Tiques sous la peau : que faire ?

Les tiques sont de petits acariens parasites que l’on croise souvent dans les forêts et les herbes hautes. Elles s’accrochent à la peau afin de prélever du sang. Certaines peuvent véhiculer la bactérie Borrelia burgdorferi, à l’origine de la maladie de Lyme. Plusieurs gestes simples permettent de repérer une piqûre et de retirer correctement l’acarien. Une extraction rapide réduit les risques de complications. 

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 09/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce qu’une tique sous la peau ?

Une tique est un acarien parasite qui se nourrit du sang de son hôte, qu’il s’agisse d’un être humain ou d’un animal. On retrouve ces petites bêtes, de la taille d’une tête d’épingle à jeun, principalement dans les zones boisées, les hautes herbes ou les broussailles. Leur présence n’est pas toujours remarquée au premier abord, car leur morsure est souvent indolore : la tique sécrète en effet une substance anesthésiante qui rend la piqûre discrète.

Comment reconnaître une piqûre de tique ?

Lorsqu’une tique s’est accrochée à la peau, on peut parfois l’apercevoir comme un petit point sombre légèrement bombé. Parfois, elle peut passer inaperçue si elle se cache dans les replis de la peau ou le cuir chevelu. Lorsque la tique reste longtemps accrochée, elle gonfle en se gorgeant de sang jusqu’à atteindre la taille d’un petit pois, voire plus.

Après une morsure, une trace cutanée rouge autour du point de piqûre peut survenir : certaines personnes présentent une irritation locale, tandis que d’autres ne remarquent aucun signe particulier. Dans certains cas, on observe l’apparition d’un érythème migrant, c’est-à-dire une tâche circulaire rougeâtre qui s’étend progressivement autour de la zone de piqûre. Toutefois, cet érythème migrant peut apparaître plusieurs jours ou semaines après la morsure.

Cette marque n’est pas systématique, mais elle constitue souvent le symptôme le plus classiquement associé à une contamination par la bactérie Borrelia burgdorferi, à l’origine de la maladie de Lyme. En présence de ce type de rougeur, mieux vaut consulter rapidement un professionnel de santé pour préciser le diagnostic et, si nécessaire, débuter un traitement adapté.

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme, également nommée borréliose de Lyme, est une infection transmise par la piqûre de tiques infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi. Cette bactérie se trouve essentiellement chez des animaux réservoirs (cerfs, rongeurs…), et la tique se charge de la véhiculer d’un hôte à l’autre. Lorsqu’une tique infectée s’attache à la peau humaine, elle peut transmettre le micro-organisme au cours de son repas sanguin. Les zones boisées et humides représentent le milieu de prédilection de ces acariens. On les retrouve particulièrement au printemps et en automne, saisons durant lesquelles elles sont les plus actives et susceptibles de piquer. La maladie de Lyme n’est pas systématique : toutes les tiques ne portent pas la bactérie, et plusieurs heures de fixation sont souvent nécessaires pour qu’une contamination se produise. Lorsque la personne développe la maladie de Lyme, diverses manifestations cliniques apparaissent. Dans un premier temps, l’érythème migrant (la fameuse rougeur en forme de cercle) demeure la plus connue. Cependant, si l’infection n’est pas traitée ou passe inaperçue, d’autres troubles peuvent survenir. Des atteintes articulaires (douleurs, inflammation), cardiaques ou neurologiques (par exemple des maux de tête persistants ou des atteintes des nerfs faciaux) peuvent se présenter. Les causes de la maladie reposent donc essentiellement sur la présence de la bactérie au sein de la tique et la capacité de cette dernière à s’accrocher suffisamment longtemps pour contaminer l’organisme humain. Certaines mesures préventives existent pour limiter ces risques, comme le port de vêtements longs lors de promenades en forêt ou encore la vérification systématique du corps après chaque sortie nature.

Quelles sont ses causes ?

Voici quelques éléments qui expliquent pourquoi les tiques s’accrochent à la peau :

  • Environnement favorable : Les tiques prolifèrent dans les forêts, les broussailles et les herbes hautes. Elles détectent la chaleur et le dioxyde de carbone émis par les hôtes qui passent à proximité.

  • Recherche de sang (cycle de vie) : Ces ectoparasites ont besoin d’un repas sanguin à chaque stade de développement (larve, nymphe, adulte).

  • Transmission de la bactérie Borrelia burgdorferi : Les tiques infectées peuvent véhiculer cette bactérie responsable de la maladie de Lyme. La probabilité de contagion augmente lorsque la tique reste fixée longtemps sur la peau.

Quels sont les symptômes associés à la maladie de Lyme ?

Voici es symptômes de la maladie de Lyme : 

  • Apparition de l’érythème migrant, cette rougeur circulaire qui s’étend autour de la piqûre.

  • Fatigue inhabituelle et persistante, pouvant ressembler à une lassitude générale.

  • Douleurs musculaires ou articulaires, pouvant affecter différentes zones (genoux, coudes, épaules…).

  • Maux de tête récurrents, parfois accompagnés de raideurs au niveau de la nuque.

  • Troubles neurologiques éventuels, tels que des atteintes des nerfs du visage (paralysie faciale), des sensations de fourmillements ou des difficultés de concentration.

  • Fièvre légère à modérée dans certains cas, bien que ce ne soit pas toujours le symptôme le plus courant.

  • Inflammations cardiaques, rarement, avec des palpitations ou des anomalies du rythme cardiaque.

Chacun ne présente pas systématiquement tous ces signes. Parfois, l’unique manifestation peut être une fatigue chronique, ou un érythème migrant isolé. Dans tous les cas, la surveillance et la consultation médicale demeurent essentielles en présence d’un doute.

Quels sont les traitements médicaux de la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme, lorsqu’elle est diagnostiquée, nécessite généralement un traitement antibiotique adapté. La molécule la plus souvent utilisée reste la doxycycline, administrée sur une durée variable en fonction du stade de l’infection. Le professionnel de santé peut cependant opter pour une autre classe d’antibiotiques si la personne présente une sensibilité ou si la maladie a déjà évolué vers des formes plus avancées.

Dans le cas de formes plus tardives, des traitements plus longs peuvent être proposés, associant parfois des examens complémentaires pour vérifier l’absence de complications articulaires ou neurologiques. Certaines personnes atteintes, bien que peu nombreuses, signalent des symptômes persistants, ce qui conduit à des prises en charge parfois multidisciplinaires : rhumatologue, neurologue ou infectiologue.

Une surveillance clinique est souvent recommandée, car il peut exister un délai entre la disparition des premières manifestations et l’éventuel retour de symptômes moins évidents. Des analyses de sang spécifiques (tests sérologiques) aident à déterminer si l’organisme a réagi face à Borrelia burgdorferi. Toutefois, ces tests peuvent être négatifs au début de l’infection. Ainsi, l’observation clinique (notamment la présence ou non d’un érythème migrant) reste primordiale pour enclencher le traitement adéquat.

Comment enlever une tique sous la peau ?

Lorsqu’une tique s’accroche à la peau, le premier réflexe consiste à la retirer correctement le plus tôt possible. On évoque souvent la crainte d’une tique « enfoncée » sous la peau, mais il s’agit généralement de l’appareil buccal de la tique (rostre) qui est partiellement inséré. Voici comment retirer une tique :  

  1. Utiliser un tire-tique ou une pince adaptée. On trouve ces ustensiles en pharmacie ; ils sont spécialement conçus pour agripper la tique sans l’écraser.

  2. Saisir la tique au plus près de la peau. Il faut se placer à la base, là où l’acarien s’est fixé, pour éviter de séparer la tête du corps.

  3. Exercer une rotation ou un mouvement délicat. Selon l’outil utilisé, on effectue une légère torsion afin de libérer la tique toute entière, rostre inclus. L’idée est de ne jamais tirer brutalement, pour minimiser le risque de rupture.

  4. Désinfecter la zone. Après retrait, on applique un désinfectant cutané doux pour prévenir toute infection locale.

Contrairement à certaines croyances, il ne faut pas anesthésier la tique à l’aide d’alcool, d’huile ou d’éther. L’idée de la faire « remonter » à la surface avant de la retirer pourrait entraîner un rejet de salive infectée ou un risque d’éclatement de la tique. De même, mieux vaut éviter les pincettes inadaptées qui peuvent comprimer l’abdomen de l’acarien et augmenter le risque de transmission de bactéries.

Si, malgré tout, un petit fragment du rostre reste coincé sous la peau, il ne faut pas paniquer. Parfois, le corps l’élimine spontanément. En cas d’inflammation persistante ou d’apparition d’une rougeur plus large, une consultation médicale est préférable. Dans la majorité des cas, une extraction soignée avec un tire-tique permet de retirer l’intégralité de l’acarien de manière sécurisée.

Quelles sont les solutions naturelles pour prévenir les piqûres de tiques ?

Des solutions naturelles existent pour prévenir les morsures de tiques :

Stick répulsif anti-moustiques et anti-tiques

Quelle routine adopter pour prévenir la maladie de Lyme ?

Pour limiter les risques de tiques sous la peau et pour apaiser divers inconforts, une routine peut être envisagée :

  1. Revêtir des vêtements couvrants avant une sortie en forêt : Manches longues, pantalon glissé dans les chaussettes et chaussures fermées pour réduire les risques de morsure.

  2. Appliquer un répulsif adapté : Choisir un produit homologué et suivre les recommandations d’usage.

  3. Inspecter minutieusement son corps au retour : Vérifier surtout les plis cutanés, le cuir chevelu et la zone derrière les oreilles. Vérifiez le corps de vos enfants également.

  4. Prendre une douche ou un bain : Profiter de ce moment pour examiner à nouveau sa peau, et si possible brosser les cheveux.

  5. Retirer immédiatement toute tique repérée : Employer un tire-tique ou une pince spécifique.

  6. Désinfecter la zone et surveiller la peau : Noter l’apparition éventuelle d’une rougeur inhabituelle ou d’un érythème migrant.

  7. Consulter rapidement un professionnel de santé : En cas de doute ou de symptômes persistants comme une fatigue marquée ou des douleurs articulaires, mieux vaut effectuer un bilan.

Précautions d’usage

Dans le cadre d’une morsure de tique avérée, s’assurer d’effectuer le retrait de l’acarien le plus rapidement possible avec un outil spécifique. En cas de rougeur persistante ou d’apparition d’un érythème migrant, solliciter un avis médical reste préférable. Les produits cités ne remplacent pas un diagnostic professionnel, ni un traitement antibiotique prescrit par un médecin en cas de maladie de Lyme.

Conseil de l’expert

Un suivi attentif de l’évolution cutanée après le retrait d’une tique demeure la clé pour ne pas manquer d’éventuels signaux annonciateurs de la maladie de Lyme. Chaque organisme réagit différemment face aux piqûres et aux germes transmis. Surveiller l’apparition de symptômes, recueillir l’avis d’un professionnel de santé si une gêne inhabituelle se fait sentir, et adopter les gestes simples de prévention sont autant de réflexes à conserver tout au long de l’année. Les promenades en pleine nature conservent leurs bienfaits dès lors que l’on adopte une certaine rigueur d’inspection et de protection : couvrir sa peau, détecter les tiques rapidement et soigner les plaies superficielles.

En savoir plus

Tête de tique bloquée : que faire ?

Lorsque l’on retire une tique, il arrive que la tête (plus précisément le rostre) se détache du corps et subsiste dans la peau. Bien souvent, le corps l’expulse de lui-même via une petite réaction inflammatoire, similaire à l’élimination d’une écharde. Toutefois, si la zone devient douloureuse ou très rouge, mieux vaut consulter un professionnel de santé. Il pourra évaluer s’il est nécessaire de retirer manuellement ce fragment pour éviter l’apparition d’autres ennuis cutanés.

La tique sous la peau du chat ou du chien : est-ce dangereux ?

Les animaux domestiques sont exposés au même type de piqûres, notamment lorsqu’ils gambadent dans les herbes ou les forêts. Chez le chat ou le chien, la tique peut transmettre des infections variées (piroplasmose chez le chien, par exemple). Il est donc recommandé d’examiner régulièrement leurs poils, de retirer les tiques dès qu’elles sont détectées et de consulter un vétérinaire si des symptômes inhabituels (fatigue, perte d’appétit, boiterie) se manifestent. Les produits antiparasitaires et les colliers répulsifs aident aussi à les protéger.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

Santé Publique France. Borréliose de lyme.

Janvier 2025.

2

Santé Publique France. Maladies vectorielles à tique : bien se protéger pendant la saison d’activité des tiques.

Aout 2024.

3

ameli.fr. Morsure de tique et prévention de la maladie de Lyme : que faire ?

Mars 2025