La migraine est l’une des maladies neurologiques les plus courantes qui peut retentir fortement sur la qualité de vie. En France, environ 8 millions de personnes sont concernées, soit 12% de la population adulte. Les femmes sont 3 fois plus touchées que les hommes. Pour traiter une crise migraineuse, on peut faire appel à des médicaments validés par les recommandations de l’HAS (Haute Autorité de Santé) mais il n’est pas toujours évident de trouver le bon médicament pour les soulager. Depuis quelque temps, le CBD, ou cannabidiol, fait parler de lui comme possible traitement de la crise de migraine. Il ne faut cependant pas le confondre avec le cannabis thérapeutique, dont la prescription est pour le moment au stade expérimental en France. Décortiquons la migraine d’une part, le cannabidiol d’autre part, et voyons en quoi l’utilisation du CBD peut aider dans la migraine.
Causes
La migraine est une maladie complexe pour laquelle une part génétique certaine est démontrée. En effet, une douzaine de gènes de susceptibilité à la migraine sont identifiés.
Parmi ces gènes, certains codent pour des protéines qui interviennent dans la structure de certaines molécules participant à la communication entre les neurones. On sait par exemple que le neuropeptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) a un rôle crucial dans la crise de migraine en lien avec son rôle de messager de la douleur (1).
Facteurs déclenchants
Certains facteurs sont connus pour favoriser la survenue des crises migraineuses : un sommeil irrégulier, certains aliments, l’alcool, le stress, des médicaments, le décalage horaire... Chez la femme, les fluctuations hormonales représentent également un motif de survenue de crise.
Ces facteurs sont propres à chaque personne et parfois, aucun n’est retrouvé.
Mécanismes de la crise migraineuse
Les mécanismes de la migraine sont complexes et ne sont pas encore tous élucidés. Cependant, depuis une quinzaine d’années, la recherche a permis de mieux comprendre l’origine des douleurs migraineuses (2). Pour faire court, la crise migraineuse est due à un phénomène neurovasculaire qui déclenche une sorte « d'orage » cérébral et engendre des maux de tête.
Plus concrètement, il s’agit d’une dilatation et d’une inflammation des vaisseaux cérébraux déclenchée par une stimulation nerveuse inappropriée. Elle met en jeu le système trigémino-vasculaire. Les vaisseaux concernés sont essentiellement les artères des méninges, ces dernières étant les membranes qui enveloppent et protègent la surface du cerveau.
La migraine présente la particularité d’être une maladie hétérogène, c’est-à-dire que le type, la fréquence, la durée et l’intensité des crises sont très variables d’une personne à l’autre, mais également chez une même personne.
Ce qui est clair aujourd’hui, c’est que la médecine ne sait pas guérir la maladie migraineuse. À défaut, les chercheurs et professionnels de santé ont cherché à soulager l’intensité de la douleur des crises migraineuses, leur durée et la fréquence de leur survenue.
La migraine correspond à des maux de tête pénibles, dont l’intensité est qualifiée de modérée à sévère. D’apparition progressive, une crise peut durer de quelques heures à quelques jours.
La douleur se situe le plus souvent d’un seul côté du crâne avec une sensation de battement dans la tête.
Ces céphalées (maux de tête) peuvent s’accompagner de signes digestifs comme des nausées (40% des patients), voire des vomissements (10% des cas). Deux autres signes fréquents d’accompagnement sont une gêne à la lumière (photophobie) et / ou une intolérance au bruit (phonophobie) qui conduisent la personne à se mettre au calme dans une pièce obscure.
Enfin, moins souvent, une crise peut être accompagnée ou précédée par des troubles neurologiques transitoires : c’est ce que l’on appelle l’aura (troubles visuels, sensitifs, langagiers, troubles de l’équilibre, vertiges…).
Les thérapeutiques médicamenteuses reposent essentiellement sur le traitement antalgique de la crise pour soulager la douleur. Lorsque les crises migraineuses sont récurrentes et invalidantes (20 à 25 % des cas), y compris en évitant les facteurs déclenchants, une indication de traitement de fond peut être posée pour diminuer la fréquence des crises. À ce jour, en France, un seul médicament spécifique a reçu une autorisation dans ce cadre.
La confusion cannabis et cannabidiol
Les composés cannabinoïdes représentent l’ensemble des substances actives présentes dans la plante de cannabis. Il en existe plusieurs centaines au total. Les plus connues sont le THC (tétrahydrocannabinol), les flavonoïdes, les terpènes et le CBD (cannabidiol). Tous ces composants peuvent agir en synergie et on ne connaît pas encore les combinaisons les plus efficaces ni les plus dénuées d’effets secondaires.
Le CBD représente donc un type de cannabinoïde. Un amalgame est souvent commis entre le terme cannabis et le nom cannabidiol, ce qui confère à ce dernier une réputation erronée.
Le CBD possède deseffets relaxants et sédatifs, mais n’est pas une substance psychoactive (contrairement au THC) et il n’a pas de potentiel addictif connu. D’un point de vue réglementaire, le cannabidiol n’est pas classé comme stupéfiant.
L’huile de CBD est élaborée en mélangeant deux composants :
une huile dite « support » (huile d’Olive, de Coco ou de Chanvre) ;
un principe actif, le cannabidiol (CBD), dont la teneur est le plus souvent exprimée en pourcentage.
La réglementation actuelle tolère des traces de THC (tétrahydrocannabinol), avec une teneur maximum de 0,3 %.
Au-delà de la concentration en CBD, une autre caractéristique définit la composition de l’huile : à large spectre (ou broad spectrum) ou à spectre complet (ou full spectrum). La qualification large ou complète s’explique par la présence en proportions variables d’autres éléments actifs du Chanvre (en moindre quantité que le CBD). Cela introduit une autre notion : « l’effet entourage ». Ce dernier signifie que la présence d’autres composés de la plante (en dehors du THC bien sûr…) permet une synergie et potentialise l’efficacité du CBD. Plus le spectre est complet, plus il y a de composants complémentaires du CBD et plus l’effet d’entourage est élevé.
Il existe de nombreux types d’huiles de CBD. Pour bien la choisir, il convient de s’intéresser à certains critères qui influencent la qualité du produit, comme la composition et le mode de fabrication
Nous avons souhaité vous proposer une huile à 12% de CBD possédant un spectre large avec effet d'entourage. L'objectif : profiter d'une synergie de tous les actifs du Chanvre sans le THC. Agissant en synergie, ils optimisent les bienfaits du produit pour une action efficace et un effet optimal dans la durée. Cette huile 12% CBD est ainsi idéale pour un effet de bien-être général et pour aider à lutter contre les maux du quotidien.
Le système endocannabinoïde
Le système endocannabinoïde (CB) se définit comme un ensemble de récepteurs sensibles aux cannabinoïdes. Ces derniers sontnaturellement présents dans l’organisme (endocannabinoïdes) mais peuvent également être apportés par l’extérieur (phytocannabinoïdes ou cannabinoïdes végétaux).
Ce système endocannabinoïde contribue à réguler des fonctions biologiques essentielles telles que le sommeil, l’appétit, l’humeur, le stress, et il est aussi impliqué dans les mécanismes douloureux.
Ces récepteurs, largement répandus dans le système nerveux, captent les molécules cannabinoïdes et déclenchent un message chimique permettant d’aboutir à leur action.
Il en existe 2 types : CB1 et CB2. Les circuits de la douleur concernerait plutôt les premiers, et pourraient intervenir dans le traitement des signaux douloureux (3).
Parmi les hypothèses solides qui concernent les mécanismes de la migraine figure celle d’un déficit clinique en endocannabinoïdes (autrement dit, fabriqués par l’organisme lui-même) (4). Aussi, le CBD, du fait de sa composition chimiquement proche, pourrait agir en substitution sur les circuits de la douleur par le biais de ces récepteurs.
Cannabis et migraine
Les études scientifiques qui ont été réalisées ces dernières années ont tenté de savoir si l’association THC et CBD pouvait soulager les crises migraineuses.
Une revue récente de la littérature sur l’utilisation du cannabis pour soulager les douleurs migraineuses a été publiée en août 2021 (5). Cette analyse présente des données encourageantes sur les effets thérapeutiques du cannabis médical pour le soulagement des migraines.
Cependant, en France, la réglementation interdit son usage légal. Une expérimentation est en cours jusqu’en 2023, sous la coupe de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Selon les résultats, la réflexion portera probablement sur des indications très encadrées.
CBD et migraine
À ce jour, il n’existe pas de preuve scientifique, c’est-à-dire d’études précises, bien documentées et ayant inclus suffisamment de patients, pour pouvoir affirmer que le CBD soulage efficacement la crise de migraine.
Néanmoins, cela ne veut pas dire que le CBD n’est pas efficace. De nombreuses personnes relatent qu’elles se sentent soulagées ou que leurs crises sont plus espacées grâce à la prise de CBD.
L’utilisation du CBD dans la migraine reste donc une piste sérieuse qui va demander la poursuite des explorations pour comprendre davantage ses mécanismes d’action. Le CBD est pressenti pour agir sur de nombreuses cibles biologiques dans l’organisme avec une possible action anti-inflammatoire, antalgique, anxiolytique, sur le système vasculaire… autant de particularités qui peuvent concerner la migraine.
La première étape est de repérer les facteurs éventuels qui les déclenchent et, lorsque cela est possible, de les éviter.
Certaines huiles essentielles sont décrites par certains patients comme efficaces sur leur douleur migraineuse.
Ensuite, certaines techniques ont montré leur efficacité, entre autres parce qu’elles ont en commun de permettre une meilleure gestion du stress et de la douleur. C’est le cas de la relaxation, la sophrologie et la thérapie cognitive-comportementale.
Par ailleurs, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a établi une liste de pathologies pour lesquelles l’acupuncture s’est révélée une aide crédible : la migraine en fait partie. Il convient de consulter un professionnel formé à cette approche.
Les autres approches non-pharmacologiques (homéopathie, ostéopathie) n’ont pas apporté un niveau de preuve suffisant de leur efficacité et de leur intérêt dans le traitement de la migraine.
1
Role of CGRP in Migraine. Handb Exp Pharmacol.
Edvinsson L.
2
Migraine ⋅ Inserm, La science pour la santé [Internet]. Inserm. Disponible sur: https://www.inserm.fr/dossier/migraine/
3
The endocannabinoid system and migraine. Exp Neurol.
Greco R, Gasperi V, Maccarrone M, Tassorelli C.
4
Clinical Endocannabinoid Deficiency Reconsidered: Current Research Supports the Theory in Migraine, Fibromyalgia, Irritable Bowel, and Other Treatment-Resistant Syndromes. Cannabis Cannabinoid Res.
Russo EB.
5
Medical Cannabis, Headaches, and Migraines: A Review of the Current Literature. Cureus.
Poudel S, Quinonez J, Choudhari J, Au ZT, Paesani S, Thiess AK, et al.
Comment utiliser le CBD pour soulager la migraine ?
Dans le cadre d’une utilisation de l’huile de CBD 12% pour soulager les maux de tête, il est recommandé de verser 1 ou 2 gouttes sous la langue, puis d’attendre quelques minutes pour que la salive se mêle bien au produit.
La voie sub-linguale se prête bien à une absorption et donc une action rapide pour soulager les symptômes douloureux. En effet, de nombreux vaisseaux se trouvent concentrés sous la langue, permettant une diffusion rapide du produit vers la circulation sanguine.
L’effet se fait généralement sentir au bout de 5 à 20 minutes. Il est important de noter les informations, sur le délai de soulagement de la douleur et à quelle dose, pour évaluer l’efficacité et adapter ensuite la posologie.
Même si ce n’est pas un stupéfiant et qu’il est en vente libre, plusieurs principes de précautions doivent s’appliquer pour la consommation de CBD en automédication :
● Demander l’avis de son médecin.
● Éviter les interactions médicamenteuses. En effet, les dosages de produits à base de CBD ne sont pas standardisés et certains d’entre eux peuvent entrer en interaction avec d’autres médicaments, annuler leurs effets ou ralentir leur élimination.
● Prendre la plus petite dose possible et augmenter progressivement si cela se révèle insuffisant.