Ail des ours : Définitions, propriétés et bienfaits ?

Connaissez-vous l'Ail des ours ? Cet Ail sauvage n'est pas réservé aux ours, dont les contes et légendes populaires disent qu'ils en mangeaient à la fin de leur hibernation afin de se purger. Cette petite plante qui réapparaît au printemps pourrait cependant apporter tout ce dont vous avez besoin en cette période, car c'est une super plante détox qui apporte en plus une touche de fantaisie à votre cuisine. Venez explorer les pouvoirs de la reine des sous-bois !

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 06/11/2024 Temps de lecture : +4 min.

L'ail des ours : ce qu'il faut savoir - Définition

L'Ail des ours, de son nom latin Allium ursinum, littéralement ail des ours, fait partie de la famille des Alliacées, apparentée désormais aux Amaryllidacées. On sait que l'Ail des ours était déjà utilisé au Mésolithique, soit il y a environ 9500 ans. Cet ail sauvage apparaît parmi les premières plantes nutritives au sortir de l'hiver. Étant donné que les premières connaissances acquises par l’homme en terme de phytothérapie se firent par l’observation de comportement animal, il n'est pas exclu que les ours se soient effectivement nourris de cette plante.

On trouve l'Ail des ours dans toute l'Europe et l'Asie tempérée. Il est spécifique des sous bois où il pousse en colonie, tapissant parfois à perte de vue les sous bois frais et humides en bord de ruisseau, surtout dans les régions Ouest et Centre de la France. L'Ail des ours est un bio-indicateur des forêts préservées de vallées alluviales.

La plante mesure de 10 à 50 cm. Sa tige est ronde avec de longues feuilles rubanées, regroupées souvent par deux, sortant directement du sol. Les feuilles sont luisantes dessus et mates dessous. La nervure principale, au milieu de la feuille, est saillante dessous. Ses inflorescences sont caractéristiques des Allium : des ombelles très arrondies composées de petites fleurs blanches en forme d'étoiles à 6 pétales et un cœur vert. Cette floraison, qui a lieu entre mai et juin, attire de nombreux insectes pollinisateurs en raison de sa richesse en pollen et en nectar. L'Ail des ours pourrait être confondu avec des plantes toxiques tels que colchique, muguet, sceau de Salomon, ornithogale, arums mais aucune de ces plantes ne possède cette odeur typique d'ail que dégage la plante. C'est donc le meilleur moyen de savoir si vous récoltez bien de l'Ail des ours ou une autre plante lui ressemblant.

Il est nécessaire, lors des récoltes qui ont lieu d'avril à juin, de ne prélever que selon dont vous avez besoin, sans enlever la racine. Malheureusement, on voit parfois des endroits saccagés par des personnes peu scrupuleuses. La cueillette en milieu sauvage nécessite de l'éthique !

Une autre façon de se procurer de l'Ail des ours est de le faire pousser chez soi. Tant qu'il est dans une terre humide, mais bien drainée, riche en composés organiques, à la mi-ombre, l'Ail des ours peut pousser un peu partout. Il résiste à des températures négatives (-34°c); c'est donc une plante rustique.

On cueille les feuilles principalement, mais la fleur est elle aussi consommable, bien qu'il soit préférable de la laisser aux butineurs qui s'en régalent. On laisse également le bulbe en terre afin que la plante continue de produire, préservant ainsi les colonies. Contrairement à l'ail cultivé, dont on consomme le bulbe, ici ce sont les feuilles qui apparaissent les plus intéressantes, alliant propriétés médicinales et plaisir culinaire. L'Ail des ours possèdent des propriétés similaires à l'Ail cultivé mais il semblerait que sa rusticité en multiplie les bienfaits.

Quelles sont les propriétés de l'ail des ours ?

Comme pour l'ail cultivé, ce sont les composés soufrés qui apportent la majeure partie des propriétés de l'Ail des ours, l'alliine et le disulfure de diallyle, qui est un puissant bactéricide. Comme ce sont des composés très volatils, seules les feuilles fraîches apportent des bienfaits, une fois sèches elles perdent une grande partie de leurs propriétés. Les feuilles d'Ail sauvage contiennent également de la vitamine C, du sélénium, de l’adénosine, un super anti-microbien et des flavonoïdes, des anti-oxydants. Les feuilles aident notamment à : 

Réductrices du taux de cholestérol, grâce aux composés soufrés qui empêchent les dépôts de cholestérol de se former dans le sang, prévenant ainsi les accidents cardio-vasculaires et l’athérosclérose.

Régulatrices de la tension artérielle et fluidifiantes du sang en élargissant les vaisseaux sanguins, ce qui évite que les plaquettes sanguines ne s’agrègent entre elles, prévenant ainsi la formation d’athéromes, de thromboses et autres troubles de la coagulation sanguine.

Antiseptiques  sur les infections virales, notamment la grippe, et les infections respiratoires comme les emphysèmes et les bronchites.

Désinfectantes et vermifuges, au niveau des intestins, stimulantes de la sécrétion des sucs gastriques, ce qui permet de calmer les diarrhées chroniques et aiguës, les ballonnements et autres maux d’estomac et troubles intestinaux et soulage le foie.

Dépuratives, diurétiques (augmente la quantité d’urines produites) et détoxifiantes ; ce qui aide également à résoudre certains problèmes de peau (tout comme la Bardane). Comme l'Artichaut, l'Ail des ours est une plante détox idéale en saison printanière, prenant soin du foie par la même occasion.


Nos conseils

On peut également associer l'Ail des ours au Pissenlit car ces deux plantes ont des vertus dépuratives complémentaires pour traiter les problèmes rénaux.

Quels sont les bienfaits de l'ail des ours ?

  • Revitalisant

  • Détoxifiant 

  • Antiseptique

  • Dépuratif et détoxifiant

  • Protecteur du système cardio-vasculaire

  • Amélioration santé cutanée

Comment incorporer l'Ail des ours à son quotidien ?

  1. En tisane ou en infusion : faire chauffer l'eau jusqu'à ébullition. Mettre 3 à 4 feuilles fraîches à infuser durant 5 à 10 minutes en couvrant afin de conserver les molécules volatiles.

  2. En cuisine : consommer les feuilles fraîches et crues dans les salades ou sous forme de pesto

  3. En application locale sur des douleurs rhumatismales en friction avec un vinaigre d'Ail des ours

Petite astuce

Pour réaliser un vinaigre à l'Ail des ours, faire macérer 30 g de feuilles fraîches dans 25 cl de vinaigre de vin durant une dizaine de jours.

Ail des ours : posologie

En teinture mère: ALLIUM URSINUM TM : 30 à 50 gouttes x 3fois/jour en prévention lors de période de grippe ou pour de cure revitalisante. Doubler la posologie (100 gouttes x 3 fois/j.) pour les indications infectieuses respiratoires ou entériques 


Comment utiliser un élixir d'Ail des ours ?

L’élixir d'Ail des ours  se prépare avec des feuilles fraîches mises à macérer dans une bouteille, puis recouvertes d’eau de vie à 38° qu'on laisse au soleil durant 2 semaines. L'élixir sera pris à raison de 10 à 12 gouttes dans un verre d’eau. Il peut également remplacer le vinaigre d'Ail des ours pour les douleurs rhumatismales

L'ail des ours en cuisine : ce qu'il faut savoir

L'Ail des ours conserve ses propriétés sous condition qu'il ne soit pas chauffé. On peut donc :

  • L'incorporer en fin de cuisson, à une omelette par exemple

  • Le consommer en salade avec d'autres plantes

  • Concocter des recettes sans cuisson

Comment cuisiner l'Ail des ours sans cuisson?

Beurre à l'Ail des ours

Ciseler 25 feuilles fraîches d'Ail sauvage et travailler 250g de beurre en pommade. Mélanger le beurre et les feuilles d'Ail des ours avec une pointe de sel et de poivre selon les goûts.


Fromage blanc à l'Ail des ours

Mélanger une poignée de feuilles fraîches finement ciselées à une faisselle de chèvre ou de fromage blanc au choix. Ajouter sel et poivre selon les goûts.


Pesto à l'Ail de ours

Suivre la recette classique du pesto italien au Basilic en remplaçant celui-ci par les feuilles fraîches d'Ail des ours.

Comment cuisiner l'Ail des ours avec cuisson?

Soupe à l'Ail des ours

Faire cuire 1 pomme de terre de taille moyenne dans 500 ml d'eau. Ajouter 100g de feuilles d'Ail des ours en fin de cuisson. Couvrir. Attendre 10mn, ajouter ensuite 2 cuillères à soupe de crème fraîche, sel et poivre et mixer. 

Attention: L’Ail des ours perd son parfum et ses vertus en grande partie durant la cuisson; c'est donc une plante que l'on consomme fraîche, sur une courte période, à moins de congeler ses feuilles fraîches qui perdront cependant partiellement leurs propriétés

Précautions d'usage

Les personnes qui prennent des médicaments anticoagulants doivent utiliser l'Ail des ours avec la plus grande prudence. Il est également contre-indiqué en cas d’irritations urinaires ou gastriques.

L'échinococcose est une zoonose, une maladie animale qui peut être transmise à l’homme par des crottes de renards contaminées. La contamination est relativement peu fréquente car majoritairement les personnes sont résistantes à ce ténia.

L'Ail des ours modifiant les paramètres de coagulation sanguine, il est fortement déconseillé avant une intervention chirurgicale.

Conseil de l'expert

La meilleure façon d'utiliser l'Ail des ours pour ses propriétés médicinales, en dehors de sa période de croissance, est de le consommer sous forme de teinture-mère de plante fraîche. L'Ail des ours sous forme de plante sèche ne présente aucun intérêt.

En savoir plus

Comment ne pas confondre l'Ail des ours avec le Muguet ou le Colchique ?

Le Muguet et le Colchique présentent des fleurs différentes donc, si on craint une confusion, on peut attendre la floraison de l'Ail des ours en avril. Autre moyen simple d'éviter la confusion avec le Muguet ou le Colchique: seul l'Ail des ours possède cet arôme caractéristique d'ail


Quand cueillir l'Ail des ours ?

On cueille idéalement l'Ail des ours à partir de la mi-mars, en avril si on craint une confusion possible avec le Muguet ou le Colchique


Quand planter des bulbes d'Ail des ours ?

Les bulbes d'Ail des ours se plantent en automne dans une terre fraîche et humide, riche en humus à l'ombre ou mi-ombre de préférence. La culture en pot reste possible. 

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Catherine GILETTE

Catherine est passionnée par les plantes et leur propriétés, elle a été formée aux cosmétiques naturels par l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales au début des années 2000. Curieuse, elle a continué à explorer la richesse et le potentiel des plantes. C'est ainsi qu'elle s'est formée à l'aromathérapie avec l’École Française d'Aromathérapie Intégrative. Elle a découvert une dimension presque inexplorée avec l'olfactothérapie et en même temps un outil incroyable pour mieux se connaître et pratiquer ce qu'elle appelle l'écologie intérieure.

Bibliographie

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RIETZ B, ISENSEE H, STROBACH H, MAKDESSI S, JACOB R. « Cardioprotective actions of wild garlic (Allium ursinum) in ischemia and reperfusion » Mol.

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Carole MINKER « Ail et autres alliacées : un concentré de bienfaits pour votre santé »

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