tendance à grossir à mesure que les jours passent. C’est la fièvre, le symptôme indiquant qu’un humain a contracté la maladie de Lyme.

Après une sortie dans un milieu potentiellement infesté par la tique rouge, vérifiez l’intégralité de votre épiderme et consultez un professionnel de santé si nécessaire. Un suivi attentif permet d’agir rapidement face à une irritation locale ou une réaction persistante.

Quels sont les symptômes associés à une morsure de tique porteuse de la maladie de Lyme ?

Érythème migrant : rond rouge au centre blanc apparaissant autour de la zone de piqûre, parfois accompagné d’une légère inflammation.

Fatigue : sensation de malaise et baisse d’énergie, parfois subclinique.

Douleur articulaire : inconfort variable dans les articulations proches de la morsure.

Rougeur locale.

L’avis d’un professionnel de santé est recommandé dès lors qu’une suspicion de contamination existe.

Quelles recommandations suivre pour éviter de se faire piquer par une tique ?

Vêtements et protections physiques

Porter des pantalons longs, des hauts à manches longues et des chaussures fermées limite le contact avec la végétation. C’est un des meilleurs gestes à adopter pour prévenir les piqûres de tique. Par ailleurs, les vêtements clairs permettent de repérer plus facilement les tiques. Si possible, rentrez les pantalons dans les chaussettes pour éviter que la tique ne remonte sur la peau.

Surveillance régulière

Après chaque sortie en forêt ou en lande, inspectez soigneusement votre peau et vos vêtements. Vérifiez les zones où la peau est plus fine : plis, aisselles, aine et cou. Un miroir ou l’aide d’un proche facilite l’examen.

Environnement

Évitez les zones à forte densité de fougères et de broussailles. Maintenir le jardin et les espaces verts dégagés réduit la probabilité de rencontre avec une tique rouge. Vous pouvez également créer un habitat favorable aux oiseaux, car ce sont les principaux prédateurs de la tique rouge.

Animaux de compagnie

Utilisez des répulsifs naturels pour protéger vos animaux contre les morsures de tique. En effet, vos animaux peuvent non seulement être mordus et infectés, mais ils peuvent aussi faciliter la « chasse » de la tique en la faisant entrer chez vous, jusque dans votre canapé.

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Précautions d’usage

Évitez d’appliquer des huiles essentielles directement sur la peau des enfants ou des zones sensibles. Ne tentez pas de retirer la tique avec les doigts ou avec des produits type alcool ou désinfectant. La consultation d’un professionnel de santé est recommandée en cas de doute sur une piqûre tique rouge ou une réaction anormale.

Conseil de l’expert

Surveillez votre peau et celle de vos proches après chaque sortie en milieu naturel. Si vous constatez la présence d’une tique sur votre peau, retirer le plus rapidement possible avec un tire-tique ou une pince à épiler (surtout, n’écrasez pas la tique en appuyant dessus trop fort avec la pince !). Pensez à noter la date de toute morsure de tique rouge et surveillez les symptômes pendant plusieurs semaines afin d’exclure tout risque d’infection.

En savoir plus

Comment enlever une tique rouge ?

Utilisez un tire-tique adapté et n’essayez pas de l’enlever avec vos doigts, vous risqueriez d’arracher la tête du corps et d’augmenter considérablement le risque d’infection. Avec le tire-tique, saisissez la tique au plus près de la peau et tirez doucement sans la tordre. Désinfectez la zone après le retrait. Ne tentez jamais de brûler ou d’appliquer des substances sur la tique. Pour la tuer, vous pouvez l’écraser avec l’ongle sur une surface dure ou la jeter dans les toilettes.

Pourquoi la tique est-elle rouge ?

La couleur rouge caractérise l’abdomen de l’acarien adulte après un repas sanguin. Les jeunes larves et nymphes sont plus claires et passent plus facilement inaperçues.

Combien de temps une tique reste accrochée ?

Une tique peut rester accrochée quelques heures à plusieurs jours, selon son stade de développement et si elle est gorgée de sang. Les larves et nymphes se nourrissent plus rapidement, tandis que les femelles adultes peuvent rester fixées jusqu’à une semaine. Plus la tique reste attachée longtemps, plus le risque de transmission bactérienne augmente.

Quelle est la couleur des tiques ?

Elle varie selon le stade et le sexe : les larves sont translucides, les nymphes brunes et les femelles adultes rougeâtres après le repas sanguin.

Quels sont les tiques dangereux ?

Toutes les tiques peuvent potentiellement véhiculer des bactéries. La tique rouge est particulièrement suivie pour sa capacité à transmettre les bactéries du genre Borrelia.

Quels risques fait courir une tique mal enlevée ?

Une tique mal enlevée peut présenter plusieurs risques. Si seule la tête ou les pièces buccales restent accrochées, cela peut provoquer une irritation locale, une inflammation ou une petite infection secondaire. Un autre risque concerne la transmission de bactéries ou d’agents pathogènes. Un retrait est incomplet peut accroît le temps de transmission de micro-organismes. 

Zoom sur notre rédactrice, experte en beauté, Alice Blanchard

Anciennement responsable de magasin bio, Alice a accompagné pendant plusieurs années ses clients dans le choix de produits sains et respectueux de leur santé et du vivant. Touchée par l’endométriose dès l’adolescence, elle a choisi de privilégier des solutions naturelles pour apaiser ses symptômes et améliorer son bien-être au quotidien. Forte de ses connaissances en naturopathie, elle explore depuis toujours les vertus des plantes et de l’alimentation. Passionnée d’écologie et profondément attachée à la nature, Alice fabrique elle-même ses cosmétiques et ses produits ménagers pour réduire son impact sur la planète et tous ceux qui l’habitent.

Bibliographie

1

Bulletin d’information de VivArmor Nature, « La maladie de Lyme »,

Râle d’eau n°169, Printemps 2017.

2

Joncour, G., Consultations vétérinaires en santé des écosystèmes,

2017.

3

Plans et recommandations Santé Publique France sur la borréliose de Lyme.