Au quotidien, savoir réagir efficacement aux situations d’urgence peut changer la face du devenir du sujet qui souffre. Sans prétendre jouer au médecin urgentiste, il y a quelques gestes simples qui, lorsqu’ils sont apportés dans les premiers instants, fournissent un soulagement, éloignent les risques d’aggravation ou de surinfection, et aident à la réparation des tissus. Ces conseils peuvent être suivis chez les enfants de plus de 5 ans et, bien sûr, toujours dans l’attente des secours lorsque la situation est grave.
Il est utile de souligner que l’aromathérapie fournit des concentrés de plantes aromatiques. Leur composition et leur nature volatile, leur confèrent des propriétés uniques et inégalées dans le règne végétal. Toute cette puissance permet d’envisager une efficacité au niveau thérapeutique, et si les doses sont dépassées certaines huiles essentielles peuvent être toxiques, subtoxiques ou même létales. Ce qui nécessite certaines connaissances en la matière. Face à toute cette puissance d’action sur les cellules du corps humain, se tourner vers l’aromathérapie dans les situations d’urgence trouve tout son sens. Le ternaire aromatique, qui correspond aux trois niveaux d’action des huiles essentielles - la matière (le niveau moléculaire), l’énergie (niveau bioélectronique) et l’information (registre olfactif et psychique) -permet d’autre part une prise en charge holistique de l’individu qui bénéficie des soins aromatiques.
Pour aller plus loin, nous vous conseillons de participer à notre atelier Aromathérapie familiale - La trousse d'urgence : les huiles essentielles de base pour les maux quotidien et situation d'urgence.
Lors d’un traumatisme, le phénomène douloureux bouleverse l’individu qui souffre dans sa globalité. Son champ de conscience se limite d’ailleurs à la seule zone en souffrance, l’anxiété et la peur montent et la douleur psychique se rajoute à la souffrance physique, amenant paralysie et impossibilité de réagir efficacement. Le premier geste à prodiguer en situation d’urgence est de soulager efficacement la personne qui souffre. Pour cela, le réflexe d’appliquer de la glace, vieux comme le monde, est universel et fonctionne très bien.
Parallèlement, la nature a eu la riche idée de nous offrir une molécule aux propriétés particulièrement antalgiques, réfrigérantes et même anesthésiantes : celle du menthol. Il existe des bâtonnets de menthol en pharmacie destinés à être utilisés sur les tempes en cas de migraine ou pour stopper les douleurs. Le menthol se retrouve à hauteur de 45 % dans l’huile essentielle de Menthe poivrée, à près de 70 % dans celle de Menthe des champs. Il est donc un réflexe utile – en cas de dos pincé, de chocs violents ou d’hématome interne – d’appliquer l’huile essentielle de menthe poivrée ou des champs. Une goutte seulement déposée pure sur la zone douloureuse apporte instantanément un soulagement par constriction des vaisseaux dilatés et congestionnés en regard.
D’autre part, l’huile essentielle agit aussi par ses composés volatils ; en effet, cette fragrance de menthe est appréciée de manière unanime. Respirer l’odeur de menthe constitue en soi un « contre-choc », qui apaise voire anesthésie le psychisme. « L’effet antichoc » sera complet : physique, énergétique et psychique. En agissant sur ces trois volets, la simple goutte de menthe a un retentissement qui va bien au-delà de ce que l’on peut en attendre consciemment. Il est important de garder à l’esprit quelques règles de prudence concernant les huiles essentielles de menthe : elles restent contre-indiquées chez la femme enceinte et allaitante ainsi que chez l’enfant de moins de 5 ans et, d’autre part, cet emploi antalgique puissant ne fonctionne que sur un endroit très localisé. En effet, appliquées en grande quantité sur la peau, les huiles essentielles de menthe peuvent amener une hypothermie et un malaise. La quantité maximum à appliquer est de une à deux gouttes, à répéter quand l’effet antalgique s’estompe et n’est plus suffisant, 2 ou 3 fois de suite.
Lors d’un traumatisme, la constitution d’un hématome se fait dans les minutes qui suivent le choc. Mobilisation en force de toutes les défenses de l’organisme : la priorité est à la réparation ! La menthone de l’huile essentielle de Menthe possède des propriétés anti-hématomes, mais il est utile de l’associer à un joyau de l’aromathérapie de par sa valeur thérapeutique, l’Hélichryse italienne.
En effet, cette huile essentielle a un fort pouvoir anti-hématome dû à sa propriété de chélation de l’hémoglobine, qu’elle mobilise et évacue vers l’extérieur. Cette activité de résorption a pour conséquence directe un soulagement radical de la douleur et de l’inflammation, sans fluidification du sang. Ainsi, lorsque les tissus de l’organisme sont abîmés, quelle que soit leur nature (tissus durs osseux, tissus musculaires ou tendineux, tissus vasculaires ou fibres nerveuses), l’huile essentielle d’Hélichryse italienne aussi nommée immortelle répare et reconstruit rapidement et cela d’une manière inégalée.
Déposée le plus tôt possible sur une contusion, ses propriétés réparatrices et anti-hématome complèteront le travail de la menthe dans le bon sens. L’application la plus précoce possible peut même permettre d’éviter la constitution d’hématome, mais aussi de couper le cycle infernal douleur/réaction d’inflammation/douleur encore plus importante. A la différence des anesthésies locales utilisées pour toutes interventions légères, cette application n’amènera pas un surplus de douleur lorsque les composés aromatiques auront été absorbés mais, bien au contraire, le phénomène douloureux aura bel et bien régressé grâce à l’activité synergique de toutes les molécules aromatiques. Si la synergie proposée n’est pas préparée à l’avance, déposer une goutte de chacune de ces huiles essentielles et faire pénétrer en tapotant de manière circulaire pour aider à disperser la congestion. Répéter si besoin deux à trois fois, à intervalle rapprochée.
La lavande donne, selon son terroir et surtout son altitude, plusieurs huiles essentielles dont la polyvalence reste leur préciosité.
En aromathérapie, la précision reste de rigueur si l’on souhaite se soigner par les huiles essentielles et notamment celles de lavande. Même si les huiles essentielles de lavande sont polyvalentes et peuvent aider la cicatrisation, prendre en charge les douleurs musculaires ou encore les problèmes d’insomnies ou les débuts de rhume, choisir en toute connaissance de cause l’espèce de lavande pourra améliorer considérablement l’efficacité. De l’espèce officinale à petite feuille la plus commune (aussi appelée Lavande fine ou vraie), à l’aspic à grandes feuilles (lavandula latifolia) poussant plus bas en altitude, au Lavandin (hybride conçu par l’homme), toutes ces races biochimiques différentes offrent un large panel de propriétés pharmacologiques dont les indications et les risques toxiques diffèrent.
La Lavande aspic présente un magnifique pouvoir antalgique et anti-inflammatoire qui la rend incontournable dans les états cutanés qui relèvent du trépied de l’inflammation: dolor, rubor, calor. En outre, elle possède une propriété complètement à part, elle est antitoxique. Elle a la prétention (légitime) de neutraliser tous les venins d’insectes ou d’animaux et d’éloigner tous chocs anaphylactiques, comme l’œdème de Quincke. Incontournable aussi de la trousse d’urgence, elle peut sauver la vie. A la fois, contre poison et puissante solution antalgique, magique à l’état pure sur les brûlures, elle amène un soulagement quasi instantané et favorise la cicatrisation du tissu cutané. Avec ce beau programme, la biafine et le baume kamol n’ont plus qu’à bien se tenir.
Pour finir, douée d’une grande innocuité, l’huile essentielle de Lavande fine, la plus simple et la plus polyvalente, peut remplacer n’importe quelle autre huile essentielle. Sa richesse en esters lui confère de belles propriétés relaxantes psychoactives. Décontracturante musculaire, décrispante digestive, mais aussi apaisante et sédative psychique, elle cicatrise les peaux les plus abîmées et « lave » le psychisme des vieilles émotions somatisées.
Comme une maman qui sait guérir et qui aime sans rien attendre en retour, comme une main de fer dans un gant de velours, les huiles essentielles de Lavande fine ou aspic sont à apprivoiser si vous ne les côtoyez pas encore car elles constituent une valeur sûre.
Dans l’esprit de l’aromathérapie, ne pas perdre de vue la nature énergétique des problèmes de santé du corps humain rajoute une efficacité supplémentaire car oriente le choix des huiles essentielles. Lorsque le corps subit un traumatisme quel qu’il soit, il met en place des mécanismes de défense qui s’inscrivent entre autres dans une logique énergétique. Lorsque le corps physique subit une agression de nature chaude comme une brûlure, une tendinite, un échauffement ou tout autre inflammation, le corps réagit en mobilisant « l’énergie-froid » localement. Prenons l’exemple d’une brûlure. L’organisme réagit en amenant du froid par l’afflux de liquides pour réparer les tissus. Si l’on dépose sur la peau de l’huile essentielle de Menthe poivrée (magnifique antalgique !) sur les hématomes, une « information glaciale » est traduite, le corps réagit donc à cette application en mobilisant encore plus de chaleur. Voilà pourquoi l’huile essentielle de Menthe poivrée appliquée sur une brûlure (ou un coup de soleil) ne fait qu’augmenter de manière intolérable la douleur. Sur toutes les agressions par la chaleur, l’effet glaçon de lhuile essentielle de Menthe poivrée est à proscrire.
Dans ces cas là, les huiles essentielles recommandées sont par exemple celles des lavandes : Lavande fine, Lavandin ou encore mieux Lavande aspic, appliquées pures de manière répétées 3 à 5 fois dans les deux heures qui suivent la brûlure.
En aromathérapie, la nature nous offre des solutions efficaces dont la puissance est bien souvent sous estimée. L’ischémie cardiaque, c’est-à-dire la privation d’oxygène dans les tissus du muscle cardiaque suite à la formation d’un caillot bloquant l’arrivée du sang artériel, ou la présence d’une plaque d’athérome, ou bien encore une compression par un hématome interne… peut à terme entraîner une anoxie du cœur, et donc un arrêt fatal de celui-ci. Dans ces cas d’extrême urgence, chaque seconde et chaque geste peuvent changer l’issue. En cas d’arrêt cardio-respiratoire, les techniques de massage cardiaque et de bouche-à-bouche sont bien sûr déterminantes, mais peuvent être secondées aussi par des actifs aromatiques déposés directement en regard du cœur.
L’huile essentielle de Khella, précieuse et chère, a des propriétés de dilatation du calibre des vaisseaux. Elle trouve donc ses indications dans les pathologies spastiques comme l’asthme, les colites néphrétiques et hépatiques et l’angine de poitrine. Lorsque la circulation se bloque, la dilatation du vaisseau en question peut permettre de maintenir un minimum d’irrigation et ainsi limiter l’anoxie en aval.
En ce qui concerne la crise cardiaque ou l’angor, déposer pendant la crise 5 à 7 gouttes d’huile essentielle de Khella et 5 à 7 gouttes d’huile essentielle d’Hélichryse italienne sur la poitrine à faire pénétrer doucement de manière circulaire, pour favoriser la décongestion. L’huile essentielle d’Hélichryse italienne préviendra l’altération des tissus musculaires ou tout au moins la diminuera. Ce geste est à répéter toutes les 10 minutes dans l’attente des secours.
Aude Maillard, praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, elle approche les huiles essentielles de façon très complète, alliant visions scientifique et énergétique. C’est une passionnée des huiles essentielles, avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie chez Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées.