Les premiers symptômes de la syphilis secondaire apparaissent généralement quelques semaines après la disparition du chancre syphilitique. Ils se traduisent le plus souvent par une éruption cutanée diffuse, non prurigineuse, touchant le tronc, les paumes des mains et la plante des pieds. D’autres signes peuvent inclure des plaques blanchâtres dans la bouche ou la gorge, des condylomes plans (lésions humides au niveau des muqueuses génitales ou anales), une fièvre modérée, une fatigue générale, des maux de gorge et une augmentation des ganglions. Ces manifestations disparaissent spontanément, mais la bactérie reste active dans l’organisme si elle n'est pas traitée.
Chancre syphilitique : causes et symptômes
Le chancre syphilitique est l’un des premiers signes cliniques de la syphilis, une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Treponema pallidum. Bien qu’il soit souvent indolore et discret, ce symptôme initial joue un rôle clé dans la détection précoce de la maladie. Comprendre ses manifestations, ses causes et les précautions à prendre est essentiel pour limiter les complications et prévenir la transmission. Dans cet article, nous allons explorer en détail ce qu’est le chancre syphilitique, comment le reconnaître, les causes de son apparition et les solutions médicales et préventives pour une prise en charge efficace.

Qu’est-ce que la chancre syphilitique ?
Le chancre syphilitique est unelésion cutanée qui apparaît généralement entre 10 et 90 jours après la contamination, avec une moyenne de 21 jours. Il s’agit de la manifestation clinique de la syphilis primaire. Ce chancre se présente sous la forme d’une ulcération ronde ou ovale, indolore, aux bords nets et au fond propre. Sa localisation dépend du point d’entrée de la bactérie dans l’organisme : le plus souvent sur les organes génitaux externes, mais aussi au niveau de la bouche, de l’anus ou d’autres zones de contact sexuel.
Cette lésion guérit spontanément en 3 à 6 semaines, même sans traitement, mais cela ne signifie pas la disparition de l’infection. En réalité, la bactérie persiste dans l’organisme et peut évoluer vers les stades secondaires puis tertiaires, beaucoup plus graves. La reconnaissance du chancre syphilitique constitue donc un signal d’alerte majeur.
Quelles sont les causes et pourquoi attrape-t-on la maladie ?
La syphilis est causée par la bactérie Treponema pallidum, une spirochète fragile, mais hautement contagieuse lors des rapports sexuels. La transmission se fait par contact direct avec une lésion syphilitique, en particulier lors de relations sexuelles vaginales, anales ou orales non protégées. Le chancre contient une grande quantité de bactéries, ce qui favorise la transmission.
Certaines pratiques augmentent le risque d’infection :
Rapports sexuels multiples ou avec des partenaires occasionnels sans protection.
Absence d’utilisation régulière du préservatif.
Présence d’autres infections sexuellement transmissibles, qui fragilisent les muqueuses.
Usage de drogues ou d’alcool favorisant les comportements sexuels à risque.
La transmission mère-enfant est également possible, lors de la grossesse ou de l’accouchement, entraînant une syphilis congénitale aux conséquences graves pour le nourrisson. Bien que la syphilis ait fortement diminué grâce aux antibiotiques, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte qu’environ 7,1 millions de nouveaux cas surviennent chaque année dans le monde, ce qui souligne l’importance d’une prévention active.
Comment reconnaître un chancre syphilitique ?
Le chancre syphilitique présente des caractéristiques cliniques bien définies. La lésion survient généralement entre trois semaines et trois mois après le contact infectant. Elle se présente sous la forme d'un ulcère rond ou ovale, de 5 à 20 mm, indolore, aux bords surélevés et au fond propre. Il est, le plus souvent, localisé sur le pénis, la vulve, le col de l’utérus, mais aussi sur la bouche, la langue, les lèvres, la gorge ou la région anale. Les ganglions lymphatiques proches de la lésion sont souvent augmentés de volume, fermes et indolores. On parle alors d’adénopathie satellite, c’est-à-dire une augmentation de volume des ganglions situés à proximité immédiate de la lésion. Ces ganglions réagissent à l’infection et traduisent l’activité du système immunitaire face à la bactérie.
Un point essentiel est l’absence de douleur : contrairement à l’herpès génital, qui provoque des lésions douloureuses et multiples, le chancre syphilitique passe souvent inaperçu. Sa guérison spontanée peut induire en erreur, laissant croire que l’infection est résolue. En réalité, la maladie progresse silencieusement vers la syphilis secondaire, caractérisée par des éruptions cutanées, des plaques muqueuses (lésions blanchâtres et humides présentes sur les muqueuses, très contagieuses), et parfois une atteinte systémique. Une atteinte systémique signifie que la bactérie se propage dans l’ensemble de l’organisme, pouvant toucher plusieurs organes et systèmes (peau, muqueuses, système nerveux, cœur, os), et ne se limite donc plus à une seule zone locale. Il est donc crucial de consulter un professionnel de santé dès l’apparition d’une lésion suspecte après un rapport à risque.
Comment la prendre en charge ?
Le traitement de référence de la syphilis repose sur l’administration d’antibiotiques, en particulier lapénicilline G benzathine. Une injection unique peut suffire au stade primaire, mais plusieurs doses sont nécessaires aux stades plus avancés. En cas d’allergie à la pénicilline, d’autres alternatives comme la doxycycline peuvent être proposées, sous supervision médicale.
Lors d'une prise en charge un dépistage via un test sanguin (sérologie) est effectué afin de confirmer l’infection et d’évaluer son stade. Une prise en charge de toutes les personnes ayant eu un contact sexuel avec le patient est également nécessaire : ils doivent être informées, dépistées et traitées si nécessaire. Enfin, un suivi médical avec des contrôles réguliers est indispensable pour s’assurer de l’efficacité du traitement et de l’absence de réinfection.
Un diagnostic et un traitement précoces évitent les complications sévères, comme l’atteinte neurologique (neurosyphilis), cardiovasculaire ou osseuse qui surviennent lors de la syphilis tertiaire. Le chancre syphilitique n’est donc pas seulement une lésion locale : il constitue la porte d’entrée vers une maladie systémique.
Précautions
La prévention reste l’outil le plus efficace contre la syphilis et ses complications. Les principales précautions incluent :
Utilisation régulière du préservatif lors des rapports vaginaux, anaux et oraux.
Dépistage régulier pour les personnes ayant des partenaires multiples ou des comportements sexuels à risque.
Communication avec le ou la partenaire sur l’importance du dépistage et du traitement.
Consultation médicale rapide en cas de lésion suspecte, même indolore.
Suivi pendant la grossesse : les femmes enceintes doivent bénéficier d’un dépistage systématique afin de prévenir la transmission congénitale.
Il est aussi recommandé d’adopter une bonne hygiène de vie et de limiter les pratiques sexuelles non protégées avec des partenaires occasionnels. La vigilance est d’autant plus importante que la syphilis peut rester asymptomatique pendant plusieurs mois ou années.
Conseil de l'expert
La syphilis n’est pas une infection du passé : elle connaît une recrudescence dans plusieurs pays européens, y compris en France. Une approche combinant prévention, dépistage et traitement reste essentielle pour freiner cette épidémie silencieuse. Et au-delà de l’aspect médical, l’accompagnement psychologique et la lutte contre la stigmatisation jouent un rôle majeur pour inciter les personnes concernées à consulter et à suivre leur traitement sans culpabilité ni honte.
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Quels sont les premiers symptômes de la syphilis de stade secondaire ?

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Syphilis chez l'homme, quelle(s) différence(s) avec la femme ?

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Chez l’homme et la femme, la syphilis évolue selon les mêmes stades (primaire, secondaire, latent et tertiaire) et provoque des symptômes similaires. La principale différence réside dans la localisation du chancre syphilitique au stade primaire : chez l’homme, il est généralement visible sur le pénis, le scrotum ou l’anus, tandis que chez la femme, il peut apparaître sur la vulve, le col de l’utérus ou à l’intérieur du vagin, ce qui le rend parfois plus difficile à détecter. Cette différence anatomique explique pourquoi la syphilis peut passer plus facilement inaperçue chez la femme, retardant parfois le diagnostic et la prise en charge.
Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Charlie MOREL

Charlie est diplômée d'un Master en formulation cosmétique. Passionnée de cosmétologie mais aussi grande amoureuse des mots, c'est en 2020 qu'elle a décidé de devenir rédactrice web en cosmétique et beauté. C'est son envie de changement professionnel qui lui a donné l'idée de se lancer en freelance, car elle voulait pouvoir travailler aux quatre coins du monde.
Bibliographie
1
Maria E. Tudor; Ahmad M. Al Aboud; Stephen W. Leslie; William Gossman. Syphilis.
[Updated 2024 Aug 17]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2025 Jan-. Available from: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK534780/ Larsen SA, Pope V, Johnson RE, Kennedy EJ jr, editors. A manual of tests for syphilis (9th edition). Washington DC : American Public Health Association. 1998.
2
Un nouveau rapport signale une augmentation importante des infections sexuellement transmissibles, dans un contexte difficile de lutte contre le VIH et l’hépatite. Communiqué de presse, 2024.
Disponible en ligne : https://www.who.int/fr/news/item/21-05-2024-new-report-flags-major-increase-in-sexually-transmitted-infections---amidst-challenges-in-hiv-and-hepatitis#:~:text=Pourtant%2C%20les%20nouveaux%20cas%20de,Am%C3%A9riques%20et%20la%20R%C3%A9gion%20africaine.
3
Mandy W. et al. The Resurgence of Syphilis: A Critical Public Health Concern. Glikas. Journal of Pediatric Health Care, Volume 39, Issue 3, 479 - 488, May-June 2025.