Les adeptes des huiles essentielles sont en général tournés vers le respect de la nature et l’utilisation de produits qui la respecte. L’univers des produits ménagers pour l’entretien de la maison recèle des dérivés non seulement polluants pour l’environnement mais dont l’impact sur la santé est une réelle préoccupation. Les huiles essentielles offrent une alternative efficace et dénuée d’effets toxiques. Les utiliser au quotidien est un gage de bien-être, de santé et une source de vitalité.
La qualité de l’air est une préoccupation majeure de santé publique. Les polluants atmosphériques sont nombreux à l’extérieur et peut-être encore plus à l’intérieur des habitations. Et comme l’appareil respiratoire est l’interface la plus fragile de l’organisme, les asthmatiques, les allergiques et les sujets qui présentent des infections bronchopulmonaires chroniques sont particulièrement sensibles à toutes les particules et molécules transportées par les courants d’air.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que l’air intérieur est anormalement chargé de COV (composés organiques volatils) comme le benzène (tabac, vapeur d’essence), le toluène, l’acétaldéhyde et le formaldéhyde (bois pressé, panneaux de particules ou de fibre, colle, adhésif, fumée de tabac), le naphtalène (présent dans les colorants, les produits pharmaceutiques, insectifuge comme l’antimite). Avérés ou fortement suspectés, nombre de ces COV favoriseraient les maux de tête, les fausses couches, les troubles neurologiques et endocriniens ainsi que certains cancers. Les huiles essentielles n’ont pas de capacités dépolluantes mais certaines plantes sont très utiles sur ce sujet. Tout en agrémentant la décoration, elles concourent à l’amélioration de la qualité de l’air (Cf encadré).
REMARQUE : il est important de souligner que les molécules aromatiques volatiles naturelles synthétisées par les végétaux n’entrent pas dans le cadre de ces COV d’origine synthétique et pétrochimique.
Des études montrent d’ailleurs que les personnes qui vivent à l’orée d’une forêt ont une meilleure immunité que les autres. Les COVNV (les composés organiques volatiles d’origine naturelle et végétale) qui flottent dans ces atmosphères boisées semblent donc être d’excellents atouts santé. La diffusion atmosphérique est vivement recommandée pour tout le monde. En ce qui concerne les sujets asthmatiques ou allergiques, il conviendra de prendre la précaution de ne pas diffuser en leur présence, et de privilégier des huiles essentielles dépourvues d’impact respiratoire irritant ou même trop puissant comme : toutes les huiles essentielles qui contiennent du cinéole (Eucalyptus radié et globulus, Ravintsare, Saro, Niaouli, Romarin et Myrte à cinéole), privilégiez Lavande fine, Géranium bourbon, Katafray, les Agrumes, les Pins et les Sapins, Angélique ou encore Litsée citronnée.
Certains sujets peuvent être particulièrement sensibles à la présence de molécules irritantes dans l’atmosphère et développent des infections des voies ORL supérieures d’une manière plus ou moins permanentes à leur contact. Sinusites, rhinites chroniques sous entendent que les fosses nasales font l’objet d’un niveau inflammatoire permanent et d’un encombrement par des mucus. Les huiles essentielles utilisées localement sur les sinus peuvent apporter un soutien décongestionnant, apaisant et même antihistaminique. L’huile essentielle d’Eucalyptus mentholé et celui de Camomille allemande par exemple ont des propriétés complémentaires intéressantes. Cet eucalyptus est un puissant mucolytique qui décongestionnera les sinus et, la camomille allemande, une remarquable anti-inflammatoire et antiallergique. Dans le creux de la main, 2 gouttes de chaque diluées avec 6 gouttes d’huile végétale de noyau d’abricot à faire pénétrer sur les sinus encombrés en prenant garde de ne pas en mettre dans les yeux. A répéter selon les besoin jusqu’à 6 fois par jour.
La Nasa a sélectionné à ce jour plus de 100 plantes ayant des propriétés dépolluantes pour filtrer l’air des stations spatiales, comme par exemple la plante araignée, la fougère de Boston, le ficus, le spatifilium, le pothos, le philodendron, le dracaena, le cyclamen... Ces propriétés reposent sur le principe que la plante, pour son métabolisme, capte certains polluants comme l’ammoniac, le toluène, les benzènes et d’autres COV. Elles purifient donc progressivement l’atmosphère, mais leur rendement est cependant limité. Il reste important de limiter les sources, de ventiler et d’aérer régulièrement l’habitat. N’oublions pas qu’il est déconseillé de mettre des végétaux dans les chambres à coucher ; la nuit, la photosynthèse s’arrête, les plantes relarguent du gaz carbonique et absorbent l’oxygène tout en restituant de l’humidité. Ce n’est donc pas l’idéal pour la respiration du dormeur.
Face aux incertitudes et aux messages contradictoires des experts en toxicologie environnementale, et par principe de précaution et de prévention, il semble utile de réduire les sources de polluants et de boycotter certains produits supposés toxiques pour les voies respiratoires. Les outils écologiques et efficaces pour l’entretien de la maison restent les grands classiques :
aérer 10 minutes par jour sa maison
éviter de bricoler à l’intérieur
s’orienter vers des produits d’entretien naturels : le vinaigre blanc et le jus de citron (bouillant, c’est encore plus radical sur le calcaire) pour détartrer et assainir les surfaces. Lesavon noir ou les paillettes de savon de Marseille constituent les tensioactifs efficaces et 100 % végétal pour le linge ou le nettoyage des surfaces.
Comme alternative pratique pour la réalisation de « dégraissants maison », on se tournera vers l’utilisation d’un liquide vaisselle concentré écologique déjà préparé. Le bicarbonate de soude peut être rajouté pour augmenter l’efficacité du détachage ou du nettoyage (ne pas l’utiliser pour la laine, la soie ou les objets en aluminium). Sur les dépôts de graisse rebelles (poêle, hotte, plaque de cuisson) ou de calcaire, il est efficace de le déposer pur et de rajouter un peu de jus de citron ou de vinaigre blanc. Il se forme une mousse effervescente qui solubilise les dépôts. Lescristaux de soude sont à l’image du bicarbonate de soude en plus concentrés, plus détergents et agressifs.
Les huiles essentielles constituent des compléments de choix pour apporter des fragrances agréables, mais surtout pour assainir d’un point de vue microbiologique. Toutes les essences de Pins, le Ravintsare, le Cajeput, l’Eucalyptus radié créeront des atmosphères fraîches, revigorantes et stimulantes respiratoires. Le Citron, la Litsée citronnée et la Bergamote seront des assainissantes plus douces, fruitées et apaisantes. Le Clou de Girofle et la Cannelle de Chine offrent des fragrances désodorisantes qui rehaussent le parfum global des synergies et présentent des propriétés exceptionnelles pour lutter contre les bactéries, les virus, les moisissures et les acariens. L’huile essentielle de Litsée citronnée est particulièrement recommandée pour éliminer acariens, champignons et moisissures. Son utilisation dans la salle de bain évitera aux mycoses des ongles de se propager entre les membres de la famille . L’aération des chambres à coucher, la lessive des draps à 60° avec une solution de rinçage composé d’un verre de vinaigre blanc et de 30 gouttes de Litsée citronnée permettra d’assainir et de rafraîchir efficacement le linge de lit.
Le moment de la lessive est tout à fait favorable à l’utilisation des huiles essentielles. On privilégie alors les huiles essentielles aux fragrances fruités, citronnées et fraîches mais qui apportent une efficacité assainissante sur d’éventuels microbes comme des acariens, des champignons ou bien encore des poux ou autres parasites comme celui de la gale. On veillera également à choisir les huiles essentielles les plus économiques pour ne pas trop délester le porte-monnaie. Pour cela Litsée citronnée, Basilic tropical, avec Clou de Girofle constituent une synergie adéquate. Les mélanger à parts égales dans un petit flacon vide et utiliser cette synergie dans le compartiment de l’adoucissant. Y déposer une vingtaine de gouttes et rajouter un demi verre de vinaigre blanc, utiliser la lessive habituelle. Ce geste diminue les risques d’allergie qui sont fréquentes avec les adoucissants, et d’autre part garantit l’éviction de tous les microbes, assainit les fibres textiles et laisse un parfum agréable et unique.
Praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, Aude Maillard a une approche très complète des huiles essentielles, à la fois scientifique et énergétique. C’est aussi et avant tout une passionnée des huiles essentielles avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées : pour davantage d’informations, connectez-vous sur www.aude-maillard.fr