Allergies alimentaires - comment les reconnaître ?

Pour mieux l’apprivoiser au quotidien, comprendre les mécanismes et les différents signes de l’allergie alimentaire est essentiel. Si votre corps a déjà réagi au moment de déguster un aliment, vous êtes peut-être concerné(e) par ce problème de santé grandissant. 

Aux manifestations cliniques variées, la réaction allergique post-prandiale (après avoir mangé) peut se révéler par l’apparition d’un simple symptôme sur la peau, la langue ou d’autres complications plus graves. Découvrez comment reconnaître une allergie alimentaire et les solutions naturelles pour l’améliorer.

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 06/11/2024 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'une allergie alimentaire ?

Une allergie alimentaire est une réponse du système immunitaire face à un aliment particulier. Lorsqu’une molécule étrangère menace notre bon équilibre, notre organisme est capable de réagir pour s’en défendre via la libération de molécules pour l’expulser. 

L’aliment identifié comme potentiellement dangereux, est alors qualifié de trop allergène. Ce sont toujours les protéines contenues dans les aliments qui provoquent “par erreur” une réaction allergique. Ce mécanisme immuno-allergique se fait en deux étapes :

1er contact avec l’aliment : la phase de sensibilisation : Le corps produit des anticorps spécifiques lors de sa consommation qui vont circuler dans tout le corps et se fixer sur des cellules (mastocytes).

2ème contact avec l’aliment : la phase de réaction allergique : Dès que l’aliment est à nouveau consommé, les cellules cibles où se sont fixés les anticorps spécifiques s’agitent et laissent place à des réponses inflammatoires : ce sont les symptômes allergiques pouvant apparaître dès les premières secondes, jusqu’à quelques heures après ingestion.

Les différents types d'allergies alimentaires

De mieux en mieux compris, ce dérèglement immunitaire se distingue selon les anticorps impliqués. La classification des différentes allergies alimentaires se différencie par : 

  • Hypersensibilité allergique de type I IgE dépendante (la plus répandue)

  • Hypersensibilité allergique de type II non IgE dépendante : lymphocyte T ou autres (plus rare)

C’est donc davantage la forme immunoglobuline E qui touche les personnes allergiques (Ige dépendante) pouvant d’ailleurs réagir à un seul ou plusieurs aliments. 

Il est également possible de souffrir d’allergies croisées engendrées par la ressemblance des protéines, entre aliments de la même famille ou non. Typiquement, l’allergie aux noix peut cacher une allergie aux arachides ou autres oléagineux. Vous pouvez aussi par exemple être allergique au pollen de Bouleau, considéré comme pneumo-allergène, et devenir allergique aux pommes ou bien, être allergique au latex puis à l’avocat.

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Pseudo-allergies et fausses allergies alimentaires :

Sans que le système immunitaire ne soit impliqué, des symptômes similaires à l’allergie alimentaire peuvent se manifester après un repas. Souvent confondues, à tort, il s’agit en réalité de :

  • fausse allergie alimentaire par libération d’histamine ou autres amines biogènes (chocolat, fraise, agrumes charcuteries, crustacés…)

  • hypersensibilité alimentaire non-allergique.

C’est souvent un excès qui peut engendrer ces phénomènes pouvant tromper le bon diagnostic. Le rendez-vous chez l’allergologue est indispensable pour identifier les allergènes véritables.

Les causes des allergies alimentaires

Prévalence de l’allergie alimentaire

Selon l’INSERM, la prévalence de l'allergie alimentaire en France serait comprise entre 3 à 5 % chez l’adulte et de 8 à 10% chez l'enfant. Si l'allergie alimentaire est plus fréquente chez les petits, c’est en lien avec l’immaturité de leur système immunitaire et digestif. 

En réalité, nous pouvons développer une allergie alimentaire à n’importe quel âge. Ces cinq dernières années, le nombre de personnes allergiques à des aliments aurait doublé. Il est d’ailleurs possible que beaucoup de ces troubles immunitaires ne soient pas toujours diagnostiqués et toucheraient ainsi davantage de monde.



Pourquoi sommes-nous allergiques aux aliments ?

Deux conditions sont nécessaires pour que la réaction allergique se déclenche : la prédisposition génétique et l'exposition à l’allergène. Si l’un des parents est allergique, l’enfant présente un risque de 48% de développer une atopie, jusqu’à 70% si ce sont les deux parents.

De nombreuses recherches sont encore nécessaires pour comprendre tous les enjeux de l’allergie alimentaire. Néanmoins plusieurs facteurs sont soupçonnés responsables de cette multiplication des cas allergiques :

  • Facteurs alimentaires  : Additifs, OGM, aliments ultra-transformés, importation de produits exotiques, diversification alimentaire du nourrisson nonadapté,…

  • Facteurs environnementaux : Pollution, excès d’hygiène, réchauffement climatique, perturbateurs endocriniens, polluants ménagers, antibiotiques…

Tout ce qui peut perturber la bonne santé de la flore intestinale, première barrière de notre immunité, est largement interrogé dans l’allergie alimentaire, les maladies inflammatoires et auto-immunes.



Allergènes : Quelles sont les allergies alimentaires les plus courantes ?

Bien que les allergies alimentaires peuvent survenir en réponse à n'importe quel aliment, certains trophallergènes dominent.

Ainsi dans 90% des cas, les allergènes prioritaires sont : 

  • L' Œuf

  • L' arachide et les oléagineux

  • Le lait de vache

  • Le soja

  • Le blé

  • Le poisson et les crustacés

Il existe différents types d'allergènes aussi en fonction de l'âge, en effet chez les enfants il s'agit essentiellement de allergènes cités ci-dessus, cependant le panel d'allergènes est plus étendu chez les adultes.


Les principaux allergènes chez les adultes sont :

  • Allergie aux fruits du groupe latex : banane, kiwi, avocat, figue, sarrasin…

  • Allergie à la fraise et aux autres fruits du groupe rosacées : poire, pomme, framboise…

  • Allergie aux fruits du groupe ombellifères : coriandre, persil, carotte…

  • Allergie aux noix et arachides : cajou, macadamia, du Brésil, pistache…

  • L'allergie aux légumineuses est également assez fréquente chez l’adulte : soja, petits pois, lupin, lentille, fève, haricots et pois chiche.



L’évolution des allergies

Certaines allergies alimentaires disparaissent avec l’âge ou persévèrent. Pour les enfants, l'allergie aux protéines du lait de vache qui guérit dans plus de 90 % des cas à l'âge de 15 ans. Quant à l'allergie à l'œuf, elle guérit dans un cas sur deux. Chez l’adulte, les allergies aux arachides, aux noix, aux poissons, aux fruits de mer et au sésame ont tendance à perdurer.

Quels sont les symptômes d'une intolérance alimentaire ?

Les signes et symptômes de l’allergie alimentaire sont nombreux et apparaissent très rapidement après ingestion, parfois à la suite d’un simple toucher ou une inhalation. 

Reconnaître les différentes réactions allergiques :

Symptômes au niveau de la peau

  • Dermatite atopique ou eczéma

  • urticaire

  • démangeaisons

  • irritations

  • oedème de Quincke



Symptômes respiratoires et oraux

  • Rhinite

  • asthme

  • syndrôme oral de Lessof (prurit, oedème des lèvres, laryngé…)



Réactions gastro-intestinales

  • Gastrite

  • ulcères

  • douleurs abdominales

  • nausées

  • vomissement

  • ballonnements

  • diarrhées



Symptômes systémiques (forme la plus sévère)

Choc anaphylactique, mettant en jeu le pronostic vital. Il s’agit d’une urgence médicale nécessitant une hospitalisation ou l’usage immédiat d’un stylo-injectable d’adrénaline (ou épinéphrine).

Que faire en cas d'allergie alimentaire ?

En cas de doute, parlez-en sans attendre à votre médecin. En cas de signes de gravité (difficultés respiratoires, vomissements, vertiges, gonflements du visage ou de la langue...), une prise en charge d'urgence est incontournable, appelez le 15.

Diagnostic et tests des allergies alimentaires

Pour diagnostiquer une allergie alimentaire, le rendez-vous chez l’allergologue est une étape cruciale pour ensuite réaliser différents tests :

  • l’interrogatoire et l’enquête alimentaire

  • tests cutanés (prick tests)

  • tests de provocation (en milieu hospitalier)

  • examens biologiques

Il n’existe pas de traitement pour lutter contre les allergies alimentaires. Prévenir les réactions futures consiste avant tout à éviter tout allergène responsable : il s’agit du régime d’éviction.

Conseil de l'expert

L’éducation nutritionnelle est essentielle dans la prise en charge des allergies alimentaires. Une alimentation équilibrée, riche en oméga 3, en fibres et en probiotiques améliore considérablement l’hypersensibilité allergique, chez l’enfant comme chez l’adulte. À l’inverse, fast-foods et aliments ultra-transformés sont largement impliqués dans l’intensité de la maladie. Au moment du diagnostic, vous faire accompagner par une diététicienne-nutritionniste peut vous aider à :

  • Mieux adapter l’alimentation (au quotidien, autour de la maternité, de la diversification alimentaire…)

  • Éviter toute éviction alimentaire inutile

  • Mieux gérer les repas à l’extérieur

  • Limiter les contaminations croisées entre les aliments lorsque vous cuisinez.

De nombreuses associations sont également un précieux soutien et à votre disposition.

En savoir plus

Allergie alimentaire ou intolérance alimentaire, quelle différence ?

Contrairement à l’allergie, l’intolérance alimentaire n’entraîne pas de réponse immunitaire. Ce sont principalement des symptômes digestifs qui se manifestent. Ils peuvent apparaître tardivement et de manière chronique tant que le régime alimentaire n’est pas adapté.

Autre différence, une petite quantité de l’aliment peut souvent être tolérée sans provoquer de troubles.

Les principales intolérances alimentaires sont l’intolérance au gluten, à la caséine ou au lactose.

Toutefois, le terme intolérance au gluten évoque en réalité la maladie coeliaque, une maladie auto-immune et donc assimilable à une allergie. Nous parlons aujourd’hui davantage de sensibilité ou d’hypersensibilité au gluten pour les distinguer.


Qu'est-ce que l'urticaire alimentaire ?

L’urticaire alimentaire se caractérise par l'apparition soudaine de plaques rosées ou rouges, à reliefs variables et aux démangeaisons intenses. Cette crise aiguë disparaît généralement dans les quelques heures ou jours qui suivent.

Elle est souvent d’origine non-allergique, causée par la consommation d’une grande quantité d’aliments histamino-libérateurs activant les cellules immunitaires de la peau et des muqueuses (mastocytes). 

Les aliments déclencheurs de l’urticaire alimentaire notamment chez les enfants, sont généralement : le chocolat, la fraise et les fruits exotiques, le blanc d’oeuf, la tomate, les arachides, les noix, les poissons et les crustacés.

La bonne nouvelle est que l’aliment responsable peut être à nouveau consommé plus tard, en quantité raisonnable. Ainsi, l'allergie aux fraises n’en est pas toujours une.

Malgré tout, l’urticaire alimentaire allergique existe et peut être dangereuse, provoquant angio-oedème (Oedème de Quincke), risque d’asphyxie jusqu’au choc anaphylactique.


Comment savoir si l'on souffre d'allergie alimentaire ? Faut-il faire une prise de sang ?

Pour repérer une allergie alimentaire, la prise de sang est plutôt recommandée en complément des tests cutanés (prick-tests) réalisés chez l’allergologue, tests de première intention. 

Ce test d’allergie biologique vient confirmer l’allergène en dosant des IgE spécifiques. La prise de sang se révèle particulièrement précise pour quatre aliments : lait, oeuf, arachide, poisson. Elle est également utile pour suivre l’évolution de l'allergie au fil des années.


Liste des allergènes

Sur les étiquettes nutritionnelles des produits emballés, pour le vrac et les aliments non emballés, 14 allergènes doivent être déclarés. Ce sont les ADO : allergènes à déclaration obligatoire.

  • Céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine, épeautre, kamut)

  • Œufs

  • Poissons et produits dérivés

  • Lait et produits à base de lait


  • Fruits à coques : amandes, noisettes, noix, noix de cajou, noix de pécan, du Brésil,  macadamia, pistaches et produits à base de ces fruits oléagineux

  • Sulfites

  • Arachide et produits dérivés

  • Crustacés et produits à base de crustacés

  • Soja et produits à base de soja (à l'exception de l’huile de soja entièrement raffinée)

  • Céleri

  • Moutarde et produits à base de moutarde

  • Sésame et graines de sésame

  • Lupin et produits dérivés

  • Mollusque

Cette liste dressée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail) a pour but de prévenir au mieux les risques pour chaque consommateur.

Une possible mise à jour intégrant les allergènes émergents pourrait ajouter prochainement : sarrasin, lentilles, pois, kiwi, lait de chèvre et brebis, pignons de pin et toute viande de mammifères.

Zoom sur notre spécialiste en nutrition et diététique, Raquel BARROS

Passionnée par la nutrition et le bien-être, c’est avant tout par gourmandise et goût du partage que Raquel a fait de la diététique son métier. Diplômée d’un BTS et spécialisée en nutrition sportive, c’est au sein de différents laboratoires pharmaceutiques qu’elle a pu découvrir l’univers des solutions naturelles (compléments alimentaires, oligothérapie…). Depuis quelques années, l’accompagnement nutritionnel et la rédaction d’articles s’ajoutent à ses outils pour combler papilles et soif de connaissances de celles et ceux qui en ont besoin. Santé au féminin, alimentation anti-inflammatoire, sport et équilibre alimentaire sont, entre autres, ses sujets de prédilection.

Bibliographie

1

Afpral - Association Française pour la prévention des allergies

2

INSERM

3

Santé.gouv.fr - Rapport de l’AFSSA “Allergies alimentaires: états des lieux et propositions d’orientations”

4

ANSES

5

PNNS - Allergies et intolérances alimentaires

6

HAS - Allergologie et Immunologie, rapport d’élaboration

7

Do fast foods cause asthma, rhinoconjunctivitis, and eczema? International Study of Asthma and Allergies in Childhood - 2013

8

Vitamin D supplementation in the treatment of atopic dermatitis: a clinical trial study. J Drugs Dermatol. - 2012

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