Le soleil, source essentielle de vie, émet des rayonnements qui peuvent être néfastes pour la peau. Parmi les effets provoqués par les rayonnements solaires, comprenant les ultraviolets (UV) B et A, on peut citer les coups de soleil. Découvrez plus en détails ce phénomène et comment vous en protéger.
Pourquoi le soleil, indispensable à la vie, peut aussi être dangereux pour la peau ?
Le soleil libère une variété de rayonnements électromagnétiques qui sont filtrés par l'atmosphère terrestre. Lorsque ces rayonnements atteignent la surface de la planète, ils jouent un rôle crucial dans la mise en place et le développement de la vie. Le spectre solaire au niveau du sol englobe les ultraviolets (UV) B (290-320 nm) et les UVA (320-400 nm), la lumière visible ainsi que les infrarouges (IR). Les UV activent des molécules appelées chromophores présentes dans la peau, susceptibles de subir des modifications, déclenchant ainsi une série de réactions photochimiques avec d'importantes implications biologiques et cliniques.
Les effets peuvent être de deux types : aigus, se manifestant rapidement et de manière temporaire, tels que les coups de soleil et la production de vitamine D, ou chroniques, se développant progressivement sur une longue période, comme le photovieillissement résultant d'une exposition prolongée sur de nombreuses années. Bien que le soleil soit essentiel à la vie, sa puissance potentiellement destructive nécessite que l'homme apprenne à la maîtriser et à protéger sa peau contre ses effets néfastes.
Surexposition au soleil : quels risques pour la peau ?
En cas de surexposition au soleil, plusieurs phénomènes peuvent survenir. Voici quelques phénomènes dits retardés possibles :
Coup de soleil : le coup de soleil, également connu sous le nom d'érythème actinique, se manifeste par une rougeur plus ou moins intense de la peau, apparaissant quelques heures après une exposition à la lumière naturelle, telle que celle du soleil, ou à une lumière artificielle. Cet érythème est principalement causé par les rayons UVB. Notons qu'une dose d'UVA 1000 fois supérieure est nécessaire pour provoquer un érythème d'intensité similaire. Il semble être lié à une agression des cellules épidermiques, entraînant la libération de médiateurs de l'inflammation.
La pigmentation retardée : la pigmentation retardée, quant à elle, débute de 2 à 3 jours après l'exposition et atteint son pic après 3 semaines. Il s'agit d'une véritable synthèse de mélanine, stimulant l'ensemble des processus du système pigmentaire. Son spectre d'action se superpose grossièrement à celui de l'érythème. Le rôle de la pigmentation dans la protection naturelle contre les effets du soleil est évident, et le bronzage semble augmenter cette protection d'un facteur de 10.
L’hyperplasie épidermique : se caractérise par une exacerbation mitotique des kératinocytes, conduisant finalement à un épaississement de la couche cornée. Cette réaction est responsable de l'aggravation de certaines affections cutanées, comme l'acné. Il est à noter que le soleil peut avoir des effets néfastes sur les personnes souffrant d'acné.
L'action du soleil sur la peau est cumulative, et l'apparition des effets chroniques dépend de deux facteurs : la dose totale de photons reçue et la qualité de la photoprotection naturelle de l'individu. Voici un autre effet possible à long terme :
L’héliodermie, ou vieillissement cutané induit par le soleil : se divise en deux phénomènes distincts : le vieillissement intrinsèque lié au temps, de nature chronobiologique, et le photovieillissement résultant de l'exposition au soleil. Ce dernier est également appelé héliodermie. Le photovieillissement se manifeste au niveau des zones souvent exposées au soleil, telles que le visage, le dos des mains, les avant-bras et le décolleté. Généralement, les personnes à peau claire (phototypes I et II) sont plus touchées. Il résulte des effets cumulés et synergiques des UVB, des UVA et des IR sur les cellules épidermiques et dermiques. Les premières manifestations de l'exposition solaire chronique comprennent des taches pigmentées, des rides et des télangiectasies. La peau devient ensuite épaissie, jaunâtre, plus sèche, les rides se creusent, et une pigmentation irrégulière apparaît, associant des tâches hyper- et hypigmentées, des éphélides et des lentigos actiniques. Enfin, des kératoses actiniques et des carcinomes peuvent apparaître sur la peau exposée au soleil de manière chronique. Plusieurs aspects cliniques peuvent être observés, tels que la nuque rhomboïdale chez les agriculteurs et les jardiniers, une peau épaisse et jaunâtre avec des orifices folliculaires dilatés (peau citréine de Milian), l'érythrosis interfollicularis colli sur les côtés du cou, et l'élastoïdose à kystes et à comédons de Favre et Racouchot avec des papules jaunâtres, des kystes et des comédons sur les régions temporales et nasales, parfois associés à une hypertrichose.
Combien de temps dure un coup de soleil ?
La durée du coup de soleil dépend du stade de brûlure de la peau :
Brûlure du premier degré : l'exposition au soleil provoque une rougeur de la peau, sans formation de cloques, apparaissant entre la 6ème et la 24ème heure après l'exposition. Cette rougeur résulte de la vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels. En exerçant une pression, la rougeur s'estompe. Des démangeaisons d'origine nerveuse peuvent être présentes pendant quelques jours. Un coup de soleil sans cloques guérit généralement en une semaine, sans laisser de pigmentation (ou avec une légère pigmentation transitoire) ni de cicatrice. En cas d'intensité accrue, la peau peut peler.
Brûlure du deuxième degré superficiel : l'exposition solaire entraîne la formation immédiate ou dans les heures qui suivent de cloques (ou phlyctènes). Ces cloques renferment un liquide transparent et sont entourées d'une zone de peau rouge. La rougeur est douloureuse et s'estompe lorsqu'on exerce une pression avec le doigt. La brûlure du deuxième degré superficiel avec cloques guérit spontanément en deux semaines sans laisser de séquelles majeures. Cependant, elle peut occasionner des taches sombres qui persistent un certain temps.
Brûlure du deuxième degré profond : cette brûlure est plus sévère et génère des cloques dont le plancher est pâle, signe de la destruction des vaisseaux sanguins cutanés. La douleur est réduite car les terminaisons nerveuses ont été endommagées. La guérison est plus lente, prenant environ un mois, et des cicatrices peuvent subsister.
Comment choisir sa protection solaire ?
Il existe deux catégories de produits de protection solaire (PPS) :
Les filtres chimiques : ces substances synthétiques agissent en absorbant sélectivement les photons en fonction de leur longueur d'onde.
Les poudres minérales : elles réfléchissent et diffractent le rayonnement indépendamment de la longueur d'onde. La principale mesure d'efficacité pour un PPS est son facteur de protection solaire (FPS), mais il doit également couvrir un large spectre dans les domaines UVA, UVB et infrarouge.
Le FPS est évalué par le rapport entre les doses d'UVB nécessaires pour provoquer une rougeur sur une zone non protégée par rapport à une zone protégée par le PPS. En d'autres termes, avec un indice FPS de 30, il faudrait une dose 30 fois plus importante d'UVB pour déclencher un coup de soleil. Les PPS sont classés en quatre niveaux de protection en fonction du FPS indiqué :
Photoprotection faible : FPS 6 ou 10
Photoprotection moyenne : FPS 15, 20 ou 25
Photoprotection élevée : FPS 30 ou 50
Photoprotection très élevée : FPS 50+.
Nos conseils pour s’exposer au soleil en toute sécurité :
Opter pour des expositions progressivement croissantes, surtout si la peau est plus claire.
Éviter l'exposition entre 11 et 15 heures, lorsque l'irradiation UVB est maximale.
Éviter la position immobile, comme celle typique du "bain de soleil".
Être attentif à la réflexion sur le sol (eau, sable, neige) et ne pas se fier à la fausse protection offerte par le ciel couvert ou le vent.
Ne pas négliger la protection des yeux avec une casquette et des lunettes.
Ne jamais s'exposer après l'application de produits parfumés ou la prise de médicaments photosensibilisants tels que les cyclines ou les rétinoïdes.
Appliquer régulièrement (toutes les 2 à 3 heures) un photoprotecteur performant. L'objectif n'est pas d'augmenter le temps total d'exposition ni de favoriser un bronzage intense, mais plutôt de permettre une exposition raisonnable avec un risque minimal.
Pour les enfants, une photoprotection rigoureuse est essentielle, car la dose de lumière reçue est significative à cette période, étant un moment critique pour l'induction des mélanomes. La protection devrait principalement être vestimentaire, complétée par l'utilisation d'antisolaires.
Éviter l'exposition directe au soleil avant l'âge de 3 ans.
Gipsy est diplômée de l’ESJ Paris. Après 10 ans d’expérience en presse généraliste et féminine, elle a décidé de s’orienter vers l’écriture de sujets santé et bien-être. Une certification de yin yoga en poche, elle marie désormais habilement la plume à son tapis de yoga. Son objectif va bien au-delà des simples mots. Son engagement est profond : aider les lecteurs à intégrer au quotidien de petites astuces qui les aident à prendre soin d'eux-mêmes et de leur environnement. Chaque mot est une invitation à adopter un mode de vie équilibré et épanouissant.
Article publié le 12 décembre 2023
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Peau et soleil
R Zerguine - Batna J. Med. Sci - asjp.cerist.dz
Comment le corps se protège naturellement du soleil ?
La photoprotection naturelle comporte plusieurs éléments :
La pilosité, qui contribue largement à prévenir les effets néfastes au niveau du cuir chevelu.
La couche cornée, qui agit comme une protection photoprotectrice grâce à divers mécanismes tels que la réflexion, la diffraction et l'absorption.
Les lipides de surface présents dans le sébum, capables d'absorber les rayons UVB.
La mélanine, produite par les mélanocytes et répartie dans les kératinocytes environnants, représente l'un des principaux mécanismes de protection. La mélanine absorbe la majeure partie des rayons UV qui ont franchi la couche cornée et capture les radicaux libres.
Les systèmes de réparation de l'ADN préviennent l'apparition de mutations induites par la lumière.
Les systèmes antioxydants endogènes, tels que la catalase, la superoxyde dismutase, la glutathion réductase, et les vitamines C et E, jouent un rôle crucial dans la prévention des effets secondaires du soleil.