Nos huiles essentielles pour soulager les mycoses

Les infections mycosiques sont très fréquemment rencontrées dans la population. Mycose interdigitale des pieds, muguet, mycoses vaginales et même digestives, onychomycose (de l’ongle), teigne (mycose du cuir chevelu) : les champignons sont responsables d’infections pour lesquelles les traitements allopathiques sont satisfaisants pendant la crise, mais ils n’excellent pas pour éviter la récidive ou la prévenir. Comment l’aromathérapie se positionne-t-elle à ce sujet ? Est-il possible de traiter la crise mais surtout d’éviter qu’elle survienne ?


Les champignons actifs ou dormants

La mycose est un terme général pour signifier une infection de l’organisme par un champignon. Selon la nature du champignon et sa localisation, on parlera de candidoses (infections à candida) qui sont les plus fréquentes, de dermatophytoses sur la peau ou les cheveux (comme la teigne, l’intertrigo, l’herpès circiné). L'expression du champignon amène sur la peau des lésions superficielles plus ou moins caractéristiques, ainsi que des démangeaisons et des desquamations. L’infection mycosique n’est pas toujours simple à diagnostiquer car elle peut être aussi plus ou moins asymptomatique.

En effet, l’organisme fongique a la particularité de présenter deux formes de vie, le mycélium et la levure. L’état mycélium est une forme silencieuse qui correspond à une symbiose entre le champignon et son hôte. Il se développe sous forme de filaments dans les muqueuses profondes digestives et gynécologiques. La flore naturelle de défense le tient en respect et l’infection reste totalement silencieuse. Par contre, dès que l’état général s’altère et que l’immunité baisse le champignon change de forme de développement. Il devient levure et prolifère de manière spectaculaire, prenant le dessus sur la barrière de défense immunitaire de son hôte. Héberger un champignon, même d’une manière silencieuse sur du long terme, porte préjudice à l’organisme, épuise l’immunité ainsi que le système digestif et nerveux.

Dire non au candida

Le candida se nourrit sur son hôte et certains éléments sont maîtrisables pour tenter de l’exterminer. Le sucre est sa nourriture : saccharose (sucre rapide), fructose (sucre des fruits), lactose (sucre du lait), glucose, sucres rapides et même lents… Pour prévenir l’infection, il est nécessaire de restreindre les apports en sucre, en supprimant tous les sucres rapides, les produits laitiers et les fruits, et en privilégiant le riz complet comme apport de glucides. D’autre part, le candida profite de certaines carences en vitamines, minéraux et acides gras essentiels pour se développer. Suivre une cure d’oméga 3, de vitamine D et de minéraux est complémentaire, avec en parallèle un régime alimentaire riche en légumes verts crus et cuits.

La clé de la guérison : l’hygiène intestinale

L’équilibre intestinal est une clé à beaucoup de problèmes de terrain (dépression, psoriasis, asthénie chronique, infections chroniques, déficience immunitaire…). Comme toutes les interfaces du corps humain, la lumière intestinale assure un passage de ce qui vient de l’extérieur (le bol alimentaire) vers l’intérieur (la circulation sanguine). Elle est dotée d’une population de défense bactériologique et immunitaire appelée flore intestinale commensale. Celle-ci, outre ses fonctions de digestion, d’assimilation et de métabolisation assure de grandes fonctions immunitaires. 400 familles bactériennes, soit 1014 bactéries en tout, cohabitent et vivent selon des règles hiérarchiques très importantes. Elles forment un équilibre subtil et sensible au stress, aux traitements antibiotiques et à l’alimentation. Il est important de prendre soin de ce microbiote d’une manière préventive et, bien sûr, lorsque des pathologies chroniques sont installées. Les infections fongiques à répétition sous entendent que le candida est hébergé de manière permanente dans la lumière intestinale ; la clé de la prévention et de la guérison complète se trouve à ce niveau, ce qui implique des mesures diététiques et la prise de compléments alimentaires et d’huiles essentielles par voie orale.

Les huiles essentielles constituent des alliées de choix

Il existe deux propriétés communes à toutes les huiles essentielles qui s’inscrivent dans le respect de l’organisme sur lequel elles se trouvent. Elles sont bifidogènes (favorise la multiplication des bactéries bénéfiques) et eubiotiques (favorise tout processus vital). Elles vont donc soutenir et rétablir l’équilibre de toutes les flores bactériennes responsables de la défense. Même en faisant un traitement par voie orale, à base d’huiles essentielles antibiotiques destinées à éradiquer un microorganisme indésirable (bactérie, virus, champignon ou même parasite), elles restaurent l’équilibre du microbiote pour que l’immunité soit optimale. C’est en partie pour cela qu’après un traitement anti-infectieux en aromathérapie, le sujet se sent dopé et en pleine forme.

Certaines huiles essentielles seront particulièrement adaptées pour traiter le candida ou les organismes fongiques, par voie externe et / ou interne : le Palmarosa, le Lemongrass, le Géranium rosat d’Egypte, le Laurier noble, la Sauge officinale, le Tea tree ou encore la Lavande aspic et la Litsée citronnée. Attention pour cette dernière à son côté irritant par voie externe ; pure, on la réservera pour les mycoses des ongles, sinon on veillera à toujours la diluer dans d’autres huiles essentielles ou une huile végétale. Pour compléter le spectre antifongique, par voie interne pour le traitement digestif, on pourra se permettre d’associer des huiles essentielles plus puissantes encore, riches en phénols aromatiques. Attention car ces huiles essentielles ne peuvent s’administrer que par voie orale, leur application sur la peau étant contre indiquée du fait de leurs propriétés dermocaustiques. Pour les citer : le Thym à thymol, le Clou de girofle ou encore l’Origan compact et les Cannelles.

Les traitements locorégionaux adaptés

Selon le siège de l’infection mycosique, le traitement local à base d’huiles essentielles sera adapté dans sa présentation et sa durée. Dans le cas d’infection gynécologique, il est possible de faire préparer des ovules (dont la formule serait donnée par un médecin ou un aromathérapeute). Dans ce cas, le traitement de la crise se restreindra à une dizaine de jours. Une mycose cutanée (pied, main, aine…) se traite par une formulation liquide (ou une crème), pendant au moins trois semaines. Les huiles essentielles peuvent être appliquées pures si la tolérance cutanée le permet, sinon elle seront diluées dans une huile végétale comme la nigelle, elle même présentant des propriétés antifongiques et assainissantes intéressantes. La formule proposée peut ainsi être utilisée pure ou diluée. Les onychomycoses (mycoses de l’ongle) se traiteront d’une manière plus caustique, en utilisant les huiles essentielles pures ou en privilégiant des huiles essentielles plus attaquantes comme la Litsée citronnée, le Clou de girofle, le Tea tree, … Les traitements devront se poursuivre pendant toute la durée de la repousse de l’ongle sain (6 à 8 mois), sous peine d’échec du traitement. Et la prévention reposera sur un traitement de fond associé aux soins locaux, devant être poursuivi sur plusieurs mois, selon les symptômes et les améliorations.

Pour être à l’aise dans ses baskets

Pour optimiser le traitement des mycoses des pieds, il est souhaitable de déloger le champignon des endroits les plus retirés, en particulier les chaussures. Celles-ci sont le siège d’humidité et de chaleur, les deux éléments favorables au développement de ces microorganismes. Il est possible de faire préparer en pharmacie un talc imprégné à 10 % du mélange de la formule et d’en « saupoudrer » tous les matins pieds et chaussures. Cela assainira l’environnement porteur de spores et de champignons. Il est envisageable aussi de fabriquer soi-même une solution dans un flacon muni d’un spray avec 10 gouttes du mélange de la formule et de compléter avec 90 gouttes d’alcool (à 60° cela suffit). Vaporiser ensuite l’intérieur des chaussures ou même les bacs de douche et caillebotis de salles de bains...

"Les formules de l'expert"

Synergie antifongique

Propriétés

antifongique puissante, antiinflammatoire, cicatrisante. 1ml équivaut à 35 gouttes Dans un flacon de 10 ml en verre ambré muni d’un codigoutte, mélanger les huiles essentielles. Refermer et agiter.

Usage

matin et soir, appliquer la synergie pure à raison de 3 à 8 gouttes selon la surface à traiter, pendant 3 semaines. Si la peau est particulièrement sensible à l’application des huiles essentielles, rajouter au moment de l’application quelques goutes d’huile végétale de noyau d’abricot ou de nigelle pour améliorer la tolérance des actifs aromatiques. S’il s’agit d’une mycose de l’ongle, penser à bien limer quotidiennement la surface pour que les huiles essentielles pénètrent mieux. Et dans ce cas, le traitement se fait avec les huiles essentielles pures, non diluées et devra se poursuivre au moins pendant 6 mois, au moins deux fois par jour, jusqu’à la repousse complète de l’ongle sain.

Indications

mycoses cutanées, unguéales, pied d’athlète.

Synergie antifongique : traitement de fond

Propriétés

antifongique, régulatrice de la flore intestinale, immunomodulante. 1ml équivaut à 35 gouttes. Dans un flacon en verre teinté de 10 ml, muni d’un codigoutte, déposer les huiles essentielles selon le nombre de gouttes indiqué, refermer et agiter.

Usage

voie orale

Adultes et enfants de plus de 12 ans : 3 à 4 gouttes dans une gélule taille 0, et compléter avec une huile végétale alimentaire jusqu’en haut de la gélule. Prendre une gélule deux fois par jour, à la fin des repas, 5 jours sur 7, pendant 2 mois si pas de récidives, et sinon 3 mois.

Indications

infections fongiques récidivantes quelle que soit leur localisation, immunodéficience

Contre-indications

grossesse, allaitement, enfant de moins de 12 ans, états inflammatoires de l’estomac et de l’œsophage.

Précautions d'utilisation

stopper les prises en cas de signes d'irritation des intestins (douleurs, diarrhée) ou de brulures d'estomac.

L’expert : Aude Maillard, Docteur en Pharmacie, Aromathérapeute et Réflexologue

Praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, Aude Maillard a une approche très complète des huiles essentielles, à la fois scientifique et énergétique. C’est aussi et avant tout une passionnée des huiles essentielles avide de transmettre son savoir. Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées : pour davantage d’informations, connectez-vous sur www.aude-maillard.fr

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