Comment reconnaître les symptômes de l’anaplasmose ?

L'anaplasmose humaine (ouanaplasmose granulocytaire) est une maladie infectieuse causée par la bactérie Anaplasma phagocytophilum. Initialement reconnue dans les années 1930 comme agent de maladie vétérinaire, cette bactérie n'a été identifiée comme source d'infection humaine que dans les années 1990. Lorsqu'elle est transmise à l'humain, l'incubation de l'anaplasmose est d'environ 5 à 21 jours avant la déclaration de la maladie et l'apparition des symptômes. Il s'agit du temps durant lequel la bactérie commence à se multiplier et à affecter les globules blancs, ce qui compromet le système immunitaire de l'hôte.

L’anaplasmose regroupe plusieurs maladies similaires de nom, mais différentes selon les espèces touchées. Chez l’humain comme chez le cheval, l’infection est causée par la même bactérie, Anaplasma phagocytophilum, transmise par les tiques. En revanche, l’anaplasmose bovine est liée à une autre espèce bactérienne, Anaplasma marginale, qui ne concerne que les bovins. Même si ces maladies appartiennent à la même famille, elles ne se transmettent pas de l’animal à l’humain : seule la piqûre d’une tique infectée peut provoquer l’anaplasmose humaine.

L’anaplasmose se transmet exclusivement par la morsure d’une tique infectée, notamment les tiques à pattes noires du genre Ixodes, majoritairement présentes en Amérique du Nord mais également observées dans certaines régions d’Europe. Ces tiques se développent dans des milieux variés : zones boisées, herbes hautes, broussailles, lisières de forêt, amas de feuilles mortes, mais aussi parcs, jardins ou prairies proches des habitations. Les promenades en nature, les activités en prairie, le jardinage ou le simple fait de traverser une végétation dense peuvent ainsi favoriser la rencontre avec une tique. Ces parasites se cachent également dans les feuilles mortes, les parcs ou les jardins, où ils attendent le passage d’un hôte pour s’accrocher.

L’anaplasmose peut être difficile à identifier car ses symptômes ressemblent souvent à ceux d’une grippe ou d’autres maladies transmises par les tiques. Le contexte d’une piqûre récente ou d’une exposition à un milieu à risque (forêt, herbes hautes, jardin, broussailles) reste un indice majeur, surtout si une fièvre élevée, des frissons, des maux de tête intenses et une fatigue extrême apparaissent quelques jours plus tard. Contrairement à la grippe ou à la COVID-19, l’anaplasmose provoque rarement un symptôme respiratoire, même si une toux peut être présente. Une prise de sang permet ensuite d’orienter le diagnostic. La confirmation repose sur un examen biologique spécifique, réalisé en laboratoire. En cas de fièvre inexpliquée après une exposition à des tiques, il est recommandé de consulter rapidement un professionnel de santé pour écarter l’anaplasmose ou toute autre infection liée aux tiques.

L'anaplasmose doit être rapidement prise en charge pour éviter toute aggravation des symptômes et des complications (insuffisance rénale ou hépatique). Après confirmation du diagnostic, un traitement à base d'antibiotiques est généralement recommandé et permet l'amélioration des symptômes dans les 48 heures, jusqu'à disparition totale au bout de quelques semaines. En parallèle, une bonne hydratation et du repos sont les maîtres-mots pour accélérer la convalescence.

Après une sortie en nature, inspectez soigneusement la peau, le cuir chevelu et les plis cutanés pour repérer rapidement une éventuelle tique. Si vous en trouvez une, retirez-la avec un tire-tique en évitant de tirer brusquement. En cas de doute ou de retrait incomplet, un pharmacien peut vous aider ou vérifier que la tique a bien été retirée. En cas de fièvre ou de symptômes après une piqûre, consultez un professionnel de santé pour bénéficier d’un avis médical adapté.