Reconnaître et identifier les piqûres d'insectes

Les piqûres d'insectes sont une cause fréquente de consultation médicale, souvent motivée par des inquiétudes quant à une possible infection cutanée autour de la piqûre. Cependant, à l'exception des réactions allergiques potentiellement mortelles aux piqûres d'hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons), la plupart des piqûres d'insectes, bien que désagréables, ne présentent heureusement aucun danger grave. Ces piqûres déclenchent une réaction urticarienne plus ou moins intense, dépendant de l'insecte piqueur et de la réactivité individuelle du sujet piqué, se manifestant par une rougeur, un œdème et un prurit intense. Les piqûres de moustiques sont parmi les plus courantes.

Une piqûre d'insecte se manifeste généralement comme une petite bosse rouge ou enflée, parfois regroupée en grappes, avec des démangeaisons, une rougeur locale et parfois de la douleur. La localisation de la piqûre peut fournir des indices, et l'évolution dans le temps peut montrer une aggravation suivie d'une amélioration. En revanche, un bouton ordinaire est généralement plus uniforme en couleur, peut être douloureux sous pression, mais ne provoque pas nécessairement de démangeaisons aiguës. Si des doutes persistent, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour une évaluation précise.

Les moustiques appartiennent à l'ordre des Diptères, au sous-ordre des Nématocères et à la famille des Culicidés. Les réactions aux piqûres d'insectes de l'ordre des Diptères sont principalement dues à des allergènes présents dans la salive de l'insecte et non à une toxine. La salive des moustiques contient des composés pharmacologiquement actifs qui inhibent les réponses immunitaires innées du corps, provoquant une anticoagulation, une formation de plaquettes altérée, une vasodilatation et des activités anti-inflammatoires. Les allergènes contenus dans l'extrait total du corps et la salive du moustique ont été étudiés pour le développement de tests diagnostiques et d'immunothérapies contre les allergies aux piqûres de moustiques.

La sueur humaine contient des composés organiques odorants, produits par la microflore cutanée, qui déterminent son attractivité pour les moustiques. Les variations dans la composition de la sueur provoquent une attractivité différentielle pour les moustiques au sein et entre les individus. Une probabilité plus élevée de piqûres de moustiques est associée à l'augmentation de l'âge chez les enfants, au sexe masculin, à une grande taille corporelle, à la grossesse, et à la consommation d'alcool.

Contrairement aux piqûres d'hyménoptères, les réactions systémiques de type anaphylactique dues aux piqûres de moustiques sont extrêmement rares. Les piqûres de moustiques déclenchent généralement des réactions cutanées immédiates ou tardives chez les personnes allergiques, impliquant les IgE, les IgG, ou, dans le cas des réactions tardives, le système lymphocytaire. Ces lésions cutanées, parfois persistantes pendant plusieurs jours, peuvent être douloureuses, éprouvantes, et avoir un impact négatif sur la qualité de vie des individus touchés. Les enfants, dépourvus de protection naturelle contre les allergènes de moustiques, sont particulièrement vulnérables, surtout dans les régions fortement infestées.

Les abeilles et les guêpes, et occasionnellement les frelons, les bourdons et les fourmis, déclenchent fréquemment des réactions allergiques. Ces hyménoptères, qui piquent généralement en cas de menace ou de dérangement, peuvent déclencher des réactions locales ou systémiques, ainsi que des réponses toxiques. Les réactions systémiques, qu'elles soient allergiques ou toxiques, sont presque toujours déclenchées par les venins d'hyménoptères. En moyenne, chaque année, les piqûres d'hyménoptères sont à l'origine d’environ 200 décès en Europe. L'incidence des décès varie de 0,09 à 0,48 par million d'habitants par an. Lorsqu'une personne décède suite à une piqûre, il est souvent révélé qu'elle avait déjà développé une réaction allergique généralisée par le passé. Bien que des enfants puissent être touchés, la plupart des décès surviennent après l'âge de 45 ans, principalement chez des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires ou de troubles pulmonaires sévères.

En cas d’allergie au venin d’insecte, le diagnostic repose principalement sur la détection d'une sensibilisation médiée par les IgE, réalisée à l'aide de tests cutanés ou de sérologies. Des examens diagnostiques sont recommandés pour tous les patients ayant connu une réaction générale suite à une piqûre d'insecte. Chaque patient présentant une telle réaction devrait disposer d'un kit d'urgence contenant des comprimés (antihistaminique/corticoïde) et un auto-injecteur d'adrénaline, tout en recevant des explications sur leur utilisation.

Article publié le 10 décembre 2023