Les huiles essentielles indispensables pour vos vacances au soleil


Apprivoiser le feu de l'été

La saison estivale est sous le signe du soleil, du rire, de la joie et de la vie. A ce moment de l’année, la nature entière vibre à son maximum de vitalité. Le principe de la médecine énergétique chinoise qui lui est associé est le feu. L’organisme a quelques fois du mal à supporter la chaleur et à calmer les échauffements des interfaces, qui sont les frontières et les barrières de protection par rapport à ce qui l’entoure. Les huiles essentielles aux propriétés négativantes seront particulièrement utiles pour maîtriser le feu de la peau, et les huiles essentielles à visée antiseptique intestinale sauront très bien calmer le jeu et ramener l’ordre au sein de la flore intestinale en effervescence.

En été, l’eau contrôle le feu

Se référer aux principes de la médecine chinoise permet de comprendre largement les souffrances du corps physique au fil des saisons. L’été correspond à la plénitude du principe yang, c’est-à-dire le pôle du masculin. C’est l’énergie du mouvement, de l’activité, de la lumière, de la chaleur, de l’extériorisation. Le corps et l’esprit sont dans les mêmes dispositions, à savoir se tourner vers l’extérieur, communiquer et partager. C’est l’heure des soirées à la belle étoile, des communions et des mariages, des spectacles et des feux d’artifice. L’émotion associée est le rire et la joie. Le règne végétal accomplit sa remise en mouvement, débutée au printemps. 

La nature s’épanouit en matière de couleur et de volume ; les odeurs, les fruits et les légumes abondent. Tout comme en hiver, où l’on va rechercher la chaleur au sein du foyer, de l’alimentation ou des boissons chaudes, on trouvera beaucoup plus de charmes à l’été dès lors que l’on saura trouver l’alliance du feu et de l’eau. Composer avec son contraire équilibre le corpsapaise l’esprit et nourrit le cœur d’émotions vraies : le clapotis d’une rivière ou d’un torrent au plein cœur de la journée, le coucher du soleil sur la mer, une nuit à la belle étoile. D’instinct, l’eau conduit à la fraîcheur et permet de mieux supporter la chaleur qui assomme et le soleil qui brûle.

Des interfaces en ébullition

Au sein de l’organisme, les barrières de protection ont besoin d’aide pour s’adapter au mieux à cette énergie yang. En hiver, c’est l’interface pulmonaire qui souffre le plus, agressée par les miasmes et le froid alors qu’en été, la peau et la lumière intestinale éprouvent parfois des difficultés à suivre le rythme. L’adaptation digestive aux épices, aux crudités, aux voyages n’est pas toujours évidente. Le symptôme le plus fréquent sera la survenue de diarrhées plus ou moins associées à des irritations intestinales. La diarrhée est le moyen instantané pour libérer le corps de ce qu’il identifie comme toxique. Un aliment avarié, une boisson trop froide, une bactérie pathogène mais aussi une contrariété ou encore un surplus d’informations comme lorsque l’on change de pays ou d’horizon (nouveaux paysages, nouvelles odeurs et saveurs, nouvelles langues…) qui sature le psychisme ? Le corps et l’esprit vont dans le sens d’une ouverture des vannes qui permettra la libération. 

La peau sera quant à elle directement agressée par les ultraviolets, les piqûres d’insectes en tous genres et aura besoin de filtres protecteurs, ainsi que d’actifs réparateurs et apaisants. Lorsque la peau est soumise aux ultraviolets, elle subit des altérations par les radicaux libres, ces molécules très instables qui vont capter ou donner un électron aux cellules les plus exposées, notamment celles de la peau et des yeux. D’une manière générale, les huiles essentielles ont toutes des propriétés eubiotiques, c’est-à-dire qu’elles favorisent et soutiennent tous les processus vitaux. Certaines mêmes ont des propriétés anti-oxydantes, comme le bois de rose, le clou de girofle (ne s’applique sur la peau que diluée à maximum 10 % dans un support huileux), ou encore le géranium rosat d’Egypte. Appliquées sur la peau, elles constituent d’excellents actifs réparateurs cellulaires qui préviennent le vieillissement caractérisé par l’apparition du relâchement tissulaire, de rides, mais aussi de taches hyperpigmentées.

Les huiles qui calment le feu de la peau

L’enveloppe cutanée est richement innervée et vascularisée ; c’est un émonctoire et aussi une barrière de protection (mécanique, immunitaire, thermique, chimique…) de l’organisme. Ses grandes fonctions la rendent ainsi sensible à de multiples facteurs. Elle est directement en liaison avec le cerveau par le système nerveux et réagit donc quasi instantanément aux manifestations émotionnelles. Elle évacue aussi bien les toxines physiques et psychiques. Le feu de la peau pourra ainsi, dans certains contextes, être un « signal d’alarme » et évoquer soit une réaction à des agresseurs type UV, frottements, insectes ou moustiques, ou plantes urticantes ou bien un encrassage métabolique, ou encore un feu émotionnel profond. Certaines huiles essentielles seront utiles pour calmer le symptôme et réparer en profondeur. En particulier celles qui ont la propriété d’apporter des charges négatives à l’environnement dans lequel elles se trouvent. On dit qu’elles sont négativantes. Huile essentielle de camomille romaine ou allemandelavande fine ou lavandin, ou encore eucalyptus citronné et hélichryse italienne sont ainsi de grandes anti-inflammatoires de la peau, qui seront utiles dès lors que l’interface cutanée est le siège de douleur, de rougeur et de chaleur, « dolor, calor, rubor » le trépied inflammatoire.

D’autre part, la nature faisant bien les choses, elle a pourvu une certaine camomille, à savoir l’allemande, de propriétés antiallergiques. Les propriétés de cette huile essentielle vont bien au-delà d’une activité apaisante. Elle exerce des effets antihistaminiques qui stoppent la cascade de réaction à l’origine de la libération de l’histamine, ce neurotransmetteur responsable du prurit, de la rougeur et parfois même de la douleur et du choc anaphylatique. Dans la synergie rescue dermato (voir les recettes de l'expert), l’huile essentielle de géranium d’Egypte viendra parfaire le côté calmant par ses propriétés antalgiquesanti-inflammatoires et ajoutera une dimension réparatrice par son astringence cutanée.

La flore dans tous ses états

L’interface digestive nous parle de nos capacités à « digérer » et à « assimiler » ce qui nous parvient du monde extérieur. La flore intestinale contribue largement à ces fonctions. Cette puissante barrière immunitaire participe à notre immunité générale et à la facilité avec laquelle nous pouvons discerner le « moi » du « non-moi ». La population bactérienne des intestins est propre à chaque individu. C’est en quelque sorte, pour lui, le reflet de sa manière de manger et de l’endroit où il vit, elle est adaptée à son environnement. Il est indispensable pour la santé globale de l’organisme de la soutenir, voire de la rétablir lorsqu’elle défaille. Un traitement aux huiles essentielles par voie interne n’apporte pas de levure ni de bactérie, mais par contre les actifs bioaromatiques dotés de propriétés bifidogènes qui permettent de maintenir l’intégrité de cette population microbienne. Les huiles essentielles ne vont ainsi pas induire de flore artificielle, mais vont selon les besoins et le potentiel de chaque individu, reconstituer un microbiote spécifiquement adapté.

Les huiles essentielles les plus efficaces en la matière sont d’une manière générale toutes les huiles essentielles à visée antibiotique (sarriette des montagnesclou de girofleorigan compactcannelle de Chine ou de Ceylan…) et aussi celles à propriétés digestives comme la menthe poivrée, l’estragon ou le basilic tropical, la coriandre, le curcuma, le … Une synergie bien pensée, retenant un panaché d’huiles essentielles soigneusement réparties, exterminera les mauvais Escherichia coli et tiendra en respect le candida albicans, ou les microorganismes pathogènes comme les salmonelles ou autre klebsiella.

Les recettes de l'expert

"Rescue intestinal de l’été"

Propriétés : antibiotique digestif, antispasmodique, tonique digestif.

Dans un flacon de 5 ml en verre teinté, muni d’un compte-gouttes, mélanger les huiles essentielles selon le nombre de gouttes indiqué, refermer avec le bouchon compte-gouttes, agiter. 

Mode d’emploi : en prévention, 2 gouttes à avaler avec un peu d’huile végétale sur une boulette de mie de pain, deux fois par jour. En curatif, 4 fois par jour si symptômes déclarés, pendant 6 jours. Le traitement préventif peut se prendre 3 semaines consécutives, puis arrêter. 

Indications : diarrhées infectieuses, déséquilibre de la flore intestinale. Pour les enfants de plus de 6 ans, réduire les doses de moitié et garder les mêmes durées de traitement.

Contre-indications : enfants de moins de 6 ans, femmes enceintes et allaitantes. 

Précautions d’emploi : les gouttes à avaler sont à diluer dans une huile végétale alimentaire et éventuellement aussi dans un peu de mie de pain, pour diminuer l’effet irritant des huiles essentielles.


Les recettes de l'expert

"Rescue dermato de l’été" pour toute la famille

Propriétés : anti-inflammatoire percutané, antiprurigineux, anti-histaminique, réparateur et cicatrisant

Pour la réalisation, il est conseillé d’avoir un récipient type mini mortier, une balance pour peser les 50 grammes de gel, un ustensile pour mélanger type mini pilon, ainsi qu’une seringue graduée pour mesurer l’huile végétale. Poser le mortier sur la balance, puis la tarer. Y déposer ensuite le macérât huileux de carotte que vous aurez prélevée à l’aide de la seringue. Rajouter les huiles essentielles selon le nombre de gouttes indiqué. Puis rajouter le gel d’aloe vera jusqu’à ce que la balance indique 50 grammes. Mélanger (hors de la balance) tant que la préparation n’affiche pas une couleur homogène, la couleur bleutée de la camomille allemande sert de repère. 

Mode d’emploi : appliquer sur les zones à traiter jusqu’à 6 fois par jour si besoin. En cas de prurit intense, déposer sur la zone enflammée deux à trois fois de suite à quelques minutes d’intervalle. Peut s’utiliser chez le nourrisson à partir de 6 mois.

Indications : inflammation de la peau quelle que soit son origine, bouton de moustique, prurit allergique, coup de soleil, brûlure, zone échauffée, ampoules du marcheur.

Précautions d’emploi : à conserver de préférence au frais, à utiliser dans les deux mois.

Calmer le feu du cœur

En médecine traditionnelle chinoise, tout excès émotionnel épuise l’organe et le viscère qui est le siège de l’émotion en question. En été, le trop plein de joie, de rire et d’excitation peut fatiguer le cœur. Les propriétés volatiles de certaines huiles essentielles vont tempérer ces excès et permettent aux tempéraments les plus sanguins de s’apaiser. Les huiles essentielles d’Ylang Ylang et de bois de Santal, qui sont des fragrances stimulantes et chaudes, aux vertus aphrodisiaques, sont toutes les deux réharmonisantes nerveuses. Elles calment les esprits, libèrent l’individu du feu émotionnel et des tensions cardiovasculaires, comme les palpitations, l’hypertension artérielle réactionnelle au stress. A utiliser en mélange ou à l’unité diluée à 10 ou 20 % dans une huile végétale, par respiration à l’intérieur des poignets, 4 à 6 fois par jour. Et, si besoin, déposer 2 gouttes de cette dilution sous la langue, 4 fois par jour, en cure d’une semaine ou ponctuellement à la demande.

L’expert : Aude Maillard, Docteur en Pharmacie, Aromathérapeute et Réflexologue

Praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, Aude Maillard a une approche très complète des huiles essentielles, à la fois scientifique et énergétique. C’est aussi et avant tout une passionnée des huiles essentielles avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées : pour davantage d’informations, connectez-vous sur www.aude-maillard.fr

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