Le foie peut exprimer son malaise de différentes manières, du problème psycho-émotionnel à la paresse hépatique en passant par l’hépatite ou la lithiase. Revue d’effectif des protocoles aromatiques adaptés
Si le bilan sanguin peut révéler des marqueurs hépatiques augmentés, signe évident d’une souffrance de l’organe foie, cette souffrance peut aussi rester plus atypique et s’exprimer par des aspects émotionnels ou subtils. Selon les principes de la médecine chinoise, le foie somatise la colère, elle-même nourrie par le principe de bois.
Lorsque le foie est tendu et en trop plein d’énergie, le sujet est enclin à s’exprimer en criant, à ne rien supporter, à s’emporter à la moindre contrariété (« soupe au lait »), à s’impatienter rapidement. Il peut avoir des irritations chroniques des yeux ou de la fatigue oculaire, des crampes, une fatigabilité, une perte de la puissance musculaire à l’effort, un sommeil perturbé par des rêves abondants, des vertiges ou des maux de tête. Voilà autant de manifestations qui invitent à « rafraîchir et à détendre » le foie pour espérer lisser ses humeurs. Il est temps de lui redonner son tonus de base et sa bonne température pour libérer le trop plein intérieur et cette sensation de pression qui monte.
L’HE de citron en interne est recommandée, à raison de 3 gouttes dans la bouche (avec ou exceptionnellement même sans support car elle est très douce), 3 fois par jour, en cure de 15 jours à 3 semaines. Associée à une HE de bois, elle redonne l’équilibre au principe énergétique, celle de bois de santal, à utiliser uniquement en olfaction. Cette dernière amènera les individus sous tension à se poser et à libérer leur trop plein émotionnel en douceur, sans violence pour le foie. A faire : 1 goutte de bois de santal à déposer à l’intérieur des poignets, à respirer profondément 5 fois de suite, répéter 4 fois par jour, pendant 3 semaines.
Sur les plans purement organique et biochimique, l’essence de citron est très riche en D-limonène, et autres monoterpènes. Ces molécules ont la propriété de savoir nettoyer les surfaces sur lesquelles elles se trouvent en contact. Son tropisme hépatique en fait une HE particulièrement intéressante pour désengorger en douceur le foie de ses matières graisses en excès et relancer sa fonction biliaire.
Il est recommandé deux fois par an de procéder à un nettoyage du foie en profondeur. Les cellules du foie, appelées hépatocytes, forment en effet un maillage très dense qui peut être apparenté à un « filtre ». Le sang y est acheminé au sein même des cellules, qui grâce à leur arsenal enzymatique, s’attèlent à la transformation des molécules identifiées comme dangereuses, pour les neutraliser par des réactions biochimiques et les envoyer vers le rein ou la bile, pour les éliminer. On comprend que ce filtre ait besoin d’être régulièrement nettoyé pour optimiser cette fonction de détoxification, cruciale pour l’équilibre immunitaire et la santé en général.
Deux HE sont incontournables et présentent des propriétés très fines sur ce sujet : celle de livèche racine et celle de céleri. Riches en phtalides, elles jouent le rôle de véritables « têtes chercheuses » pour aller libérer, avec la précision d’une tête d’épingle, les moindres recoins hépatocytaires. Il peut d’ailleurs se manifester quelques sensations de tiraillement dans le flanc droit en début de cure, signe d’un nettoyage nécessaire et efficace. Elles sont toutes les deux diurétiques s’il y a rétention d’eau, ce qui assure une élimination parfaite des toxines délogées et le respect de l’équilibre métabolique. La livèche a même la faculté de repérer les métaux lourds et de les extraire des tissus. Il est recommandé de faire appel à son aide précieuse aux intersaisons et particulièrement au printemps (saison du principe du bois), voire trois fois par an pour les professions qui manipulent des produits chimiques (dentistes, agriculteurs, coiffeurs, imprimeurs…).
Pour parfaire le travail, la synergie aromatique doit contenir des HE à cétones bien choisies. En effet, si le citron décolle les graisses des tuyaux, les HE à cétones ont la particularité de les solubiliser. Le foie est un organe particulièrement sujet à l’embonpoint. Ainsi l’HE de Romarin de Corse riche en verbénone et celle d’aneth riche en carvone, sauront l’alléger de l’inutile.
Sur un registre plus thérapeutique – sans chercher à détrôner l’allopathie mais plutôt à la compléter pour augmenter sa pertinence et/ou pallier certains de ses effets secondaires – certaines pathologies hépatiques délicates peuvent être accompagnées conjointement avec l’aromathérapie. Notamment la lithiase biliaire (calculs) ou encore les hépatites. Dans ces deux cas, il est recommandé de suivre les conseils personnalisés d’un aromathérapeute pour être guidé au plus juste et pas à pas en fonction des réactions organiques aux HE. Sur le sujet des calculs biliaires extrêmement douloureux, les HE peuvent apporter un soulagement évident et accélérer la vitesse d’élimination des calculs, notamment si l’HE de khella est présente. Cette dernière a des propriétés dilatatrices des « tuyaux » de l’organisme inégalées. Ainsi, bronches, coronaires, voies urinaires, canal cholédoque peuvent être dilatés pour accompagner certaines pathologies comme l’asthme, les infarctus ou encore les lithiases hépatiques ou rénales.
Une autre HE, très précieuse et réservée aux pathologies hépatiques majeures, s’utilise en synergie avec le khella : celle deledon du Groenland. Elle présente la plus haute valeur thérapeutique aromatique en matière de travail hépatique. Une valeur annoncée également par son prix, qui la réserve par la force des choses aux cas les plus délicats. A la fois décongestionnante et tonique de la sphère hépatique (et rénale), elle désenflamme le tissu hépatique pour lui permettre de recouvrer ses fonctions, tout en le drainant et le régénérant. Elle a fait ses preuves sur les terrains allergiques, les problèmes de stéatose (foie gras), de cirrhose et d’hépatite.
Pour espérer lyser les petits cailloux verdâtres, agglomérats de matières entre autres lipidiques qui bouchent les canaux, il faut en complément se diriger vers deux autres HE, celle de litsée citronnée et de basilic tropical. Toutes les deux toniques digestives, elles sont aussi solubilisantes des matières lipidiques et particulièrement des calculs gras. La litsée citronnée est par ailleurs une puissante anti-inflammatoire digestive, et celle de basilic apporte une relaxation hépatique non négligeable pour l’effet antalgique.
Les virus des hépatites se logent dans le tissu hépatique, la lutte immunitaire fait gonfler le foie, les vaisseaux et canaux sont écrasés empêchant la circulation des fluides (bile et sang). Les pigments jaune de bilirubine passent dans le sang et sont responsables d’un ictère. Les urines sont foncées, les selles sont plus claires et l’état général est altéré. Les marqueurs hépatiques sont tous très augmentés, signes d’une évidente souffrance du foie.
Ce sont les hépatites B et C qui sont les plus préoccupantes. L’allopathie peut trouver un second souffle avec l’accompagnement d’un protocole aromatique adapté. Il est vivement recommandé d’avoir, là aussi, un suivi par un aromathérapeute. L’approche aromatique doit se faire au long cours, pour tenter de redresser le bilan sanguin. La synergie de basilic tropical et de ledon du Groenland, couplée à un régénérateur hépatocytaire comme l’HE de thym à thujanol (ou à défaut celle de carotte), offre un bel espoir de soutien du foie dans cette période de souffrance extrême. Il est recommandé par ailleurs de soutenir activement l’immunité avec par exemple des frictions d’HE de ravintsara et d’encens. Mélanger ces deux HE à parts égales dans un flacon et masser avec 10 gouttes du mélange réparties sur le foie, la rate et le thymus (au milieu du thorax), les principaux organes lymphoïdes, 3 fois par jour, 3 semaines sur 4. C’est l’observance de ce protocole et la persévérance qui offrent la perspective d’une amélioration.
Aude Maillard, praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, elle approche les huiles essentielles de façon très complète, alliant visions scientifique et énergétique. C’est une passionnée des huiles essentielles, avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie chez Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées.