Endométriose : soulager ses douleurs avec les huiles essentielles

L’endométriose est une pathologie gynécologique délicate et douloureuse, particulièrement pendant les menstruations et les rapports sexuels, elle altère considérablement la vie sociale et intime des femmes qui en souffrent. Souvent très longue à diagnostiquer, cette maladie laisse les médecins et les patientes en errance médicale souvent pendant plusieurs années, en l’absence de réponse antalgique et curative médicamenteuse. Sans pour autant proposer la panacée, l’aromathérapie offre des solutions anti-douleur souvent très réconfortantes.


Qu'est-ce que l'endométriose ?

« Endo » qui signifie « à l’intérieur », « métriose » pour évoquer « la matrice » : l’endométriose correspond à une prolifération anarchique de l’endomètre, qui n’est autre que le tissu qui recouvre l’utérus. Celui-ci prolifère et s’étend sur des territoires inhabituels créant ainsi des adhérences entre les organes à proximité comme la vessie, l’urètre et les uretères, les trompes de Fallope, les ovaires, le rein et même parfois les intestins, le foie et les poumons. Ces lésions endométriales disséminées dans les sphères gynécologique, urinaire et digestive sont sensibles aux œstrogènes et suivent les cycles menstruels tout comme l’endomètre. Au moment des menstruations, correspondant au détachement et à l’élimination de l’endomètre avec le flux sanguin, ces adhérences saignent ce qui génèrent des douleurs profondes ressemblant à des crampes très violentes. Le retentissement de cette maladie peut être très lourd : fatigue chronique, anémie, dyspaneurie (douleur pendant les rapports sexuels), infertilité, troubles chroniques urinaires et digestifs, baisse d’estime de soi, dépression nerveuse …

Les facteurs favorisant l'endométriose

Les sous-bassements de cette maladie sont génétiques, immunitaires, hormonaux et environnementaux. Ses causes sont donc multiples, plus ou moins bien comprises et identifiées, mais doivent être maîtrisées dans la mesure du possible, pour ralentir au maximum l’évolution emphatique de la douleur et de la détresse psychique.

Cette pathologie est multifactorielle, avec des facteurs génétiques et environnementaux. Les chercheurs ont identifié que l’exposition à certains produits phytosanitaires comme les Bisphénols A, les phtalates, les pesticides organo-chlorés et les dioxines semble jouer un rôle important dans l’apparition de l’endométriose et son évolution. Il semblerait même que l’exposition d’une femme enceinte à ces molécules puissent conditionner l’apparition de la maladie chez le fœtus petite fille et programmer une endométriose après sa puberté. Tous ces produits sont connus pour être des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils perturbent l’intégrité des organes et des tissus qui possèdent des cellules sensibles aux hormones et ici plus précisément aux œstrogènes. On ne connait pas bien leur impact avec des expositions au long cours et lorsqu’ils sont présents en « effet cocktail ». L’endométriose n’est pas la seule conséquence délétère de ces toxiques, toutes les maladies oestrogéno-dépendantes sont susceptibles d’être favorisées par ces molécules dangereuses : syndrome des ovaires polykystiques, cancer du sein, syndrome pré menstruel entre autres.

Où se trouvent les perturbateurs endocriniens ?

Pour les plus fréquents :

  • Bisphénols A : bouteilles plastiques rigides (code de recyclage 7), aliments dans un emballage plastique réchauffés au micro-ondes, biberons

  • Phtalates : alimentation industrielle, emballages alimentaires, cosmétiques, peintures, textiles, vêtements, objets en plastique (nappe, tuyau, ballons, adhésifs …)

  • Pesticides organo-chlorés comme le DDT : fruits et légumes issus de culture intensive conventionnelle, produits laitiers

  • Dioxines : s’accumulent dans les milieux lipidiques, comme les viandes, poissons, œufs, produits laitiers et huiles végétales.

Les réponses naturelles aux douleurs d’endométriose

Sans qu’il n’y ait de proposition curative, il y a différentes solutions naturelles qui peuvent être associées aux outils médicamenteux et aux parcours de soins conventionnels, pour tenter de mieux gérer les moments où les douleurs sont particulièrement invalidantes.

L’alimentation

Lorsqu’on souffre d’endométriose, il est important de sélectionner les aliments anti-inflammatoires, c’est-à-dire de privilégier une alimentation végétale, de saison, d’origine biologique, de supprimer toute alimentation industrielle ultra-transformée, les aliments longue conservation, et de ne consommer qu’une à deux fois par semaine de la viande et du poisson. Il faut aussi faire attention à ce que l’alimentation n’engorge pas trop le foie, qui joue un rôle très important dans le métabolisme des œstrogènes : si son fonctionnement n’est pas optimal, il peut favoriser l’accumulation de métabolites œstrogéniques toxiques favorisant l’endométriose. Il faudra donc éviter la prise d’alcool, de produits laitiers et de desserts, car le sucre rapide est transformé en graisse et stocké dans le foie.  

Ce type d’alimentation contribuera à la diminution de l’intensité des crampes et la réduction du niveau inflammatoire des lésions.

Les cures thermales

Certaines cures thermales sont dédiées aux états inflammatoires d’origine gynécologique et offrent de bons résultats sur le niveau d’intensité de la douleur. Les eaux utilisées riches en soufre, en bicarbonates et en sodium sont très efficaces pour réduire les spasmes et améliorer la cicatrisation des lésions sur les muqueuses. Ces cures sont des actes médicaux qui doivent être prescrits et encadrés par un médecin gynécologue.

L’acupuncture

L’acupuncture consiste à stimuler les points d’énergie se trouvant sur les méridiens. Cette technique offre de très bons résultats notamment dans la gestion de tous les types de douleurs, ainsi que les états inflammatoires et œdémateux. Ces séances doivent être faîtes par un thérapeute spécialisé en médecine traditionnelle chinoise.

La massothérapie

Il existe différentes techniques de massage (chi nei tsang, massage Balinais …) qui peuvent donner de très bons résultats sur plusieurs aspects de la maladie. Le massage permet d’assouplir les adhérences, d’améliorer la mobilité des tissus profonds et les fonctionnalités des systèmes digestif et urinaire, qui sont parfois altérées (constipation, douleur à l’émission des selles, infections urinaires). Les douleurs lombaires et pelviennes peuvent diminuer par la détente des muscles et des ligaments, et par la libération des nerfs du bassin. L’ensemble du système gynécologique est oxygéné. Ces massages apportent aussi un grand apaisement nerveux et émotionnel, ce qui peut contribuer indirectement aussi à la libération des symptômes.

Il est préférable de se faire masser par un praticien qui connaît la physiopathologie de l’endométriose, et de choisir aussi une période du cycle où les douleurs ne sont pas trop intenses, pour que le massage soit pleinement reçu et soit plus à visée préventive.

La micro-nutrition

Il y a trois minéraux incontournables en cas d’endométriose à supplémenter obligatoirement, c’est le zinc, le magnésium et le manganèse. Ils contribueront à la régression des symptômes et à éviter une aggravation.

  • Le zinc (15mg le soir au coucher) limite l’aspect invasif du tissu endométrial, il contribue au bon équilibre des œstrogènes.

  • Le manganèse (1 à 2 ampoules par jour le matin à jeûn) a un effet anti oxydant et cicatrisant puissant, il limite la progression des lésions et diminue leur niveau inflammatoire et donc la douleur.

  • Le magnésium (bisglycinate, 300 mg par jour en trois prises au moment des repas) contribue au bon métabolisme du calcium, qui lui-même aide à limiter les contractions musculaires, régule la coagulation du sang et possède une action anti-inflammatoire. Le magnésium est aussi nécessaire pour éviter une dérive vers la dépression et les troubles du sommeil. Il contribuera à un apaisement nerveux, musculaire et psycho émotionnel.

L’aromathérapie

Les huiles essentielles peuvent s’intégrer dans le parcours d’accompagnement de la maladie, notamment par des auto-massages qui pourront prolonger les bienfaits des séances de massothérapie. On pourra ainsi confectionner deux huiles de massage du ventre et du bas du dos. Une sera dans un objectif d’entretien pour ralentir l’évolution, afin d’oxygéner le petit bassin, le libérer, améliorer la mobilité des tissus, et ainsi préparer les muqueuses en amont des menstruations. Et l’autre sera dans une visée antalgique, antispasmodique et même anesthésiante. Elle sera à utiliser les jours où la douleur est trop handicapante.

Liste des huiles essentielles aux effet œstrogéniques, déconseillées en cas d’endométriose

Un certain nombre d’huiles essentielles possèdent des effets œstrogéniques. Dans ce contexte d’endométriose caractérisé par une hyperréactivité des muqueuses gynécologiques aux oestrogènes, il convient de ne pas utiliser ces huiles essentielles dans la méconnaissance de leurs effets sur ces tissus cibles : huile essentielle de Sauge SclaréeCyprès de ProvenceNiaouli, Sauge officinale, Genévrier de VirginieFenouilsAnisCéleri, mais aussi Epinette noire et Pin sylvestre.

Et prudence pas d’utilisation au long cours des huiles essentielles très féminines comme Ylang Ylang, Fragonia ou Patchouli.

Huile essentielle Sauge sclarée de Provence

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Huile essentielle Cyprès Provence BIO

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Huile essentielle Niaouli BIO

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Huile essentielle Cèdre de Virginie

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Huile essentielle Fenouil doux BIO

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Huile essentielle Céleri BIO

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Huile essentielle Epinette noire BIO

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Huile essentielle Pin sylvestre

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Avertissement

Les conseils donnés ici ne remplacent pas une consultation médicale, ils sont donnés en guise de complément de soin. Il y a toujours un risque d’allergie avec l’utilisation des huiles essentielles. Il est recommandé de tester les huiles essentielles et/ou les synergies conseillées au préalable, dans le pli du coude : déposer 1 goutte, observer pendant 20 minutes, puis s’il n’y a pas de réaction, en redéposer une autre goutte au bout de 20 minutes. Observer pendant 48h l’évolution. S’il n’y a pas d’apparition de rougeur, l’huile essentielle ou la synergie testée, peut être utilisée comme conseillé.

Le conseil de l'expert

“ Un certain nombre d’huiles essentielles possèdent des effets œstrogéniques. Dans ce contexte d’endométriose caractérisé par une hyperréactivité des muqueuses gynécologiques aux oestrogènes, il convient de ne pas utiliser ces huiles essentielles dans la méconnaissance de leurs effets sur ces tissus cibles : huile essentielle de Sauge Sclarée, Cyprès de Provence, Niaouli, Sauge officinale, Genévrier de Virginie, Fenouils, Anis, Céleri, mais aussi Epinette noire et Pin sylvestre. ”

Aude Maillard

Docteur en pharmacie, diplômée de la faculté de pharmacie de Tours.

En savoir plus sur les problèmes hormonaux et métaboliques

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