Repigmenter les cheveux blancs : les remèdes et solutions possibles

En général, les cheveux blancs surviennent chez les individus ayant passé le cap des 30, 35 ans. La transition des cheveux vers une teinte blanche au fil du temps s'explique par diverses différences dans la structure fine des cheveux entre les individus plus âgés et les plus jeunes. Chez les personnes âgées, la cuticule des cheveux devient plus fine, le nombre d'inclusions osmiophiles diminue, et certaines cellules cuticulaires subissent une kératinisation complète. Bien que les fibrilles de kératine dans le cortex ne subissent aucune modification, la matrice entre ces fibrilles se relâche, présentant surtout, dans le cas des cheveux blancs, des vacuoles optiquement vides d'une taille de 0,15 à 0,3 μm. En outre, contrairement aux cheveux noirs de la même personne, les cheveux blancs montrent rarement des granules de mélanine intacts, mais plutôt d'importantes quantités de débris pigmentaires.

Il est probable que les mélanocytes des individus plus âgés ne produisent que quelques granules imparfaits de mélanine, qui se désintègrent à l'intérieur de la tige capillaire. Le blanchiment des cheveux lié à l'âge ne résulte pas d'une couleur corpusculaire, mais plutôt d'une impression de couleur découlant de la teinte réelle de la kératine des cheveux, ainsi que de la réflexion de la lumière sur les surfaces limites et les îlots de la matrice interfibrillaire.

Depuis des millénaires, les humains tentent de changer la teinte de leurs cheveux. L'utilisation de colorations capillaires remonte à une époque lointaine, comme en témoignent des documents et objets anciens découverts dans les tombeaux des Pharaons en Égypte, ainsi que chez d'autres civilisations contemporaines telles que les Grecs, les Hindous, les Chinois et les Romains. Jusqu'à la moitié du XIXe siècle, l'histoire des colorations capillaires était caractérisée par l'emploi de matières premières naturelles, issues de plantes ou de métaux.

Les méthodes utilisées étaient diverses, parfois très dangereuses. Des substances telles que l'acétate de plomb, agent du saturnisme, étaient prisées des Romains. On retrouvait également l'oxyde d'argent noir (Ag2O) et les cyanures métalliques, solubles et particulièrement toxiques. Pour teindre la barbe, le henné, un arbuste contenant le colorant rouge-orange appelé lawsone, était utilisé. Cette molécule réagissait chimiquement avec la kératine de la peau et des cheveux, conduisant à une coloration permanente relativement intense. En associant une préparation d'indigo à la nuance rouge produite par le henné, on obtenait une couleur brun-noir.

À la fin du XIXe siècle, avec l'avènement de la chimie, de nombreuses molécules de synthèse ont été développées, popularisant l'utilisation des colorations capillaires, principalement dans le but de dissimuler les cheveux blancs. En 1907, Eugène Schueller a mis au point la première teinture pour cheveux, appelée "L'Auréale", dans son appartement parisien, et en 1909, il a fondé la "Société Française des Teintures Inoffensives", devenue plus tard L'Oréal.

Au milieu des années 1920, les teintures d'oxydation ont considérablement évolué, marquant l'émergence de la mode des colorations capillaires. Progressivement, elles sont devenues un moyen de bien-être pour les femmes et les hommes cherchant à changer ou améliorer leur apparence. Aujourd'hui, les ajustements apportés aux formulations se concentrent principalement sur les additifs, destinés à faciliter l'application des colorations, à améliorer la texture des cheveux et le conditionnement du produit. Bien que la découverte de nouvelles molécules colorantes demeure un domaine de recherche essentiel, l'élaboration de formulations offrant brillance, intensité des reflets et durabilité reste tout aussi cruciale.

Aujourd'hui, il est largement admis que la peau humaine ne constitue pas une barrière imperméable à certaines substances présentes dans les colorations capillaires. De nombreuses études toxicologiques ont été menées dans ce domaine, contribuant à une meilleure compréhension de la composition de la fibre capillaire, des mécanismes de diffusion des colorants, et des facteurs influençant les cinétiques. Cette avancée conduit au développement de colorations capillaires plus efficaces et moins nocives. Les procédés d'oxydation devraient maintenir leur statut de technologie dominante, reposant sur des systèmes favorisant la repigmentation naturelle, biotechnologique ou semi-synthétique des cheveux. On peut également anticiper l'émergence de nouveaux systèmes visant à inhiber ou prévenir la formation des cheveux blancs, ainsi que de nouvelles substances capables de stimuler les gènes responsables de la production de mélanine.

Les moyens topiques de coloration capillaire tels que les teintures capillaires permanentes sont abordables et faciles à utiliser ; cependant, ils peuvent provoquer une irritation du cuir chevelu, des réactions allergiques et des dommages à la tige capillaire. Les teintures capillaires semi-permanentes et temporaires sont plus douces, mais comme elles ne pénètrent pas dans le cortex capillaire, elles ne camouflent pas non plus les cheveux gris. Nous vous recommandons de prendre rendez-vous avec un expert du cheveu pour demander conseil.

Article publié le 11 décembre 2023