Quelle alimentation adopter quand on souffre de diverticulite ?

Plus de la moitié des Français de plus de 70 ans sont porteurs de la diverticulite, une inflammation du diverticule colique. Parfois, les diverticules coliques se compliquent et évoluent en diverticulites. La diététique joue un rôle de première importance dans la prévention de ces troubles du côlon.


Qu’est-ce que la diverticulite ?

La diverticule colique, connue sous le nom de type I, se présente comme une hernie impliquant l'ensemble de la paroi colique, constituant une anomalie rare souvent présente au niveau du cæcum et généralement congénitale. En revanche, la diverticule de la DDC, identifiée en tant que type II, résulte d'une hernie acquise de la muqueuse et de la sous-muqueuse à travers la zone de faiblesse de la paroi musculaire du côlon, là où les vaisseaux coliques pénètrent. Le positionnement anatomique du collet du diverticule par rapport à ces vaisseaux peut influencer le risque d'hémorragie diverticulaire. Les diverticules ont généralement une taille inférieure à un centimètre et peuvent être répartis sur toute la circonférence colique, sous la séreuse, à l'intérieur des appendices graisseux épiploïques ou dans la racine du mésocôlon. La diverticulite aiguë (DA) représente l'inflammation et/ou l'infection d'un diverticule du côlon, tandis que la péri-diverticulite consiste en l'extension des phénomènes inflammatoires dans la graisse péricolique suite à une microperforation. On distingue entre la péri-diverticulite simple, caractérisée par une infiltration de la graisse péricolique, et la péri-diverticulite compliquée (abcès, péritonite, fistule, sténose). En outre, le terme de para-diverticulite fait référence aux lésions inflammatoires de la muqueuse du côlon adjacentes à la diverticulite aiguë.

Comment évaluer la gravité de la diverticulite ?

Plusieurs classifications de la diverticulite sigmoïdienne ont été élaborées en se basant sur des critères cliniques et radiologiques, contribuant ainsi à une certaine confusion, accentuée par une terminologie parfois imprécise ou mal interprétée. Pour le praticien, la priorité réside dans la distinction entre une diverticulite simple (phlegmon) et une diverticulite compliquée (abcès ou péritonite), car ce critère joue fréquemment un rôle déterminant dans l'éventuelle décision d'intervention chirurgicale. Actuellement, la classification la plus couramment adoptée est celle présentée par Hinchey en 1978, qui offre l'avantage d'associer à chaque stade une approche thérapeutique spécifique. Cette classification se concentre exclusivement sur les diverticulites compliquées et identifie quatre stades de gravité croissante. Le stade I implique la présence d'un abcès de taille inférieure à 4 cm confiné dans l'espace graisseux péricolique, généralement réceptif à une antibiothérapie intraveineuse. Le stade II, caractérisé par un abcès à distance du côlon, nécessite l'association d'une antibiothérapie et d'un drainage percutané contrôlé par imagerie. Le stade III correspond à une péritonite purulente, nécessitant une intervention chirurgicale en urgence. Le stade IV, avec péritonite stercorale, requiert également une intervention chirurgicale d'urgence, et ces deux derniers stades ne peuvent être distingués que par les observations du chirurgien pendant l'opération.

Quels sont les facteurs de la diverticulite ?

Divers médicaments peuvent constituer des facteurs de risque pour le développement de la diverticulite, en particulier pour des complications telles qu'une perforation ou une hémorragie. Parmi ces médicaments, on compte l'aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les stéroïdes oraux et les analgésiques opioïdes. Le tabagisme est également associé à une augmentation du risque de diverticulite compliquée. Il est important de noter que la probabilité de perforation libre est maximale lors de la première poussée de diverticulite, ce qui rend cette phase initiale particulièrement critique.

Diverticulite : comment calmer une inflammation des diverticules ?

La diverticulite, une affection de plus en plus courante, présente généralement une évolution favorable grâce aux traitements médicaux, notamment l'utilisation d'antibiotiques. On distingue les formes simples de diverticulite des formes compliquées impliquant des complications telles que la perforation, les abcès ou les phlegmons. Il existe un risque de récurrence des poussées de diverticulite. Les avancées récentes dans la compréhension de la physiopathologie, de l'évolution naturelle de la maladie et des traitements utilisés ont entraîné des modifications dans les recommandations de traitement. Ainsi, l'utilisation d'antibiotiques tend à diminuer, et les interventions chirurgicales deviennent de plus en plus peu invasives, privilégiant les drainages percutanés, les lavages intrapéritonéaux et les techniques de chirurgie mini-invasive. Les approches thérapeutiques de la diverticulite évoluent rapidement, comme le souligne cette revue de la littérature médicale récente, qui aborde la physiopathologie, l'évolution naturelle de la diverticulite sigmoïdienne, et résume les nouvelles recommandations pour la prise en charge médicale et chirurgicale.

Diverticulite : quoi manger et quel régime ? 

Selon les recherches scientifiques, adopter une alimentation riche en fibres semble réduire le risque de transformation d'une diverticulose latente en une forme symptomatique ou en diverticulite. Ainsi, la recommandation de maintenir une alimentation enrichie en fibres demeure pertinente. Cependant, les avantages d'une transition vers une alimentation riche en fibres après une poussée de diverticulite, dans le but de prévenir les récidives, semblent moins évidents. Voici les aliments les plus riches à fibre à privilégier dans son alimentation et dans ses menus :

  1. Les légumineuses : Les lentilles, les pois chiches, les haricots noirs, les haricots rouges, et les pois sont d'excellentes sources de fibres.

  2. Les céréales complètes : Les produits à base de grains entiers tels que le pain complet, le riz brun, l'avoine, et le quinoa sont riches en fibres.

  3. Les fruits frais : Les fruits, en particulier les poires, les pommes, les baies, les oranges et les prunes, sont naturellement riches en fibres.

  4. Les légumes verts : Les épinards, le brocoli, les choux de Bruxelles, les pois verts, et les haricots verts sont d'excellentes sources de fibres.

  5. Les fruits secs : Les figues, les dattes, les pruneaux et les abricots secs sont riches en fibres.

  6. Les graines : Les graines de chia, les graines de lin, les graines de tournesol et les graines de citrouille sont des options riches en fibres.

  7. Les noix : Les amandes, les noix, les noix de cajou et les pistaches fournissent également des fibres.

  8. Les légumes-racines : Les carottes, les patates douces et les betteraves sont des légumes-racines riches en fibres.

Par ailleurs, il est recommandé de ne pas déconseiller aux patients atteints de diverticulose la consommation de fruits à coque (noix, noisettes, amandes, pistaches, cacahuètes, etc.), de blé, de maïs ou de popcorn dans le but de prévenir l'apparition d'une diverticulite.

Diverticulite et alimentation : les mythes 

Pendant un certain temps, on pensait que les graines de certains fruits (tomates, poivrons, kiwis, framboises, fraises) pouvaient s'accumuler dans les diverticules et déclencher une inflammation, à savoir la diverticulite. Cependant, cette supposition se base sur certaines intolérances personnelles et ne constitue pas une réalité pour tous les patients atteints de diverticulite. 

Quid de l'alcool pour la diverticulite ?

La consommation d'alcool pendant une crise de diverticulite est généralement déconseillée. L'alcool peut irriter le système digestif, aggraver l'inflammation, et interférer avec l'efficacité des médicaments prescrits. De plus, l'alcool peut contribuer à la déshydratation, ce qui est particulièrement préoccupant lors de crises gastro-intestinales.

Quels sont les aliments à éviter en cas de diverticulite ?

Comme vu précédement, si vous souffrez de diverticulose, les médecins recommandent d'adopter une alimentation riche en fibres. Une alimentation élevée en fibres maintient la souplesse des déchets intestinaux, favorisant ainsi leur passage rapide et aisé à travers le côlon. Les aliments riches en fibres réduisent le risque de constipation et la pression dans votre intestin. Suivre un régime riche en fibres peut diminuer la fréquence des poussées de diverticulite. Certains fruits à coque, tels que les amandes, les pistaches et les noix de pécan, sont riches en fibres et peuvent constituer une partie importante de votre alimentation. 

Les médecins conseillent d'éviter les aliments raffinés et transformés, tels que le riz blanc, les pâtes et les pains fabriqués à partir de farines raffinées, car ils sont pauvres en fibres. Les aliments raffinés et les aliments frits prennent plus de temps à être digérés et exercent une pression plus importante sur les diverticules, qui sont des zones fragiles du côlon. Les aliments à graines peuvent aggraver la diverticulose et contribuer éventuellement au développement de la diverticulite en restant coincés dans les diverticules, en fonction de certaines intolérances personnelles. Ces aliments comprennent les noix, les graines de carvi, les graines de citrouille, les graines de tournesol, les graines de pavot, les graines de sésame, les aliments avec des particules dures comme le maïs soufflé, les graines de courgette, les graines de tomate et de concombre, les grains présents dans le pain de blé concassé, les fraises, les framboises et les myrtilles. La diverticulite provoque généralement des douleurs abdominales sur le côté inférieur gauche, de la fièvre, des crampes et des saignements rectaux.

Diverticulite : les bonnes astuces à mettre en place

Voici quelques astuces hygiéno-diétetiques à mettre en place pour prévenir les diverticulites : 

  1. Assurez-vous de maintenir une hydratation adéquate en buvant une quantité suffisante d'eau.

  2. Maintenez une activité physique régulière.

  3. Adoptez un mode de vie moins stressant, veillez à obtenir une durée de sommeil adéquate et prenez vos repas dans un environnement calme.

  4. Ne négligez jamais le besoin naturel d'aller à la selle.

  5. Évitez l'utilisation fréquente de laxatifs.

  6. Mâchez soigneusement vos aliments avant de les avaler.

Combien de temps dure une crise de diverticulite ?

La durée d'une crise de diverticulite peut varier d'une personne à l'autre, mais en général, elle peut durer de quelques jours à plusieurs semaines. Les symptômes aigus tels que douleurs abdominales sévères, fièvre, nausées, vomissements, et changements dans les habitudes intestinales peuvent être présents pendant la crise. Le traitement médical, qui peut inclure des antibiotiques, des analgésiques, et parfois une hospitalisation, vise à soulager les symptômes et à prévenir les complications. Dans les cas plus graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Après le traitement, la récupération peut prendre quelques semaines, et il est important de suivre les conseils médicaux pour éviter les récidives.

Zoom sur notre rédacteur : Gipsy Dauge

Gipsy est diplômée de l’ESJ Paris. Après 10 ans d’expérience en presse généraliste et féminine, elle a décidé de s’orienter vers l’écriture de sujets santé et bien-être. Une certification de yin yoga en poche, elle marie désormais habilement la plume à son tapis de yoga. Son objectif va bien au-delà des simples mots. Son engagement est profond : aider les lecteurs à intégrer au quotidien de petites astuces qui les aident à prendre soin d'eux-mêmes et de leur environnement. Chaque mot est une invitation à adopter un mode de vie équilibré et épanouissant.  

Article publié le 9 janvier 2024

Bibliographie

1

Traitement de la diverticulite aiguë sigmoïdienne : revue de la littérature

2

Diverticulite sigmoïdienne

3

Traitement de la diverticulite sigmoïdienne

4

Diverticulose et diverticulite

5

Quelle alimentation pour les diverticules coliques ?

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