Spondylarthrite ankylosante : éclairages sur ce trouble inflammatoire

La spondylarthrite ankylosante est un trouble inflammatoire chronique qui touche principalement la colonne vertébrale et le bassin. Elle se manifeste par des douleurs, une raideur progressive, et peut évoluer vers une perte de souplesse articulaire. Bien que souvent méconnue, cette atteinte du squelette axial fait l’objet de nombreuses études scientifiques. Cet article a pour but d’expliquer, de manière neutre et accessible, les mécanismes en jeu, les facteurs qui pourraient favoriser son apparition, ainsi que les symptômes couramment rapportés.

Par La rédaction Aroma-Zone
Publié le 14/07/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?

La spondylarthrite ankylosante est un trouble inflammatoire chronique qui appartient au groupe des spondyloarthrites, un ensemble de troubles touchant principalement le rachis, les articulations sacro-iliaques et, parfois, d’autres articulations périphériques. Elle se caractérise par une inflammation persistante des enthèses, les zones où les tendons et les ligaments s’insèrent sur l’os. L’un des éléments marquants de ce trouble est l’atteinte progressive de la colonne vertébrale, qui peut conduire à une fusion des vertèbres dans les cas les plus avancés. Ce phénomène est appelé « ankylose ». Il peut entraîner une diminution de la souplesse et une posture voûtée. Cette atteinte inflammatoire est considérée comme d’origine auto-inflammatoire : le système immunitaire, sans infection ni agent extérieur, semble s’activer de manière persistante contre certains tissus articulaires. Le rôle du système immunitaire inné est particulièrement évoqué, avec une activation de certaines cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-α et l’IL-17.

Quelles peuvent-être les causes ?

Comme de nombreux troubles à composante inflammatoire, les causes précises de la spondylarthrite ankylosante ne sont pas entièrement élucidées. Plusieurs facteurs semblent cependant contribuer à sa survenue. Ces facteurs peuvent être environnementaux, génétiques ou liés au mode de vie.

Causes environnementales

Certaines études suggèrent que des agents environnementaux pourraient jouer un rôle dans le déclenchement du processus inflammatoire. Par exemple, une dysbiose du microbiote intestinal a été fréquemment observée chez les personnes concernées, ce qui pourrait influencer l’immunité locale et systémique. L’exposition à certaines infections intestinales, bien que non directement responsable, pourrait aussi agir comme facteur déclencheur dans un terrain prédisposé.

Causes génétiques ou terrain personnel

Le facteur génétique est particulièrement étudié dans le cadre de la spondylarthrite ankylosante. Il a été observé qu’une forte proportion de personnes concernées présentent un marqueur génétique appelé HLA-B27. Ce gène, présent chez environ 6 à 8 % de la population générale, est retrouvé chez 90 à 95 % des individus atteints, en particulier dans les populations d’origine européenne. Cependant, sa présence seule ne suffit pas à provoquer le trouble, ce qui souligne l’importance de facteurs complémentaires.

Causes liées au mode de vie et facteurs déclenchants

Certains éléments du mode de vie pourraient moduler l’expression ou l’évolution du trouble. Un stress chronique, un sommeil de mauvaise qualité ou encore une activité physique insuffisante peuvent influencer le système immunitaire et la réponse inflammatoire de manière indirecte. Bien que ces facteurs ne soient pas des causes à proprement parler, leur rôle potentiel dans l’amplification ou l’entretien des symptômes fait l’objet de recherches.

Quels sont les symptômes associés ?

La spondylarthrite ankylosante se manifeste de façon progressive, avec des signes pouvant varier d’une personne à l’autre :

  • Douleurs lombaires chroniques : elles apparaissent souvent la nuit ou au réveil, et peuvent être soulagées par l’activité

  • Raideur matinale : une sensation de blocage ou de rigidité articulaire, en particulier au niveau du bas du dos, est souvent décrite

  • Fatigue persistante : une sensation de fatigue généralisée peut accompagner l’inflammation chronique

  • Douleurs au niveau des fesses : liées à l’inflammation des articulations sacro-iliaques, ces douleurs peuvent irradier dans les cuisses

  • Inflammation d’autres articulations : comme les hanches, les genoux ou les épaules dans certains cas

  • Atteintes extra-articulaires : dans certains cas, une inflammation des yeux (uvéite), des troubles cutanés ou digestifs peuvent être observés.

Ces manifestations reflètent une réponse inflammatoire active qui peut évoluer dans le temps, avec des phases d’accalmie et d’intensification.

Quelles recommandations ?

Seul un professionnel de santé peut établir un diagnostic précis. En présence de douleurs articulaires persistantes ou de raideur, il est essentiel de consulter un(e) médecin généraliste, un(e) rhumatologue ou tout autre professionnel habilité. Des examens d’imagerie et des analyses spécifiques peuvent être proposés pour affiner le diagnostic. Des solutions comme les anti-inflammatoires ou un accompagnement spécialisé peuvent être envisagées sous supervision médicale.

Comment prévenir la spondylarthrite ankylosante ?

Il n’existe pas de méthode de prévention spécifique validée par consensus. Toutefois, certains gestes du quotidien peuvent contribuer au bien-être articulaire global.

  1. Maintenir une activité physique régulière : adaptée à ses capacités, elle peut favoriser la mobilité et la souplesse

  2. Soigner la posture : limiter les positions prolongées et favoriser les étirements doux peut aider à préserver l’alignement articulaire

  3. Soutenir l’équilibre digestif : une alimentation variée et riche en fibres peut contribuer à un microbiote équilibré

  4. Éviter l’automédication : en cas de douleurs persistantes, il est préférable de consulter un professionnel

  5. Écouter les signaux du corps : noter les épisodes de raideur ou de douleur peut aider à mieux en parler lors des consultations.

Précautions d’usage

Ce contenu est fourni à titre purement informatif. Il ne remplace en aucun cas un avis médical individualisé ni une prise en charge professionnelle.

Le conseil de l’expert

Certaines personnes s’intéressent à l’approche alimentaire du Dr Seignalet, axée sur l’éviction de certains aliments pour limiter l’inflammation. Sans se substituer à un avis médical, s’informer sur les liens entre alimentation et confort articulaire peut être une piste à explorer en complément d’un suivi adapté.

En savoir plus

Comment débute une spondylarthrite ?

La spondylarthrite ankylosante débute souvent de manière insidieuse, avec des douleurs lombaires basses ressenties au repos, notamment la nuit ou au réveil. Ces signes peuvent être intermittents au départ, avant de s’intensifier progressivement.

Cette maladie est-elle fréquente ?

La spondylarthrite ankylosante touche environ 0,3 à 0,5 % de la population dans les pays occidentaux, avec une prédominance masculine. Elle débute généralement entre 20 et 30 ans.

Est-elle liée au stress ?

Le stress ne provoque pas directement la spondylarthrite ankylosante, mais il pourrait influencer l’intensité perçue de certains symptômes. Un équilibre psycho-émotionnel stable est souvent recherché dans l’accompagnement global.

L’encart expert

“En cas de douleurs articulaires persistantes, il peut être utile d’échanger avec son médecin sur l’opportunité de réaliser un bilan inflammatoire ou des examens d’imagerie. Certains professionnels de santé proposent aussi une recherche du marqueur HLA-B27, parfois associé à ce type de trouble. Chaque situation étant unique, c’est au corps médical de déterminer les analyses les plus pertinentes, et au naturopathe de vous accompagner par la suite en complément sur une hygiène de vie adaptée.”

Lou Dumas - Naturopathe

Bibliographie

1

Rudwaleit M. et al., "The Assessment of SpondyloArthritis international Society (ASAS) classification criteria for axial spondyloarthritis", Annals of the Rheumatic Diseases, 2009

2

Costello ME et al., "Intestinal microbiome in the pathogenesis of spondyloarthritis", Best Practice & Research Clinical Rheumatology, 2015

3

Inserm, "Spondylarthrite ankylosante : comprendre cette maladie inflammatoire", 2020

4

Vidal.fr, Fiche d'information sur la spondylarthrite ankylosante

5

Société Française de Rhumatologie (SFR), Dossiers d'information, 2023.