Antihistaminique : pour qui, comment et pourquoi l’utiliser ?

Partir en vacances sans son antihistaminique peut vite transformer un moment de détente en véritable calvaire pour ceux qui souffrent d'allergies ou de démangeaisons chroniques. Si vous êtes concerné, vous avez sans doute déjà entendu parler des antihistaminiques, mais savez-vous ce qu'est l'histamine ? Cette molécule est au cœur des réactions allergiques et provoque les inconforts chez les personnes sensibles. Dans cet article, nous vous expliquons les mécanismes de l'allergie et vous proposons des solutions naturelles pour profiter de l'été sereinement.

Par Guillaume Renaud
Mis à jour le 14/08/2025Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que l'histamine ?

L'histamine est une molécule que l'on classe parmi les amines biogènes : c'est-à-dire qu'elle est naturellement produite par notre corps. Elle agit comme un messager chimique dans plusieurs processus physiologiques, notamment la régulation du sommeil et la digestion. Mais aussi lors des réactions inflammatoires ou allergiques.

Elle est principalement produite par certaines cellules de l'immunité, comme les mastocytes et les granulocytes basophiles, ainsi que par d'autres cellules situées au niveau de la muqueuse intestinale.

L'histamine a pour rôle de déclencher différentes réactions destinées à protéger l'organisme. On la retrouve principalement stockée dans les cellules de tissus comme la peau, le foie, l'estomac, le cerveau, les poumons ou encore le système digestif.

Parmi ses rôles, on compte notamment la vasodilatation, c'est-à-dire l'élargissement des vaisseaux sanguins, ce qui stimule l'afflux sanguin vers une zone lésée. Ce mécanisme favorise l'arrivée des cellules immunitaires sur le site de l'inflammation.

Elle joue également un rôle clé dans la régulation de la sécrétion d'acide gastrique par l'estomac.

Enfin, l'histamine est bien connue pour son implication dans les réactions allergiques. En cas d'allergie, l'organisme libère de l'histamine en excès de manière disproportionnée, ce qui entraîne les symptômes typiques et caractéristiques : démangeaisons intenses, rougeurs cutanées, gonflements localisés, éternuements répétés ou encore congestion nasale persistante.

Pour agir, l'histamine doit se fixer sur des récepteurs spécifiques situés à la surface de nos cellules. Ces récepteurs sont au nombre de quatre :

Récepteur H1 : ils sont impliqués dans les réactions allergiques situées au niveau de la peau et des muqueuses et des voies respiratoires.

Récepteur H2 : ils permettent de réguler la production d'acide gastrique.

Récepteurs H3 et H4 : ils sont impliqués dans les réactions immunitaires et la modulation neurologique.

Antihistaminique : tout comprendre sur la composition

Les antihistaminiques sont des médicaments disponibles en pharmacie. Certains antihistaminiques sont en vente libre et d'autres nécessitent une prescription médicale. Les molécules les plus connues sont la cétirizine, la desloratadine, la fexofénadine ou encore la loratadine, entre autres.

Ces molécules agissent en saturant les récepteurs de l'histamine présents sur nos cellules. On dit qu'elles sont compétitives : les molécules se fixent aux mêmes endroits, privant ainsi l'histamine de ses récepteurs et l'empêchant de déclencher une réaction de notre organisme.

Les antihistaminiques H1 : ils bloquent les récepteurs H1 et inhibent ainsi les réactions allergiques comme les démangeaisons, les gonflements (œdème), les rougeurs, les éternuements ou encore la congestion nasale. Ces molécules sont les plus couramment utilisées pour traiter les allergies respiratoires, cutanées ou oculaires.

Les antihistaminiques H2 : ils ciblent les récepteurs présents au niveau intestinal. Ils ralentissent la sécrétion d'acide gastrique, réduisant les brûlures et les reflux. Ces médicaments sont notamment utilisés pour traiter les ulcères gastriques et les reflux gastro-œsophagiens.

Malgré tous les bénéfices que retirent les patients de ce traitement, il est important de noter que ces molécules agissent uniquement sur les symptômes, mais ne s'attaquent pas à la cause de l'allergie. Dès l'arrêt du traitement, les récepteurs de l'histamine ne seront plus bloqués et l'histamine pourra de nouveau se fixer dessus : les symptômes reviendront alors.

On distingue deux générations d'antihistaminiques :

Première génération : ils traversent la barrière hématoencéphalique. C'est une barrière physiologique qui permet à notre organisme de contrôler les échanges entre le sang et le cerveau. Le fait que ces molécules franchissent la barrière hématoencéphalique entraîne comme effet secondaire de la somnolence, les récepteurs H1 du cerveau contrôlant les processus d'éveil.

Deuxième génération : ces molécules sont plus sélectives et ne parviennent pas à franchir la barrière hématoencéphalique. Elles ne génèrent donc pas de somnolence.

Ces médicaments se présentent sous différentes formes selon les indications : comprimés ou sirops pour la voie orale, crèmes ou gels pour la voie cutanée, sprays nasaux ou collyres pour les voies respiratoires et oculaires.

Il est également important d'adapter le choix de l'antihistaminique selon les besoins spécifiques du patient et sa tolérance, notamment en cas de traitement prolongé.

Quelle indication pour ces produits ?

Les antihistaminiques sont principalement prescrits pour soulager les symptômes des réactions allergiques et inflammatoires. Ils sont donc recommandés pour :

  • Les allergies respiratoires : comme la rhinite allergique qui provoque écoulement nasal, éternuements et congestion.

  • L'urticaire : caractérisée par des plaques rouges et des démangeaisons cutanées.

  • La conjonctivite allergique : qui entraîne rougeurs, larmoiements et démangeaisons oculaires.

D'autres indications existent comme les allergies alimentaires, médicamenteuses ou les réactions aux piqûres d'insectes. Il appartiendra à votre médecin ou professionnel de santé de vous conseiller selon votre situation.

Quels sont les bienfaits des antihistaminiques ?

Les antihistaminiques permettent une amélioration rapide des symptômes par leur mode d'action. Ils vont atténuer les démangeaisons, réduisent les inflammations et facilitent le confort au quotidien permettant ainsi aux patients de mieux vivre sereinement leurs activités quotidiennes et professionnelles.

Pour qui sont indiqués ces médicaments ?

Ces médicaments conviennent aux personnes souffrant d'allergies ponctuelles ou chroniques, qu'il s'agisse de rhinite allergique saisonnière, d'urticaire ou de réactions cutanées diverses sous réserve d'une utilisation adaptée et conforme aux recommandations médicales.

Certaines populations, comme les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes ou encore les personnes âgées ne doivent pas les utiliser sans le conseil d'un professionnel de santé.

Comment utiliser un antihistaminique ?

L'utilisation du médicament dépendra de sa forme. En général, ils sont pris par voie orale une fois par jour selon la posologie prescrite.

Les crèmes et gels sont à appliquer localement sur les zones irritées.

Par l’effet de somnolence des antihistaminiques de première génération, la prise se fera plutôt le soir et en aucun cas si vous devez prendre le volant ou utiliser des outils ou machines dangereuses.

Quelle routine adopter contre les allergies

Un traitement permet de soulager efficacement les symptômes, mais vous pouvez également adopter des habitudes de vie qui vous permettront de mieux vivre votre allergie au quotidien.

  1. Limitez l'exposition aux allergènes : le premier réflexe est d'éviter autant que possible le contact avec les substances responsables de vos allergies. Cela signifie, par exemple, éviter les promenades dans les zones à risque pendant les pics de pollens, mais également garder les portes et fenêtres fermées durant ces périodes.

  2. Lavez-vous avant de vous coucher : cela semble évident, mais le fait de se laver avant d'aller se coucher permet de retirer les spores et autres allergènes présents sur votre peau ou vos cheveux, limitant ainsi la continuité des symptômes durant la nuit.

  3. Gérez l'aération de vos pièces : lorsque l'on est allergique, il est important de renouveler l'air de son intérieur. Attention toutefois à ne pas ouvrir les fenêtres en période de vent afin d'éviter de contaminer votre intérieur avec des pollens et autres allergènes transportés par le vent.

  4. Nettoyez régulièrement : surtout en présence de tapis, moquettes, etc. Ce sont des nids à acariens qui, chez les personnes sensibles à la poussière ou aux acariens, peuvent déclencher des réactions allergiques.

  5. Adoptez une alimentation équilibrée : idéale pour soutenir le système immunitaire. Consommez des fruits et légumes frais riches en vitamines A et C principalement. Assurez-vous d'avoir un apport suffisant en minéraux et antioxydants.

  6. Consommez des oméga-3 et oméga-6 : l'équilibre entre oméga-3 et oméga-6 est nécessaire pour maintenir un terrain anti-inflammatoire. Vous pouvez ajouter à vos plats des huiles végétales comme le colza, le lin ou encore les noix. Nous recommandons généralement la consommation d'une portion de poisson gras 1 à 2 fois par semaine (Saumons, Sardines, etc.).

Quelles autres solutions naturelles pour le même effet ?

D'autres solutions naturelles peuvent soulager vos symptômes pendant les périodes à risque. On retrouve par exemple :

Nos recettes Aroma-Zone

Gélules confort allergies saisonnières

Ingrédients (avec balance)

Préparation

1

Remplissez les gélules taille 00 avec le MSM, à l'aide du gélulier.


Stockez vos gélules dans une boite hermétique à l’abri de la lumière et chaleur. TENIR LES GELULES HORS DE PORTEE DES ENFANTS.

Réservé à l'adulte.

Éviter de prendre du MSM pendant la grossesse ou l’allaitement, en cours de traitement de chimiothérapie ou en cas de troubles rénaux.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 1 mois.

Contre-indications / Précautions

Pour un diagnostic, il est recommandé de consulter un médecin. L'utilisation des huiles essentielles est contre-indiquée chez les jeunes enfants, ainsi que chez les femmes enceintes ou allaitantes. En cas d'application cutanée, réalisez un test de tolérance dans le pli du coude.

Certains antihistaminiques sont contre-indiqués pendant la grossesse, tandis que d'autres sont utilisés pour soulager les nausées des femmes enceintes. Il est impératif de faire le point avec votre sage-femme ou votre médecin avant de vous automédiquer.

Conseil de l'expert

Vous pouvez tester votre intolérance à l'histamine par une prise de sang. Mais vous pouvez également mettre en place des tests en limitant les aliments riches en histamine pendant 2 à 4 semaines. Si les symptômes s'améliorent, c'est le signe d'une sensibilité à l'histamine. Parmi ces aliments, on retrouve les Tomates, Épinards, Avocats, Aubergines, Fraises, Ananas, Kiwis ou encore le Chocolat, les Noisettes et les fromages affinés.

Si votre état s'améliore, il est intéressant alors de mettre en place des mesures adaptées pour renforcer votre microbiote intestinal. Vous pouvez alors faire une cure de probiotiques et intégrer des aliments fermentés ou des boissons telles que le Kéfir afin de soutenir votre flore intestinale.

En savoir plus

Comment diagnostiquer de manière certaine une allergie ?

Il faut consulter un dermatologue qui réalisera un prick-test pour déterminer la substance qui cause la libération d'histamine et donc la réaction allergique. Pour que les résultats soient concluants, il est important de suspendre le traitement antiallergique durant les quelques jours qui précèdent l'examen, la durée variant en fonction de la molécule utilisée pour le traitement. En cas de pathologie complexe (urticaire sévère...), un dosage des IgE spécifiques pourra être réalisé afin de déterminer l'allergène.

Les allergies peuvent être héréditaires ?

Il existe une prédisposition héréditaire, mais d'autres facteurs environnementaux et individuels interviennent également. Selon le pourcentage de sensibilité des parents, la possibilité d'allergie chez l'enfant augmente également. De plus, d'autres facteurs comme une peau atopique ou des sensibilités cutanées peuvent être le signe d'un terrain favorable au développement d'allergies.

Peut-on être allergique au premier contact avec un aliment ?

Non, une réaction allergique ne se manifeste pas au premier contact. Le système immunitaire doit être sensibilisé lors d'une première exposition pour que, lors d'un second contact, il produise une réponse allergique via des anticorps spécifiques (IgE). C'est pourquoi on peut consommer un aliment pendant des années sans problème, puis développer soudainement une allergie.

Zoom sur notre rédacteur spécialisé, Guillaume RENAUD

Guillaume est préparateur en pharmacie et spécialisé en dermocosmétique. Fort de plus de dix ans d'expérience en pharmacie, il accompagne aujourd'hui les marques de santé et cosmétiques dans la rédaction d'articles de blog. Après des études dans le domaine de la naturopathie, il intervient dans des podcasts pour vulgariser la santé et les cosmétiques.

Bibliographie

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