Allergie saisonnière : les huiles essentielles pour vous soulager

Comme tous les ans, dès les premiers redoux, le printemps arrive avec son cortège de manifestations allergiques dues aux poussières et pollens en tous genres. Ces hyper réactivités à l’environnement expriment un désordre immunitaire qui altère considérablement la qualité de vie des sujets concernés. Ces symptômes sont consciencieusement camouflés par des solutions allopathiques répressives, irrespectueuses des processus physiologiques de défense. Au-delà de l’apaisement que l’aromathérapie peut apporter aux personnes allergiques, elle offre une réponse non seulement préventive mais aussi rééducatrice de l’immunité en déroute.


Le système immunitaire travaille 24h sur 24. La moindre inattention de sa part et c’est l’intrusion possible d’un élément potentiellement dangereux au sein d’un tissu ou d’un organe. D’un fonctionnement très complexe et élaboré, il met à la disposition de l’organisme, via le sang, de multiples acteurs qui permettent d’assurer la protection des lieux. Attaques infectieuses (bactéries, virus, parasites ou champignons), traumatiques (plaies, brulures, frottements, éléments étrangers, poussières, allergènes, échardes, polluants, piqures), climatiques ou surement même toxines psycho-émotionnelles sont ainsi déjouées et maîtrisées. Dans l’éventualité de la présence d’un allergène (venin, molécule toxique, métaux, pollens, poussières …) au contact d’une interface avec le milieu extérieur, le système immunitaire sort l’artillerie lourde pour neutraliser sur place l’ennemi. Il déploie certaines cellules immunitaires, appelées les mastocytes. Ces derniers sécrètent une « molécule signal », l’histamine, qui est le neuromédiateur de la réaction allergique. Celui-ci entraîne une vasodilatation, une réaction inflammatoire, des rougeurs, un gonflement, des démangeaisons voire des douleurs. Selon sa localisation, il augmente la sécrétion de suc gastrique, accélère le cœur, diminue le diamètre des bronches et, au niveau du système nerveux, il active l’état de veille. Cette cascade de réactions peut d’ailleurs quelquefois ne pas s’arrêter et gagner tout le corps. Nous sommes alors en présence d’un œdème de Quincke, souvent observé chez les sujets hyperréactifs se faisant piquer pas une guêpe. Très grave, cet œdème nécessite une intervention d’urgence en intraveineuse pour stopper le choc anaphylactique au risque de mort par étouffement. Toutes ces manifestations sont physiologiques et n’expriment en fait que la mobilisation de tous les moyens dont l’organisme dispose pour rétablir l’état de santé.

De l’allergie saisonnière à la révolte immunitaire

L’allergie est donc à l’origine un processus dynamique ayant pour finalité la guérison. Chez le sujet qui exprime de manière saisonnière voire chronique un état allergique, manifestement ce processus curatif et salvateur est largement dépassé. Comme si le corps luttait en permanence pour rien, rendant l’organisme de plus en plus vulnérable, fragilisé et fatigué. Les médicaments antihistaminiques étouffent rapidement l’état de crise, et sont de précieuses béquilles pour les sujets allergiques qui ne peuvent plus s’en passer. Ces molécules se comportent comme des leurres et interfèrent avec l’histamine en bloquant ses récepteurs, court-circuitant toutes les manifestations inflammatoires. Il est légitime de s’interroger sur les effets de ces répressions lorsqu’elles sont répétées de manière itérative et parfois même depuis la naissance, en traitement préventif (pour les asthmatiques allergiques aux acariens par exemple). Incontestablement la médecine conventionnelle n’apporte pas de réponse quant à la prévention et encore moins à l’intention curative de ces problèmes allergiques. Les protocoles de désensibilisation sont très lourds, longs et les rechutes sont fréquentes. La phytothérapie offre de très belles perspectives (huile végétale de Périlla, de Nigelle,  Acérola, gemmothérapie avec Cassis, Bouleau, Hêtre…) qui peut être associée à la puissance aromatique.

Les essences apaisantes et restructurantes immunitaires

C’est en instaurant des protocoles aromatiques de fond que le terrain se redressera progressivement. Les huiles essentielles prises par voie interne, de manière anticipée et persévérante, auront le mérite de freiner l’escalade immunitaire, de diminuer l’exacerbation des symptômes et, au fil du temps, peut-être même de corriger le terrain d’hypersensibilité. Le choix se porte vers des actifs aromatiques comme l’estragole, plus précisément celui issu de l’huile essentielle d’Estragon. Voilà une des rares huiles essentielles avec des propriétés qui s’apparentent à celles des médicaments antihistaminiques, enfin du moins dans l’intention et la finalité car les mécanismes d’actions de l’huile essentielle d’Estragon ne sont pas aussi répressifs et coercitifs.

Bien au contraire, cette huile travaille en prévention en s’utilisant plusieurs jours avant l’exposition à l’allergène. Elle prépare l’immunité à réagir en douceur, à ne pas se laisser déborder face à l’ennemi. Elle détend sur tous les plans, musculaire, organique, psychique et émotionnel. Elle détend l’organe foie, dont la tension est extrême au moment du printemps. En latin, Artemisia dracunculus, ou l’herbe dragon, cette huile du hoquet, du spasme asthmatique ou nauséeux, aide à dompter l’énergie du feu purificateur et régénérateur. Autre molécule aromatique incontournable de l’allergie, le chamazulène, présent dans certaines huiles essentielles aux couleurs bleues, notamment celle de Camomille allemande (matricaria recutita). C’est aussi un puissant outil de gestion de tous les phénomènes inflammatoires à orientation allergique. Il réinforme les cellules immunitaires et apporte assez de fraîcheur pour maîtriser l’embrasement des muqueuses ORL titillées par les courants d’air printaniers.

Rééquilibrer son tempérament hypersensible

Au-delà des bienfaits purement cellulaires, organiques et systémiques, les huiles essentielles apportent toujours et inévitablement une dimension subtile. La matière soutient l’énergie et l’énergie précède la matière… Dans cette vision intégrative de l’organisme, les maladies s’inscrivent spontanément dans un cadre plus large, favorable aux déséquilibres. L’aromathérapie s’impose inévitablement à tous les corps (physique, psychique et émotionnel) et touche l’ensemble des paramètres définissant le terrain, au plus grand bonheur de l’Homme et surtout de celui qui pourrait être trop analytique ou cartésien. Ainsi, dans cette synergie de fond, les huiles essentielles choisies riment avec inflammation et histamine, mais aussi avec apaisementrelaxation, lâcher prise et fluidité.

L’huile essentielle de Camomille noble prise par voie interne, apporte touche par touche un réajustement neurovégétatif. Huile essentielle anti-stress majeure, elle insuffle un vent frais qui réaligne, fait sauter les tensions, libère les nœuds et les colères et laisse place au calme. A l’image de la belle camomille, aux feuilles dentelées fines et fragiles qui se laissent traversées par le vent, l’huile essentielle permet aux fluides et aux énergies de circuler de nouveau dans l’ensemble du corps. L’essence de Camomille bleue apporte à cette libération une touche subtile, celle d’une réinitialisation, comme une renaissance et une ouverture vers plus d’unicité, plus de tolérance, une prise de recul nécessaire à toute situation conflictuelle. Cette huile essentielle aide à souffler les interférences parasites et à trouver plus de vérité et d’authenticité. N’est-ce pas nécessaire pour espérer trouver plus de paix avec son entourage, être moins sur la défensive et se libérer de la peur du risque ?

Pulvérisations nasales apaisantes : les hydrolats à la rescousse !

En complément du soutien préventif par voie interne, ou bien en cas de crise allergique, les hydrolats constituent un outil de soins locorégionaux complémentaires très efficaces. Il est ainsi possible de confectionner un « spray pour le nez maison » dans un flacon muni d’un embout pour pulvérisation nasale. Ce spray permettra ainsi d’apaiser précisément les voies ORL en feu et de calmer l’inflammation locorégionale qui touche souvent aussi les yeux.  Pour cela, mélanger 3 hydrolats à parts égales : Hydrolat de Camomille allemandeHydrolat de GéraniumHydrolat de Lavande fine. 1 pulvérisation dans chaque narine 2 à 4 fois par jour pour un apaisement instantané.

Les formules de l'expert

Mon protocole « Prévention de la rhinite saisonnière - Retrouver l'immunité du juste milieu »

Recommandations pour l’adulte

Voie sublinguale : 4 à 6 gouttes directement en bouche 3 fois par jour, à la fin des repas.

A débuter 10 jours avant l’exposition à l’allergène. Poursuivre tant que l’allergène est susceptible de déclencher une réaction allergique. Une fois la période passée, pour une correction du terrain, il peut être utile de reprendre cette synergie, à doses filées, seulement 2 fois par jour, 1 jour sur deux par exemple, au long cours. 

Propriétés

régulatrices de la libération d’histamine, gestion des processus inflammatoires, soutien de la fonction hépatique et immunitaire, régulatrices du système neuro-végétatif (calmant et sédatif)

Indications

prévention de la rhinite allergique ou de toute manifestation allergique inflammatoire, quelque soit l’allergène (asthme, conjonctivite…).

Précautions d’emploi

déconseillé en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant (présence de Camomille allemande aux propriétés légèrement hormone-like)

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