Roséole du bébé : reconnaître les signes

La roséole infantile, aussi appelée exanthème subit ou sixième maladie, touche essentiellement les jeunes enfants. Elle est causée par un virus courant, le virus herpès humain de type 6 (HHV-6), parfois remplacé par le HHV-7. La maladie commence souvent sans signe évident avant l’apparition d’une fièvre intense puis d’une éruption passagère. Chez la plupart des nourrissons, l’évolution reste simple et sans séquelle. Certaines formes, plus marquées, peuvent néanmoins s’accompagner de convulsions fébriles liées à la montée de température. Dans cet article, on vous décrit les signes à reconnaître.

Par Stéphanie Le Guillou
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la roséole ?

La roséole est une infection virale immunisante, c’est-à-dire qu’elle confère une protection durable après guérison. Elle est due au HHV-6, et plus rarement au HHV-7 (1,2). Elle survient principalement entre 6 mois et 3 ans, et plus de 9 enfants sur 10 l’ont déjà contractée avant 2 ans (1). Au-delà de 4 ans, les cas deviennent exceptionnels (1). La contamination s’effectue par les sécrétions respiratoires : toux, éternuements ou échanges rapprochés. Le virus circule donc facilement au sein de la famille ou en crèche, sans provoquer de grandes épidémies. La période d’incubation, c’est-à-dire le temps séparant la contamination des premiers signes, s’étend de 5 à 15 jours. L’enfant est contagieux quelques jours avant la fièvre et le demeure jusqu’à la disparition complète de l’éruption.

Quelles sont les causes de la roséole chez le bébé ?

Une infection par le virus herpès humain 6

Le HHV-6 est responsable de la majorité des cas. Ce virus, distinct de celui provoquant les boutons de fièvre, appartient à la même famille, mais cible uniquement les jeunes enfants. Il reste latent dans l’organisme après la première infection et ne se réactive qu’en cas d’immunodépression sévère.

Une infection par le virus herpès humain 7

Le HHV-7, plus rare, peut être à l’origine de formes similaires (1). Il coexiste parfois avec le HHV-6, ce qui explique certaines présentations inhabituelles.

Quels sont les symptômes associés ?

La roséole du bébé évolue habituellement en deux étapes successives.

Phase 1 : fièvre et altération de l'état général

Voici les principaux symptômes de cette phase : 

  • Apparition soudaine d’une fièvre pouvant atteindre40 °C, qui dure en moyenne trois à quatre jours

  • Irritabilité, perte d’appétit, fatigue, écoulement nasal ou troubles digestifs possibles.

Malgré la température, l’enfant conserve souvent un comportement globalement alerte.

Phase 2 : éruption cutanée

Vient ensuite la phase 2 :

  • Petites taches rosées (macules ou maculo-papules) de3 à 5 mm, débutant sur le tronc avant de gagner le cou, les bras et les jambes

  • Les taches s’effacent à la pression et ne démangent pas

  • Les muqueuses, comme la bouche ou les yeux, ne sont pas atteintes

  • L’éruption dure entre 12 et 36 heures, parfois jusqu’à quatre jours selon les enfants.

Lorsque la fièvre retombe, l’enfant se sent mieux et reprend rapidement son énergie.

Les complications possibles

Les convulsions fébriles concernent environ 10 à 15 % des cas (1). D’autres complications, plus rares, comme une méningite virale ou une hépatite, peuvent apparaître chez les enfants immunodéprimés (1,2).

Est-ce que la roséole est contagieuse ?

Sa contagiosité est considérée comme modérée. Elle débute quelques jours avant la fièvre et s’étend jusqu’à la disparition des boutons. La transmission s’effectue surtout par les sécrétions respiratoires. Le virus ne résiste pas longtemps dans l’air ambiant : la contamination nécessite donc un contact direct ou rapproché. En crèche ou à l’école, la fièvre précède souvent l’éruption, ce qui explique pourquoi plusieurs enfants peuvent être atteints à quelques jours d’intervalle. L’exclusion temporaire n’est justifiée que pendant la phase de fièvre élevée.

Quelles recommandations ?

En cas de suspicion de roséole, nous vous conseillons de consulter votre médecin traitant ou votre pédiatre. Le traitement médical de la roséole du bébé repose sur le soulagement des symptômes uniquement, puisque cette affection est d'origine virale. En parallèle d'éventuels traitements prescrits, il est conseillé de maintenir une hydratation régulière et de favoriser le repos. En cas de sécheresse ou de gêne cutanée, l’application d’un émollient doux peut être recommandée. Les bains tièdes sont permis et peuvent aider à apaiser l’enfant.

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Comment prévenir la roséole ?

Il n’existe aucun vaccin spécifique contre la roséole. La prévention repose sur des gestes simples d’hygiène :

  1. Se laver les mains fréquemment, notamment après s’être mouché, avoir aidé un enfant malade ou avant les repas, afin de limiter la transmission du virus par contact

  2. Aérer les pièces chaque jour, même quelques minutes, pour renouveler l’air et réduire la concentration de germes en suspension

  3. Éviter les contacts rapprochés avec des personnes enrhumées, toussant ou présentant de la fièvre, le virus se transmettant principalement par les gouttelettes respiratoires.

L’enfant peut retourner en collectivité dès que la fièvre a disparu. Après la maladie, il acquiert une immunité durable qui le protège des réinfections, sauf en cas d’immunodépression. À noter que chez la femme enceinte, la roséole ne présente aucun risque identifié pour le fœtus.

Précautions

La roséole du bébé reste bénigne, mais la fièvre du nourrisson doit être surveillée. Si elle persiste plus de cinq jours ou si l’enfant paraît abattu malgré la disparition des boutons, un avis médical est recommandé. Chez les bébés fragiles ou prématurés, la récupération peut être un peu plus lente ; un suivi pédiatrique aide à s’assurer du bon rétablissement.

Conseil de l’expert

Lors d’un épisode de roséole chez un bébé, la peau de l’enfant peut devenir temporairement plus sensible et légèrement sèche. Pour préserver son confort, il est utile d’appliquer une crème ou un baume émollient après le bain, afin de renforcer la barrière cutanée et de limiter les sensations de tiraillement. Les vêtements en coton léger aident également à éviter les irritations pendant la phase d’éruption. Ce soin simple complète la prise en charge de la fièvre et contribue au bien-être global du nourrisson.

En savoir plus

À quoi ressemble un début de roséole ?

Le début se résume à une fièvre soudaine et à un enfant grognon ou fatigué. Aucun bouton n’est visible à ce stade. L’éruption apparaît après quelques jours, puis disparaît en un à trois jours lorsque la fièvre tombe.

Comment savoir si mon bébé a la roséole ?

Une fièvre élevée suivie d’une éruption rosée sur le tronc au moment où la température chute évoque fortement la roséole. Ce scénario typique, sans démangeaisons ni atteinte des muqueuses, permet souvent au médecin de poser le diagnostic sans examen complémentaire.

Combien de temps dure la contagion ?

La période contagieuse s’étend deux à trois jours avant les symptômes jusqu’à la disparition complète des taches. En moyenne, la contagion dure une semaine. Après guérison de la roséole, le bébé est protégé durablement sauf cas particuliers.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

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